Sarawak, coucher de soleil sur Batang Ai (Bornéo)

Bornéo, quatrième plus grandeîle du monde, mythe des explorateurs du XXème siècle.

Uneîle que se partagent deux États et un sultanat. Cette fois je suis entrée au Sarawak, un nom qui claque comme une promesse d’aventure…

On ne peut comprendre Bornéo que lorsque l’on s’assoit dans une pirogue, moteur au ras de l’eau, pour remonter les innombrables rivières qui dessinent un réseau arachnéen mais vital au coeur de la forêt primaire.

Pendant les 20 premières minutes on craint pour la stabilité du frêle esquif et pour l’étanchéité de l’appareil photo dûment enfermé dans le sac à dos coincé entre vos jambes tandis que vous froncez les sourcils au moindre frémissement du passager assis derrière vous, fut-il local et usager intensif de ce mode de transport. Mais rapidement le corps s’habitue à cette position inconfortable et vous accompagnez les virages de la pirogue comme si vous étiez en moto.

Ce n’est pas mon premier voyage à Bornéo, j’ai eu la chance de vivre plusieurs jours en pleine jungle dans la partie indonésienne, le Kalimantan au Nord-Est de Bornéo. J’en avais gardé un souvenir intact qui ressurgit tandis que je respire les parfums de la forêt dans la lumière dorée du coucher de soleil sur le miroir du lac immense de Batang Ai, en Malaisie cette fois.

Ils connaissent la France : ils suivent les matchs de foot sur le poste de télévision de la longhouse !

Pendant les deux heures que dure mon trajet jusqu’à la longhouse de Nanga Sumpa je scrute les rives pour apercevoir oiseaux, varans et singes. À chaque bifurcation vers une nouvelle rivière j’attends de voir surgir le village mais nous croisons des maisons isolées, des pontons pour la pêche, et d’autres pirogues.

Parfois il faut réduire notre allure pour dégager la voie : ici des troncs d’arbres et des bambous obstruent le passage, plus loin le skipper stoppe le moteur et, dans l’eau jusqu’aux genoux, nous poussons la pirogue pour lui permettre de passer de petits rapides à faible profondeur en cette saison.

Me voici enfin à Nanga Sumpa, village du bout du monde constitué d’une longhouse et de quelques baraquements pour abriter matériel, volailles et chèvres. Une longhouse est une maison traditionnelle Iban qui semble fragile sur ses pilotis à deux mètres du sol pourtant elle abrite 36 familles (210 personnes) à Nanga Sumpa.

Sumpa en langage Iban signifie “charme” dans le sens du sortilège. Un sortilège qui m’envahit dès ma descente de pirogue, accueillie par un vieillard aux cheveux blancs, couvert de tatouages. Il rit, salue avec ses deux mains pour enserrer la mienne et je retrouve l’accueil de ceux qui ont peu à offrir mais partagent tout sans compter.

Poules et coqs se disputent sur le chemin tandis que l’on me guide vers la longhouse, objet de ma visite et de ma curiosité. Les Iban ont accepté ma venue et savent que je parlerai d’eux ailleurs dans le monde. D’ailleurs ils connaissent la France : ils suivent les matchs de foot sur le poste de télévision !

Je grimpe les quelques marches de bois qui mènent à l’une des entrées de la longhouse aux murs tressés et je m’arrête, saisie par une incroyable émotion et un doute immédiat : que suis-je venue les perturber par ma présence tandis que les Iban de Nanga Sumpa vivent depuis des siècles dans leur forêt primaire qu’on les accuse de déforester aujourd’hui ?

Une visiteuse intrigue toujours, le contact est facile avec les femmes et les enfants même si les hommes jeunes m’observent avec davantage de circonspection. Les plus âgés eux sont désireux de bavarder, de renseigner aussi. Un homme propose très vite de m’emmener dans la forêt demain pour me montrer ses plantations et la récolte de la sève de l’hévéa, un autre voudrait me montrer les chutes d’eau plus loin.

On m’emmène dans la longhouse réservée aux invités : l’indispensable tour-opérateur que j’ai choisi à Kuching (la plus grande ville du Sarawak) a signé un contrat d’exclusivité avec le village de Nanga Sumpa pour avoir le droit d’amener des visiteurs ponctuellement.
En échange le village perçoit quelques deniers et s’engage à ne pas détruire son environnement et maintenir au maximum les traditions gérant la vie quotidienne du village, sans refuser le progrès.

Ma première nuit en territoire Iban dans la jungle du parc national de Batang Ai, aux limites du Sarawak de Bornéo

 

J’aime…
L’immersion totale en jungle de Bornéo, l’accueil encore naturel des Iban dans leur village, le dépaysement complet et le sentiment d’avoir encore beaucoup à apprendre.

Je recommande…
Pour entrer dans le parc national de Batang Ai il faut passer impérativement par un tour-opérateur du Sarawak, une région très protégée et réglementée. Oubliez téléphone et Internet, et profitez !

Plus d’infos…
Bornéo Adventure
Office du tourisme Malaisie

J’ai rédigé cet article pour une publication sur le sixième numéro du magazine de voyages gratuit (et online) Repérages Voyages. Je publie cet article sur ce blog pour lui offrir une seconde vie, et permettre à de nouveaux lecteurs de découvrir mes publications sous toutes leurs formes.

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