Indonésie, rizières sur l'île de Lombok

On parle souvent de pollution dès que l’on aborde l’Indonésie, et les visiteurs s’interrogent sur la propreté et l’hygiène à Lombok qui pourraient être un frein au tourisme. Voici mon avis d’expatriée sur cette belle île…

Parmi les questions que vous vous posez reviennent deux interrogations récurrentes : faut-il venir à Lombok pendant le ramadan (et j’ai répondu à cette question dans cet article), et quid de la propreté et de l’hygiène sur l’île de Lombok ?

Soyons clair, mon propos ici n’est pas de choquer ni de froisser les susceptibilités, mais en ce qui concerne ce deuxième sujet avouons tout de go qu’il vient en tête des critiques qui sont faites par les visiteurs : si les bords de route à Lombok sont en général corrects, les villages et surtout les plus pauvres (notamment dans le Sud et Sud-Est de l’île) sont souvent jonchés de détritus ou disposent d’un espace d’ordures à ciel ouvert juste avant ou juste après le village dans le “meilleur” des cas. Même chose pour certaines plages, notamment celles qui sont limitrophes à un estuaire.

Les habitants de Lombok sont propres du fait de la religion (musulmane en majorité, hindouiste pour la minorité dominante) qui incite à se laver plusieurs fois par jour, et du fait de la proximité de l’eau sur cette île en toutes circonstances ou presque. Si les tee-shirts laissent souvent apparaître beaucoup de “fatigue” (et quelques années de recyclages au sein de la même famille), ils sont parfois sales du fait des travaux harassants dans les rizières ou dans les champs de tabac.

Par contre en ville, et le dimanche lors de la journée de repos, tous arborent leurs plus beaux habits pour visiter administrations, familles et amis.

Suggestion : en fin de séjour offrez à un habitant votre paire de tongs en 40 même s’il chausse du 39, ou vos tee-shirts (même trop grands). Votre nouvel ami indonésien sera reconnaissant et vous rendrez service à sa famille.

En ce qui concerne la notion de protection de l’environnement à Lombok (Indonésie), c’est une toute autre histoire.

Même si on en parle un peu il n’y a pas en Indonésie (au sein de la population) de vraie conscience de protection de l’environnement, si l’on excepte la notion élémentaire (instinctive ou ancestrale ?) d’alternance de cultures pour permettre à la terre nourricière de se régénérer. En effet chaque champs au gré des mois passe de la production de riz, à celle de maïs ou de tabac, de piment, de cacahuète, etc…). Vous observerez d’ailleurs que les champs sur l’île sont toujours d’une grande propreté, sans déchets.

 

Propreté de l’eau et des lagons à Lombok (Indonésie)

En ce qui concerne les lagons à Lombok la nécessité de protéger l’environnement est encore inexistante (ou presque) : on sait qu’en Indonésie certains pratiquent encore la pêche à la dynamite (qui consiste à faire exploser une petite charge sous l’eau, pour faire remonter en surface et sans effort tous les poissons morts instantanément, ce qui crée d’énormes dégâts irréversibles sur la flore sous-marine et bien sûr sur la faune en général), même si cette pratique est strictement interdite par le gouvernement. Il semblerait que la pêche à la dynamite ait disparu des côtes de Lombok.

Du côté de Senggigi (sur Lombok, côte Ouest), les détritus sont prélevés plus régulièrement mais la plage de Senggigi elle-même pourrait vous sembler bien sale le dimanche ou le lundi, du fait de l’affluence de la population (et surtout de leur pique-nique à grands renforts de sacs et bouteilles plastiques et papiers gras abandonnés là en fin de journée).

Après de fortes pluies (essentiellement entre novembre et mars) les cours d’eau déversent jusqu’à l’estuaire leur lot de détritus, couches sales pour bébé, et sacs plastiques. De manière générale et toute l’année évitez de vous baigner à proximité d’un estuaire.

De la même façon on peut blâmer également les bateaux de pêche, de croisières, les ferries, les bateaux qui effectuent la traversée rapide entre Lombok et Bali, etc… : la mer semble être le réflexe conditionné pour se débarrasser de tout ce que l’on ne souhaite pas garder à bord (qu’il s’agisse des matelots ou des passagers). Il peut arriver si vous faites une sortie de pêche en mer non loin des côtes que vous pêchiez… des sacs plastiques (vides ou non). Un drame lorsque l’on connaît le nombre important de tortues marines que l’on peut observer notamment autour des trois îles Gili situées le long de la côte nord-ouest de Lombok !

Discrètement, dans le Sud de Lombok le gouvernement tente aussi de réglementer l’usage du mercure dans les nombreuses mines d’or à ciel ouvert : les mineurs (indépendants, souvent d’anciens fermiers) nettoient roches et sables à l’aide de mercure, qui file se déverser “naturellement” dans les cours d’eau qui aboutissent eux-mêmes à la mer… où se nourrissent de nombreux poissons eux-mêmes alimentation naturelle des villages alentours. Malheureusement suite à une loi éditée il y a quelques années chaque responsable de district est seul à légiférer sur sa zone géographique, et légifère souvent en fonction d’intérêts indépendants de ceux de la communauté.

