Lombok, brochettes saté ikan sur braise

Il en faut peu pour me convaincre de goûter à la cuisine locale, même si elle est préparée sur le bord de la route dans des conditions sanitaires qui feraient hésiter plus d’un voyageur…

J’aime l’Indonésie depuis septembre 2006, depuis mon tout premier voyage dans cet immense archipel de 17 508 îles (922 habitées). J’y suis retournée en juillet 2007, puis en juin 2012. Au programme de ce voyage récent : une redécouverte de Bali, et quelques jours sur Lombok, l’île miroir de Bali (et bien moins fréquentée). Je vous l’annonce, je vais retourner en Indonésie avant la fin de l’année !

Qu’est-ce qui rend l’Indonésie attachante ? Sa population. Estimée à 266 millions de personnes (chiffres 2015), 5ème pays le plus peuplé au monde, sur un territoire de près de 2 millions de km², soit le 15ème plus grand pays du monde. La population de l’Indonésie est composée de différentes ethnies (Javanais, Malais, Chinois, Torajas, Dayaks, Bajaos, Bugis,…), avec leurs propres traditions, souvent leur propre langage (700 différents dialectes en Indonésie, avec une langue officielle, le bahasa). Lors d’un voyage en Indonésie changez d’île régulièrement pour en apprendre davantage sur ces différentes cultures afin de mieux appréhender tous les éléments qui composent cet immense pays dans lequel on aime à se perdre.

Je vous parle souvent de cuisine locale, ciment de la population, pilier des familles : autour d’un plat on se rassemble, on échange, on se réconcilie.

Pendant mon récent voyage à Lombok j’ai goûté à différentes spécialités et je garde le souvenir d’un petit repas mémorable partagé à même la rue avec d’autres Indonésiens amusés par cette blonde un peu folle avec son appareil photo. Je pose toujours beaucoup de questions, je fais parfois un peu le clown pour divertir, pour rompre la glace. Mais ce soir-là je n’ai pas besoin de feindre beaucoup : j’ai faim, des effluves de grillades embaument au bord de la route et mon guide me propose un petit en-cas avant de rentrer à l’hôtel.

Sur le coup, en regardant les doigts agiles de ces dames fouiller le plat de filets de poissons pour les embrocher sur de petites baguettes de bambou, j’hésite…

Où ?… 

Là.

Là, c’est un petit groupe de trois femmes assises sur de petits tabourets avec une énorme bassine entre les jambes pour l’une d’elles, et un brasero à ciel ouvert devant une autre. Au bord de la route, sans autre cérémonie ni panonceau. Quand j’approche elles se regardent entre elles et rient, je demande « qu’est-ce que c’est ? ». Réponse : « saté ikan ! ». Du poisson pêché du jour, vidé, nettoyé, mariné, grillé sur l’instant sous forme de petites brochettes, et vendu par paires dans un petit cornet de papier.

Sur le coup, en regardant les doigts agiles de ces dames fouiller le plat de filets de poissons pour les embrocher sur de petites baguettes de bambou, j’hésite. Je pense un quart de seconde aux conditions sanitaires plutôt absentes mais ma curiosité étouffe très vite la raison et je commande une paire de brochettes pour moi, deux autres pour mon guide.

Normalement on commande, ça grille, on paye et on consomme ailleurs. Mais j’excite la curiosité de mes hôtesses du moment, mon guide raconte les raisons de ma présence à Lombok et un tabouret en plastique surgit sous mon nez.

Je suis conviée à manger sur place, et mon guide insiste : du « sticky rice » (riz gluant) sur un morceau de feuille de bananier bien brillante dans une main, deux brochettes dans l’autre,  je m’exécute et je goûte en souriant sous le regard attentif des trois femmes et du gaillard rigolard qui leur tient compagnie (il tient surtout la caisse).

Délicieux ! Savoureux ! Très parfumé !

Puis très vite… wow !…

Très, très hot !… Soudain j’ai l’haleine d’un dragon et mes joues changent sans doute de couleur malgré la nuit qui vient de tomber : la marinade de ces petits poissons grillés est très pimentée, il faut s’habituer. Mes nouveaux amis éclatent de rire, et me glissent une autre brochette dans la main. Un peu de riz gluant, un peu de poisson, on me propose un soda non-américain, j’opte pour de l’eau en bouteille.

Bien sûr je demande la recette et mon guide traduit même si j’ai à coeur d’apprendre le vocabulaire, pour le réutiliser plus tard. Voici donc la recette du saté ikan indonésien : cette marinade est composée de lait de coco, de jeune curcuma, de citronnelle fraîche écrasée, de jus de citron vert, de gingembre frais écrasé.

Et du piment peut-être ? Ah oui, elles avaient oublié de parler du piment ! Moi, non.

Je suis restée une vingtaine de minutes avec ces Indonésiens d’origine Sasak (l’ethnie native de Lombok) dans le village de Medana (sur la côte nord-ouest), des minutes sublimes à rire et à plaisanter, et j’ai du manger… 6 ou 7 brochettes de poisson mariné, grillé sur la braise. Franchement bon, même si les estomacs fragiles apprécieront moins.

Cette recette d’autre part est extrêmement facile à réaliser, même en Europe. Alors pour votre prochain repas de poisson songez-y : laissez mariner quelques heures vos filets de poissons blancs, puis faites griller ou poêler. Vous mangerez indonésien, sasak plus exactement.

Envie d’en apprendre davantage sur mes voyages et ma vie en Indonésie ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en octobre 2012 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne. Les articles re-publiés ici le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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