Vietnam, croisière sur le Mekong © Marie-Ange Ostré

Une croisière sur le Mekong est l’occasion pour le voyageur de s’imprégner d’une ambiance qui mêle commerce et traditions.

Le Mekong, fleuve mythique d’Asie du Sud-Est. Je ne pouvais faire ce premier voyage au Vietnam sans venir respirer les parfums du delta qui a inspiré nombre d’auteurs et de réalisateurs. De Marguerite Duras à Jean-Jacques Annaud, tous ont loué les couleurs sourdes, brumeuses de cette atmosphère particulière qui flotte sur le fleuve brun.

J’ai embarqué en milieu de matinée sur l’un des bateaux de croisière qui glissent silencieusement sur les bras du delta pour quelques heures, ou quelques jours : un sampan, ancienne barge à riz qui n’a rien d’historique mais rénovée et fournissant un confort de bon aloi avec cabine de bois sombre et climatisation, salle de bains privée avec douchette. Parfait pour trois jours de navigation sous un climat humide et chaud, une fin de mousson que tous ne supporteraient pas.

Le temps de déballer mon matériel photo et de recharger quelques batteries, et me voici sur le pont avant juste devant la cabine de pilotage, avec mes deux appareils à portée de main. Installée sur une chaise longue je scrute l’animation sur les rives des deux côtés du fleuve, à l’affût de tous les signes de vie quotidienne.

Le commerce transparaît sur tous ces bateaux, sur ces barges lourdement chargées à tel point que le pont se trouve souvent au ras de l’eau, voire même quelques dizaines de centimètres sous l’eau. Dangereux métier que de convoyer sur le Mekong.

Les traditions se découvrent avec la visite d’un marché flottant à Cai Tho, comme deux siècles auparavant. Une fois passé le pont flambant neuf inauguré en août dernier (financé par les Japonais), je découvre les barques à moteur qui me réveilleront demain matin, à grand renforts de cris, d’interpellations et de pétarades de moteur. Pastèques, noix de coco, ananas, poissons s’échangent d’un bateau à l’autre, avec quelques poignées de dhongs chiffonnées entre des mains sèches et brunes, sous des chapeaux tonkinois.

Le Mekong c’est aussi toute une vie associée : des fabriques de briques avec des fours coniques surgissant au milieu de la végétation luxuriante, une confiserie alléchante pour découvrir la confection de douceurs destinées aux petits Vietnamiens et aux touristes (je raffole de ce riz soufflé au sucre et au coco !). Mais aussi des pêcheurs au filet, des rémouleurs, des agriculteurs.

Le Mekong c’est aussi les vendeuses de fruits frais prêts à consommer, et les enfants qui apprennent à vendre plus vite qu’à lire ou à écrire. Ce sont les fleurs de bananiers, les hibiscus sauvages, les frangipaniers.

Et la canne à sucre violette, celle que l’on mâche.

Le delta du Mekong c’est encore le sourire des commerçantes et des vieilles dames. Celles qui vous offrent l’hospitalité le temps d’un orage, et celles qui vous sourient au détour d’un chemin dans un village sur la rive.

C’est un dédale de rivières et de canaux qui s’entrecroisent en offrant axes de communication et de transport entre les rizières, entre les bourgades et les petites îles.

Et c’est la maison du célèbre amant chinois de Marguerite Duras dans le bourg de Sa Dec, avec ses bois et ses ors. Je vais avoir le privilège d’y déjeuner, en privé.

Le Mekong c’est aussi un stock de 653 photos faites en 3 jours, le temps d’une escale à la fois douce et bruyante entre les hauts plateaux du Dak Lak et la vibrante Saigon (pardon, Ho Chi Minh Ville).

Mais pour l’heure je goûte l’allure paisible du Cochinchine 4 dont l’équipage s’apprête à servir un cocktail à base d’alcool de riz. Celui-ci, je le découvrirai plus tard, a la teneur en alcool d’un désinfectant, mais additionné de jus de citron vert c’est une caïpirinha locale servie avec des wontons craquants et pimentés. Le bonus qui ajoute au charme du coucher de soleil hésitant.

Une croisière sur le Mekong, c’est inoubliable…

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage au Vietnam ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en novembre 2010 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne aujourd’hui. Les articles re-publiés sur ce site le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». Malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à cet article, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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