Cambodge, photo temple Angkor Wat à l'aube

Avant de vous faire pénétrer à l’intérieur du site d’Angkor Wat au Cambodge laissez-moi vous raconter une anecdote, l’une de ces petites mésaventures qui rendent humbles…

Après un voyage de trois semaines très riches du Nord au Sud du Vietnam j’avais envie de conclure mon périple par une courte première incursion au Cambodge.

Le site historique d’Angkor Wat à Siem Rep, classé bien sûr au patrimoine mondial de l’UNESCO, pourrait vous retenir une semaine. Je n’ai eu qu’à peine trois jours pour arpenter les différents temples, trois jours harassants mais donnant envie de découvrir davantage de ce pays meurtri.

Il m’a fallu ne pas traîner pour parcourir un maximum tout en me préservant quelques moments de contemplation.

D’autant que le site d’Angkor Wat offre aussi un si grand nombre d’opportunités de belles photos qu’il est difficile de se restreindre. Je vous ai déjà présenté la fillette cambodgienne qui m’a autorisée à capturer sa silhouette dans un immense fromager (mon article est ici). Mais il y a aussi les couchers de soleil, les moines en tunique orange au sourire presque mystique, les statues de pierre immenses, la jungle qui épouse les ruines si intensément que l’on se demande combien d’autres temples elle dissimule en son sein.

Et puis il y a aussi LA photo, celle que tout voyageur photographe rêve de réaliser : la silhouette du temple d’Angkor Wat se reflétant sur la pièce d’eau au lever du soleil.

Je vous le dis, l’art de la photo rend humble…

J’étais motivée, suffisamment pour décider de me rendre sur site juste avant 5 heures du matin afin de m’approprier le meilleur endroit pour y installer le trépied et jouer de la pose lente.

Au dîner à l’hôtel la veille je m’assure de pouvoir disposer d’un pousse-pousse à 04h15 pour me rendre à l’entrée du temple avant l’aube, et je règle l’alarme sur mon iPhone à 03h45 du matin. Pas de petit déjeuner, à peine un thé vite préparé dans la chambre, et me voici à humer les fragrances de la nuit qui s’évapore doucement juste avant le petit matin.

Le pousse-pousse glisse en silence sur la route asphaltée qui mène au site, une route déserte qui me fait me rengorger : je suis seule, je vais pouvoir photographier en toute tranquillité ! Je me sens quasi euphorique. De toutes façons il faut être semi dingue pour se lever aussi tôt pour une seule photo !

Le pousse-pousse me dépose à l’entrée du site, je parcours à pied la centaine de mètres qui me sépare de la première enceinte et je me promets de revenir plus tard pour photographier les nénuphars en fleurs le long de cette allée cimentée. Avant cela je grimperai en haut du temple au centre d’Angkor Wat pour prendre une vue panoramique. Une belle journée bien remplie s’annonce !

Pourtant en ce mois de novembre même si le ciel est bleu la lumière est terne, vite diluée dans une torpeur moite qui affadit toutes les couleurs et tue le dynamisme de toutes les prises de vues. Je hausse les épaules en silence, rien n’entamera mon enthousiasme ce matin !

Enfin je passe l’enceinte d’Angkor Wat dans un silence religieux. Le noir d’encre de la nuit vire doucement au bleu outremer et je sais par expérience qu’il ne me reste que 6 à 7 minutes pour installer le trépied et peaufiner mes réglages pour prendre la photo dont je rêve.

Les yeux rivés sur la pièce d’eau devant le temple je cherche à distinguer le reflet de la silhouette de pierres tout en bifurquant sur ma gauche pour aller me positionner à l’endroit repéré la veille, dos au mur d’enceinte, parfaitement face au site.

Et je lève les yeux, intriguée par un léger frémissement. Stupeur !

Je fais soudain face à un MUR de photographes ! Ils sont au mieux deux cent, installés pour la plupart derrière leur trépied à attendre que les premières lueurs du soleil naissant ne déchire le voile de la nuit pour capturer cet instant magique ! Deux cent, au bas mot…

Les épaules m’en tombent !

Je suis écoeurée, et je me sens surtout stupide. Comment ai-je pu imaginer un seul instant que je serais seule à vouloir immortaliser un site qui attire chaque année des millions de touristes, essentiellement asiatiques, tous bardés d’appareils photo ?…

Je vous le dis, l’art de la photo rend humble…

J’ai réalisé aussi quelques minutes plus tard qu’une partie de la silhouette du temple était emmitouflée sous une énorme bâche verte pour protéger quelques travaux de restauration en cours.

Et puis ce lever de soleil n’était pas aussi coloré que je l’avais imaginé.

Une autre fois peut-être ?…

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage au Cambodge ? Voici quelques pistes à explorer :

Rédiger et illustrer un site web ou un blog représente des heures, des années de travail. Prélever sur Internet sans autorisation préalable des photos ou des textes (tout ou partie) est une violation des droits d’auteur. Des outils permettent de dénicher facilement les « emprunteurs » et de les poursuivre (dans le pire des cas), ce sont d’ailleurs souvent les lecteurs qui nous alertent. Si vous souhaitez utiliser un extrait d’article ou une photo n’hésitez pas à demander depuis la page Contact sur ce site. Merci pour votre compréhension.

Partager sur les réseaux c'est me soutenir :
Pin Share

N'hésitez pas à commenter ou à poser des questions, je réponds volontiers !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.