Lombok, coucher de soleil sur piscine vue sur Bali

C’est décidé, je change de vie. Je pars vivre en Indonésie !

Je suis rentrée d’Indonésie mi-novembre après un séjour de 5 mois sur l’île de Lombok, et je repars demain après avoir passé les deux derniers mois en Europe pour reprendre contact avec la famille et les amis pour la fin d’année.

Mon voyage de 5 mois sur l’île de Lombok était en réalité un repérage approfondi, la seule façon de me convaincre d’un choix important que j’étais en train de faire pour un changement de vie : je quitte l’Europe pour vivre en Indonésie, pour un temps au moins.

Certains poussent déjà les hauts cris sans doute : pourquoi partir vivre en indonésie ?!…

Pour ceux qui doutent du bien-fondé de ma décision, je vous invite à lire ou relire les 75 récits que j’ai déjà publié ici sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs au sujet de mes voyages sur différentes îles d’Indonésie (Bornéo, Java, Kakaban, Bali, Flores, Lombok, Lembata). Je parcours cet immense pays archipel depuis 2006, ce fut au départ un coup de foudre mêlé de douceur de vivre et d’aventure, pimenté par des nuits à la belle étoile dans des grottes et des découvertes dans des échoppes de rue pour des saveurs inédites.

Au fil des années et des voyages qui ont suivi l’envie de vivre plus intensément au coeur de l’Indonésie m’a poussée à m’interroger : saurais-je m’expatrier dans ce pays d’Asie du sud-est ?

La réponse est oui.

Difficile de dire aujourd’hui précisément combien de Français vivent en Indonésie puisque ce pays n’est pas encore au point en matière de chiffres et statistiques, mais la majorité réside à Bali. C’est une très belle île, que j’ai adoré parcourir par trois fois. Mais lorsque j’y suis retournée pour la troisième fois l’année dernière (2012) j’ai découvert une île saturée par un tourisme de masse qui ne cesse de croître, avec un trafic routier épouvantable (de nombreux encombrements à toute heure dans la région de Denpasar / Kuta / Nusa Dua), et une pollution allant croissant, notamment sur les plages. L’éden change rapidement de visage, même si les (très) nombreux (superbes) hôtels de luxe attirent encore une clientèle exigeante, et j’apprécie également.

Ceux qui rêvent d’un beau voyage à Bali ne seront pas déçus : les rizières sont encore là, au coeur de l’île, la côte nord est encore peu fréquentée (même si on parle d’extension de la zone touristique dans ce secteur), et les plongées sous-marines sont de toute beauté, et pour tous niveaux.

Pour ceux qui sont déjà venus à Bali, et qui reviendront sans doute un jour, la déconvenue pointe : tous les voyageurs que j’ai rencontré sur place et qui y faisaient un second séjour se montraient surpris par cet excès d’affluence, et par la fatigue des Balinais eux-mêmes qui subissent plus qu’ils ne profitent désormais.

Conséquence inéluctable, les Balinais sont de plus en plus nombreux à quitter leur île pour s’installer à Lombok (par exemple) toute proche, et les Javanais envahissent Bali pour y chercher du travail notamment dans l’industrie du tourisme.

Notez également que Bali est l’île sur laquelle le coût de la vie est le plus élevé comparé aux autres îles indonésiennes, tourisme oblige (80% du revenu touristique en Indonésie est généré par Bali). Il est donc plus coûteux de vivre à Bali que sur une autre île indonésienne, même si ce coût restera toujours nettement inférieur à celui de nos pays occidentaux.

Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de conserver Bali pour de courtes escapades (le temps d’acheter des biens de consommation plus faciles à trouver là qu’ailleurs) et de privilégier Lombok pour la paix et la beauté de l’environnement.

Lombok est au début d’une phase de développement touristique et beaucoup la comparent à Bali il y a trente ans…

Ce qui me plait sur l’île de Lombok c’est à la fois une sensation de liberté et de sérénité. Bien sûr vous en douteriez sans doute en croisant le dimanche soir vers 18h cette horde de mobylettes et scooters qui redescendent la route côtière menant de Senggigi vers Mataram. Je n’ai jamais vu une telle affluence de deux roues à moteur sauf à Hanoï (Vietnam) !

Lombok est au début d’une phase de développement touristique et beaucoup la comparent à Bali il y a trente ans. Sauf que sur Lombok on anticipe ce développement : on élargit déjà les routes, on a inauguré un grand aéroport international et un hôpital international flambant neufs (j’ai testé les deux !). On prévoit les infrastructures avant l’arrivée des touristes potentiels.

Et ceux-ci ne s’y trompent pas : selon des chiffres officiels imprécis, Lombok aurait accueilli 400 000 touristes en 2010, 2 millions en 2013 (dont une majorité de touristes nationaux, Indonésiens).