 

Règles d’hygiène de base pendant votre séjour à Lombok (Indonésie)

Quelques conseils élémentaires à appliquer pendant votre séjour à Lombok (ou dans 95% des pays de la zone tropicale) :
• la chaleur, l’humidité et la poussière incitent à se laver les mains autant de fois que possible. Vous pouvez aussi utiliser les gels antibactériens vendus ici dans les petites superettes, faciles à transporter dans un sac de plage ou sac à dos.
• Ne consommez que de l’eau en bouteille capsulée ou à bouchon vissé hermétique (celle que les restaurants vont proposeront d’office). Veillez d’ailleurs à ce que la bouteille soit décapsulée devant vous. Ne buvez pas l’eau du robinet.
• Il est possible de vous laver les dents avec l’eau du robinet en de rares endroits, notamment dans les villas à louer qui disposent parfois de leur propre puits d’approvisionnement en eau douce. Si ce n’est pas le cas rincez-vous les dents avec de l’eau minérale en bouteille. Pour les enfants et jeunes enfants, utilisez systématiquement de l’eau en bouteille.

 

Protection de l’environnement à Lombok, l’avenir

Lorsque l’on pose la question d’une décharge pour détritus à Lombok les réponses restent évasives : oui, il y en aurait une, mais où… on ne sait pas trop. Certains affirment qu’elle n’est pas encore totalement opérationnelle, d’autres qu’elle est toujours en chantier. Ce qui est certain c’est que, et notamment grâce à l’initiative de quelques hôtels de grande capacité et à celle de groupements d’expatriés résidents sur l’île, de petites unités de recyclage sont en train de naître un peu partout dans chaque région de l’île. Ainsi vous verrez au hasard de votre exploration ici un hangar avec des tonnes de bouteilles plastiques vides, là un rouleau compresseur sur des canettes de soda, etc…

Sur Lombok le ramassage des ordures n’est pas encore totalement organisé, même si l’on voit de plus en plus de poubelles et de camions de ramassage dans quelques villages et dans les zones à développement touristique.

Une vraie sensibilisation commence à naître à Lombok en faveur d’une protection de l’environnement, mais pour que cela ait un véritable impact il faudrait sans doute commencer par enseigner quelques règles essentielles dès l’école maternelle afin que les enfants soient les premiers acteurs d’une meilleure propreté sur l’île, donc d’un avenir plus sain et d’un meilleur développement touristique (donc économique).

Avant de juger définitivement Lombok et d’en vouloir aux habitants, prenez en considération que lorsque le salaire moyen d’un ouvrier dans le pays ne dépasse guère les 120$ par mois sa seule préoccupation est de fournir du riz le soir à ses enfants, pas de gérer les détritus sans grands moyens mis à sa disposition.

Enfin, le développement du tourisme sur Lombok en est encore à ses balbutiements, et en dehors de la zone de Senggigi (premier hôtel implanté il y a une vingtaine d’années seulement), les progrès sont encore lents mais ils sont visibles.

Dernier point : si cet article se veut le reflet de la réalité vous comprenez aussi que j’insiste en quelques lignes sur les aspects les plus sombres, en les rassemblant tous sur le même article. Pourtant loin de moi l’idée de vous brosser un tableau aussi négatif : la majorité d’entre vous qui ne resterez que 3 à 5 jours à Lombok ne verra sans doute pas ce que des voyageurs long séjour ou des expatriés distinguent au fil des semaines. Contrairement à ce que l’on peut lire parfois dans les commentaires sur certains forums d’informations n’imaginez pas Lombok comme une poubelle à ciel ouvert, ce n’est absolument pas le cas ! D’ailleurs certaines nationalités de touristes sont plus sensibles à cet aspect que d’autres. À Lombok les plages les plus réputées (Tanjung Aan, Tanjung Ringgit, Mawun Beach, Kuta Beach,…) sont d’une propreté impeccable et vous pourrez également vous baigner sans problème dans de très nombreuses baies et jolis lagons. Reste qu’il fallait tout de même en parler.

Tourisme responsable à Lombok (ou dans n’importe quel endroit du monde) : partout dans le monde, et surtout dans les endroits qui ont déjà des difficultés à gérer les tonnes de détritus au niveau national, chaque visiteur, chaque voyageur a un rôle essentiel à jouer en faveur d’une meilleure protection de l’environnement. Pendant votre séjour à Lombok (sur l’île principale ou sur l’une des îles Gili) : après usage rapportez chez vous les flacons plastiques de shampoing, gel douche, écrans solaires et lotions après-soleil afin de ne pas augmenter le nombre de bouteilles plastiques sur Lombok. Emportez également vos piles usagées, et déposez-les dans un lieu de recyclage en France ou ailleurs dès votre retour.

Envie d’en apprendre davantage sur mes voyages et ma vie en Indonésie ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois sur mon blog Discover Lombok (2012-2014), blog qui n’est plus en ligne. Les articles re-publiés sur ce site sont réunis sous le mot-clé « Lombok », ajoutés à ceux que j’ai publié sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs. J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant ici mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles.

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