Cocktail Singapore Sling © Masterclass.com

En ce dimanche d’août, et pour la première fois depuis que je publie mes récits de voyages j’ai envie de parler cocktail, d’installer une ambiance festive pour quelques minutes. Tout en vous faisant voyager malgré tout !

Je bois peu, mes amis le savent. Je n’ai (malheureusement ?) aucune attirance pour le vin, mais j’apprécie un bon cocktail en vacances ou de temps en temps le week-end, principalement lors d’une soirée festive ou en voyage. Je ne suis pas adepte des cocktails très puissants ni des mélanges excessifs, je bois un cocktail pour le plaisir pas pour m’ennivrer.

Au cours de ces dernières années j’ai participé à la conception et à l’ouverture de deux restaurants, un en Indonésie, l’autre en Espagne. Par deux fois j’ai été responsable du concept, de la décoration, du recrutement, de la formation, et des menus (entre autres). Le plus agréable pour la gourmande que je suis ? Concevoir les menus ! C’est ainsi que je me suis penchée sur la confection des cocktails, sur leur histoire, et globalement sur tout ce qui touche à ce que l’on appelle désormais la mixologie. C’est un domaine passionnant !

La première fois que j’ai goûté au cocktail Singapore Sling c’était en avion il y a une dizaine d’années, sur la compagnie Singapore Airlines. Je suis certaine que tous ceux qui comme moi sont allés régulièrement en Asie ont un jour volé sur cette compagnie réputée parmi les meilleures au monde. Or sur ces vols on vous proposera au menu de la classe Affaires le très célèbre (en Asie tout au moins !) Singapore Sling. C’était la première fois que j’entendais parler de ce cocktail, et j’ai apprécié tout en devinant que la version aérienne était sans doute moins savoureuse qu’une version originale. Je me suis donc renseignée, et voici ce que j’ai appris…

Un peu d’histoire d’abord : ce cocktail aurait été créé vers 1915 par un barman chinois dans l’un des deux bars de l’hôtel Raffles à Singapore, une recette élaborée sur des souvenirs d’un autre cocktail existant (le gin sling). Il aurait utilisé du jus d’ananas du Sarawak (l’une des provinces de la Malaisie, sur l’île de Bornéo qui fait face à Singapour), et aurait pris des notes pour se souvenir de cette recette qui est ainsi entrée dans l’histoire.

Quelques photos du mythique hôtel Raffles à Singapour : hôtel de type colonial, ouvert en 1887, il porte le nom du fondateur de la ville de Singapour. Le Raffles a hébergé de nombreux écrivains qui ont fait sa renommée, dont Somerset Maugham.

Dans les grands hôtels un peu partout en Asie vous trouverez assez facilement ce cocktail sur la carte des boissons, malheureusement peu savent le préparer correctement. Il est difficile de trouver des cocktails de qualité qui ne soient pas noyés dans la glace ou avec un mélange ne respectant ni la qualité des ingrédients ni les proportions qui amènent à l’équilibre du cocktail, le tout par souci d’économie.

Le Singapore Sling est un cocktail qui plaît davantage aux dames, un peu trop sucré pour ces messieurs qui préfèrent en général des mélanges moins fruités et plus musclés. Pour être franche j’ai goûté à des Singapore Sling qui n’avait pas grand-chose à voir avec la recette authentique : trop d’eau, trop de grenadine, pas assez ou pas du tout de jus d’ananas (parfois remplacé par du jus d’orange !). Bref, vous n’apprécierez le cocktail Singapore Sling si vous goûtez à une version authentique.

Je suis allée plusieurs fois à l’hôtel Raffles à Singapour, où j’ai bien sûr demandé au bar le fameux cocktail préparé dans les règles de l’art. Autant vous dire que je n’en ai pris qu’un à chaque fois, suffisamment gaie pour la soirée.

Pourquoi est-ce que je l’apprécie ? Curieusement je n’aime pas trop le gin, je me suis donc posé la question. Outre la saveur de l’ananas et de la Bénédictine, sans doute parce que ce cocktail fait partie intégrante de mes souvenirs de voyages en Asie, et de ma vie en Indonésie. Et sans doute aussi parce que son nom seul est une invitation au voyage.

C’est un cocktail classé dans les « long drinks » et contemporain classique, très rapide à préparer. J’ai d’ailleurs entendu dire qu’un champion avait préparé un Singapore Sling dans les règles de l’art en moins de 40 secondes, c’est vous dire s’il ne vous faudra que peu de temps pour vous faire plaisir.

Voici donc ce qui est reconnu comme l’authentique recette du cocktail Singapore Sling :

30ml de gin (les puristes recommandent le London Dry)
15ml de liqueur Cherry (brandy ou Heering)
7,5ml de Cointreau
7,5ml de Bénédictine
10ml de sirop de grenadine
15ml de jus de citron fraîchement pressé, sans pulpe,
120ml de jus d’ananas (frais serait un must, sinon le plus concentré possible)
1 trait d’Angostura Bitters (pour ramener un peu d’amertume)

Préparation du Singapore Sling :

Préparer un verre haut à cocktail (type Collins), le remplir de glaçons pour le rafraîchir, vous en jetterez un tiers avant de servir le cocktail
Verser tous les ingrédients dans un shaker
Ajouter des cubes de glace, fermer le shaker
Secouer énergiquement pendant quelques secondes
Filtrer en versant le cocktail dans le verre haut
Garnir avec un tronçon d’ananas frais, et une cerise à cocktail (type Maraschino).

Et selon la formule consacrée : à déguster avec modération.

Singapour, recette authentique du Singapore Sling au bar du Raffles © Marie-Ange Ostré

Je n’ai jamais imaginé que j’aurais besoin de publier un jour une photo de mes Singapore Sling. Je n’ai donc que cette vilaine photo trop sombre (ci-dessus) à vous offrir. Cependant je tiens à vous la montrer parce que je l’ai prise (avec mon iPhone en 2012…) au Raffles, preuve s’il en était besoin que j’ai bel et bien dégusté plusieurs cocktails Singapore Sling en cet établissement mythique de l’Asie. Pas tous le même jour ni la même année… 😉

Vous savez tout ce qu’il y a à savoir sur le Singapore Sling, l’un de mes cocktails préférés ! Je vous laisse tester, et peut-être me direz-vous quel est votre cocktail préféré découvert au cours d’un voyage ?

Envie d’en apprendre davantage sur mes nombreux séjours à Singapour ? Voici quelques pistes à explorer :

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