Bahamas, phare et lagon Crooked Island

Les habitants la surnomment “le plus beau secret des Bahamas”, ils vous accueillent en visiteur et vous repartez en laissant des amis derrière vous…

On m’avait dit : “mais pourquoi veux-tu aller sur cette île ? Il n’y a rien à faire et aucun hôtel répertorié !”. Cette réponse était plus motivante encore que l’envie première de me rendre tout au bout du collier d’îles des Bahamas pour découvrir l’une des plus secrètes et pourtant l’une des îles les plus attachantes de l’archipel : Crooked Island.

Crooked Island porte le nom d’un missionnaire mais la forme incurvée de l’île laisse deviner une cohérence plus pragmatique en référence à la langue anglaise (un hameçon). Pourtant Christophe Colomb l’avait désignée sous le nom d’Isabella tandis que les premiers habitants, Indiens Sarawak, l’avait baptisée Saomete.

Bernard Ferguson, l’un des 353 habitants de l’île, m’a repérée à l’aéroport de Nassau : “êtes-vous Marie-Ange ? Vous allez sur mon île n’est-ce pas ?”. Il faut reconnaître que nous étions peu nombreux à embarquer sur ce vol vers Crooked Island, et je n’avais pas l’apparence d’une locale avec mon gros sac à dos plein de matériel photographique.

Quand je débarque de l’avion avec ma valise, deux personnes me demandent si je suis attendue, si on peut m’accompagner quelque part. On ne vient pas incognito sur Crooked Island : seuls deux à trois cents visiteurs par an, des habitués anglo-saxons, viennent ici chaque année de novembre à mai. Bernard empoigne ma valise et m’accompagne jusqu’à sa voiture.

Une seule route distribue les 16 villages sur Crooked Island. Alors, après avoir fait un tour de l’île pour m’offrir un premier aperçu, Bernard descend de voiture et me tend ses clés : “ici tu ne peux pas te perdre, si tu as un problème tu frappes à une porte et on t’aidera”.

Mais où suis-je ?!…

Ici tu ne peux pas te perdre, si tu as un problème frappes à une porte et on t’aidera…

Daphné s’assure que ma chambre (immense) me convient, elle a nommé son hôtel de 5 chambres : Tranquillity on the Bay et son mari s’installe derrière les fourneaux. Je déjeune seule face à la mer des Caraïbes, devant une longue plage vierge, d’une salade fraîche et de beignets de conque. Tranquillity… Sérénité. Je vais déconnecter totalement pendant 3 jours !

Crooked Island a compté jusqu’à 14 plantations de coton depuis 1778, ce qui lui a valu le surnom d’ “île du coton”. Son phare (1876) reste un repère en mer pour les bateaux qui croisent au large en direction de Cuba, à 240km de là.

Elle eut aussi le tout premier bureau de poste de tout l’archipel des Bahamas ! Aujourd’hui, le bateau postal qui fait le tour des Bahamas rejoint l’île en 23 heures (une fois par semaine), et 4 vols hebdomadaires assurent l’approvisionnement en denrées et marchandises depuis Nassau.

Sur la route, je croise de rares voitures et les chauffeurs me saluent de la main. Je longe un village fantôme, m’arrête pour laisser passer quelques chèvres et prendre quelques photos. Demain matin, je reviendrai pour observer les flamants roses qui attirent les ornithologues.

Je rencontre Robbie, le guide certifié PADI qui accompagne des plongeurs autour de son île depuis 25 ans. Il dispose de l’équipement nécessaire pour 5 plongeurs et décrit des sites “aux couleurs du junkanoo” (le carnaval de Nassau), des éponges plus hautes que lui, des arbres de corail noir dès 20m de profondeur mais aussi des tombants peuplés de barracudas et requins-marteaux. Je devine qu’il va me falloir revenir !

Sur le chemin du retour arrêt au 2 Waters’ Bar, attirée par la musique : Leroy joue du tambour tandis qu’Ernest sert des bières au bar. Les questions fusent et les corps ondulent au rythme des Caraïbes.

Au dîner, devant une tranche de mérou grillé aux épices, je m’apprête à reprendre mes notes pour mieux raconter ensuite. Mais le bouche-à-oreille va embellir ma soirée : ils arrivent un par un, intrigués par cette Française curieuse de leur bout de terre, et ils me racontent leur île. Marcia, puis Hylene, Ellis et Dorcas disent leur souhait d’accueillir plus de visiteurs sans pour autant dénaturer leur île.

En quittant Crooked Island quelques jours plus tard, je sais que je reviendrai parce que le naturel et la simplicité prévalent ici. Crooked Island n’est pas encore une destination touristique et son éloignement de Nassau devrait la préserver encore quelques années. Elle reste un secret bien gardé, à ne divulguer qu’aux amateurs avertis ! Mon coup de coeur. Je vous la confie, prenez-en soin…

 

J’aime…
La chaleur humaine qui se dégage de cette île alanguie, les plages vierges, le savoir-vivre des habitants.

Je recommande…
Partez seul(e) pour vous ressourcer ou en couple pour vous retrouver. Parlez avec les habitants qui ne demandent que cela, vous vous ferez des amis. Prenez le ferry pour vous rendre sur l’île d’Acklins, soeur-jumelle de Crooked Island.

Plus d’info…
Office du tourisme (en français)
Hôtel Tranquillity on the Bay

J’ai rédigé cet article pour une publication sur le Hors-Série spécial Bahamas du magazine de voyages gratuit (et online) Repérages Voyages. Je publie cet article sur ce blog pour lui offrir une seconde vie, et permettre à de nouveaux lecteurs de découvrir mes publications sous toutes leurs formes.

Par ailleurs, et afin d’enrichir votre expérience de lecture, j’en profite pour ajouter davantage de photos ici sur cet article que vous ne verrez pas sur le magazine.

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