Il est à la fois très facile de venir sur Lombok, et tout aussi facile d’en sortir pour partir à la découverte d’autres régions indonésiennes comme Java, Sulawesi, Sumatra, ou encore Irian Jaya (Papouasie Nouvelle-Guinée). Lombok permet aussi de rejoindre en vol direct les aéroports internationaux de Kuala Lumpur, Singapour et Perth (Australie). De là, le monde est à votre portée.

Je rappelle qu’il ne faut « que » 15 heures pour se rendre à Lombok depuis Paris, le plus court (et le plus pratique) étant de choisir un vol assuré par la compagnie Singapore Airlines (12h30 de vol vers Singapour) puis d’enchaîner avec un vol Singapour / Lombok (2h30 de vol).

Lombok est une île aux multiples visages : culturellement plus de 80% de la population est de confession musulmane, les 20% restants étant répartis entre hindouisme, christianisme, et bouddhisme.

D’un point de vue paysages, Lombok offre aussi bien des montagnes que des plages aux sables différents (blanc, blond, noir, rose), un volcan (actif), de vastes plaines, des rizières, des forêts primaires, des îles et îlots, etc… Autant dire que l’on ne s’en lasse pas.

Je ne m’en lasse pas.

J’ai donc décidé de m’installer sur l’île de Lombok en janvier, pour une durée indéterminée. Ce ne sera pas ma première expérience d’expatriation, j’ai vécu par le passé une année sur l’île Maurice, deux ans sur l’île de La Réunion (une île française mais qui offre un sentiment d’expatriation de par son exotisme), et je vis depuis deux ans en Suisse (vous ne l’aviez même pas remarqué !).

Je pars pour un an, trois ans, cinq ans, je ne sais pas encore. D’ailleurs je ne l’envisage pas en ces termes puisque je sais déjà que je reviendrai chaque année en France pour un séjour de plusieurs semaines afin de pouvoir gérer les indispensables rendez-vous professionnels tout autant que les relations familiales et amicales.

D’autre part, comme je le souligne ci-dessus, cette île d’Asie du sud-est est un formidable tremplin pour d’autres explorations, aussi bien à l’intérieur de l’Indonésie que dans les pays limitrophes : depuis Lombok l’Australie n’est qu’à 3h40 d’avion en vol direct (Perth, côte ouest). En rejoignant Bali (moins de 30 minutes de vol pour un coût s’élevant à moins de 25€ par personne) les options s’élargissent encore : la Thaïlande, mais aussi la Malaisie, la Birmanie, l’Inde, les Philippines, Taïwan, la Chine, la Corée,… Tous ces pays (Asie de Pacifique) seront désormais pour mois à une poignée d’heures de vol et avec un décalage horaire raisonnable permettant des escapades à moindre coût.

Qu’on se le dise, je n’arrêterai pas de voyager, bien au contraire.

Je vais continuer à travailler, en étant basée depuis un autre endroit, dans un autre hémisphère que le vôtre (pour la plupart d’entre vous). Ce sera à la fois très simple, et parfois un peu compliqué. De cela, je vous parlerai prochainement en vous indiquant les avantages et inconvénients à vivre en Indonésie, j’en ai déjà listé un certain nombre…

Pour mieux réfléchir à cette décision d’expatriation j’ai rencontré de nombreux expatriés à Bali mais surtout à Lombok. Certains sont déjà des amis et nous avons eu de longues conversations qui m’ont permis de déterminer deux profils d’expatriés :

  • ceux qui arrivent en Indonésie sans expérience professionnelle, à bout de souffle économiquement et qui espèrent se faire une place au soleil ou se refaire une santé financière, et ceux qui arrivent avec un contrat de travail dans le cadre d’une mutation par exemple ou recrutés par un hôtel de luxe. Ces derniers s’en sortent plutôt bien, s’intègrent très rapidement (surtout au sein d’une communauté d’expatriés active) et vivent une vie aisée dans un bel environnement et avec un grand confort. Ceux qui arrivent avec un visa de trente jours, renouvelable, et avec l’espoir de trouver du travail sur place ou de créer une société, de monter une affaire, vivront des jours beaucoup plus difficiles. Le gouvernement indonésien ne favorise pas l’emploi d’expatriés, il faut donc avoir des compétences inédites ou une expérience confirmée dans un domaine étranger aux Indonésiens. Monter une société peut s’avérer à la fois facile (en Indonésie l’argent résout beaucoup de situations) et très complexe. On lira sur Internet des exemples fréquents d’arnaques par des Indonésiens qui connaissent mieux que vous les arcanes de la création de société et l’usage du bahasa (la langue indonésienne officielle) sur tous les documents administratifs. Cela nécessite d’avoir confiance à 100% en la personne qui vous traduira le tout. Soyez prudents, même si des solutions bien concrètes existent et même si de nombreux expatriés réussissent à créer et à développer une affaire sous le ciel indonésien.

 

  • une autre part importante d’expatriés en Indonésie (et à Lombok) vit des revenus d’une retraite bien méritée. Qu’elle soit importante ou raisonnable selon nos valeurs, le retraité occidental en Indonésie profitera d’un logement et d’un environnement propices à un confort de vie supérieur à n’importe où ailleurs en Europe, en Australie ou aux États-Unis / Canada. D’ailleurs les lois édictées par les gouvernements de certains pays limitrophes (Thaïlande surtout) incitent le gouvernement indonésien à réfléchir à une meilleure intégration des retraités occidentaux en favorisant l’obtention de leur visa par exemple. Le coût de la vie à Lombok permet d’assurer un train de vie nettement supérieur à celui du pays qui verse votre retraite, et permet aussi d’assumer sans difficulté le coût d’un billet d’avion aller-retour par an vers le pays d’origine pour garder le contact avec la famille. Un exemple ? Actuellement un litre de carburant pour la voiture ne coûte que 0,70$ (soit environ 0,50€).

 

J’ai ainsi constaté sur place que ceux qui perçoivent un revenu extérieur à l’Indonésie (revenu versé en dollars ou en Euros) vivent évidemment plus confortablement que ceux qui tirent un revenu issu d’une activité locale (chef dans un restaurant, employé dans un hôtel, commerçant,…). Ceux qui avaient alors envie d’un rêve à l’indonésienne avec villa de luxe pieds dans le sable déchantent rapidement et accumulent désillusions et amertume. Ils ont plus de mal à s’intégrer, et ne voient plus que les inconvénients liés à la culture et à l’environnement de ce pays en plein développement mais où il reste encore beaucoup à faire.

Ceux qui profitent du bénéfice d’un revenu extérieur, ou qui ont une activité liée plus directement au tourisme (maison d’hôtes, villa à louer,…) s’adaptent plus facilement et acceptent plus volontiers les petits et grands inconvénients d’une vie en Indonésie.

Comme partout ailleurs dans le monde l’argent offre la liberté, celle de prendre ou de laisser. Celle d’accepter de vivre son rêve, ou de plier bagage pour revenir vers un environnement familier moins dérangeant.

Voilà, je pensais n’écrire que quelques lignes sous forme de faire-part, façon « au fait, je pars vivre en Indonésie ! » et je me suis laissée emportée par le flux d’informations que j’ai recueillies sur place au cours de mon long séjour sur l’île de Lombok, informations dont je voulais vous faire profiter.

J’ai eu aussi le plaisir de rencontrer à Lombok plusieurs lecteurs de ce blog Un Monde Ailleurs, des lecteurs qui découvraient Lombok pour la première fois et qui cherchaient des informations pour mieux organiser leur voyage ou pour prévoir l’avenir.

Pour les premiers j’ai conçu le blog d’informations sur Lombok, en français et en anglais : Discover Lombok, que je vous invite à parcourir. Pour les seconds, j’espère que ce texte d’aujourd’hui apportera un début de réponse pour une réflexion approfondie.

En ce qui me concerne je pars donc vivre une nouvelle expatriation, sur l’île de Lombok. Cette nouvelle tranche de vie en Indonésie m’apportera à n’en pas douter un nouvel enrichissement personnel, au sein d’une autre culture et dans un autre environnement.

Je vais revenir en pleine saison des pluies, qui est aussi la saison des mangues.

Je me réjouis déjà de retrouver mes nouveaux amis sur place, et de poursuivre ma découverte de plantes, arbres, fruits, (et insectes !) d’Indonésie.

Je vais aussi mettre la dernière main à un nouveau projet de travail, et préparer mes voyages pour 2014. Pour vous, chers lecteurs, rien ne changera ici sur Un Monde Ailleurs, si ce n’est que je vais bientôt fêter mes 10 ans de blogging. Mais nous en reparlerons…

J’espère que vous continuerez à me suivre, d’où que j’écrive, ce changement de vie n’impactera que très peu mes activités professionnelles. Mais peut-être aimeriez-vous me dire ce que vous pensez cette expatriation en Indonésie ?

Seriez-vous prêt(e) à sauter le pas vous aussi pour vous expatrier si les circonstances familiales s’y prêtaient ? Y avez-vous déjà songé ? Quel pays choisiriez-vous, avec quels objectifs ?

Dites-moi…

Envie d’en apprendre davantage sur mes voyages et ma vie en Indonésie ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en novembre 2013 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne. Les articles re-publiés ici le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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