Nous sommes arrivés après minuit en provenance de l’île de la Dominique (photo), après une escale sur Puerto Rico. Saviez-vous que Puerto Rico est territoire américain ? Moi, je l’ignorais. Je m’attendais à une république latina, avec l’ombre de Natalie Wood chantant West Side Story à tous les coins de rue. Que nenni !

île de la Dominique

Puerto Rico, c’est d’abord une zone de transit, ultra sécurisée, sous l’œil de l’Oncle Sam. Caméras partout dans l’aéroport, douaniers typés bouledogues, Nicole Kidman placardée Chanel. Business. Security. Money. Des kilomètres de couloirs aseptisés pour rejoindre votre tapis à bagages. Et soyez assez prévoyants pour avoir emporté avec vous quelques dollars parce qu’il vous en coûtera 2 pour chaque chariot nécessaire au transport de vos petites affaires, et ce n’est pas une consigne, c’est juste le prix à payer. Nous avons… 19 bagages (je ne compte pas les bagages à main, terminologie innocente pour désigner nos sacs à dos lourds d’appareils, d’équipements divers, de livres et documentation, etc…). Chacun deux bagages à main, en rusant un peu pour limiter les excédents de bagages.

Vous passez la zone de l’immigration où on vous photographie à l’aide d’une webcam, et où l’on prend l’empreinte de vos deux index (mais pas de surprise puisque vous y avez déjà été soumis lors de l’obtention de votre visa à l’ambassade américaine à Paris). L’un d’entre nous sera retenu avec son chariot à bagages, il faut bien vérifier le chargement de l’un des membres de l’équipe, au hasard. Nous l’attendrons presque une heure. Tout en nous agaçant l’un après l’autre en voyant les manutentionnaires jeter nos sacs sans aucun respect, totalement indifférents à leur contenu parfois fragile…

Ensuite, nous repassons chacun notre tour sous le portillon électronique et déposons nos bagages à main sur le tapis roulant, sous l’œil affûté d’une mama dodue. On me fait ouvrir le sac de mon ordinateur, il faut le démarrer pour prouver qu’il n’a pas d’autre utilité plus subversive. L’agent vide scrupuleusement tout le contenu de mon sac sur le tapis (spaghettis de cables…), passe un petit carré de papier dans chacune des poches, puis glisse ce papier sous un scanner pour y chercher sans doute la trace de particules. Par contre il négligera d’un geste mon sac à dos multi poches… La mini caisse de l’ingénieur du son est fouillée minutieusement, ce qui me semble un peu plus cohérent tant le fouillis électronique peut prêter à suspicion. Avant de passer sous le portillon, mes collègues déposent dans une caissette leurs ceintures, téléphones, montres, mais aussi leurs chaussures de marches ou sandales. Tranquillisée par le fait que je porte une paire de tongs qui ne me quitte pas dès que je passe en climat tropical (avec terrain adéquat), je m’approche crânement du portillon mais je suis arrêter d’un geste péremptoire : dans la caisse les tongs !… Ca frise le ridicule, mais… exécution !

Nos amis Américains ont sans aucun doute été traumatisés par le 11 septembre, et personne ne leur en voudra. Mais la psychose qui s’est installée depuis, sous couvert de sécurité anti-terroriste, a quelque chose de disproportionné : ce midi un douanier a découvert un stick de baume pour les lèvres oublié dans l’une des poches de mon sac à dos et m’a obligée à le mettre sous pochette plastique zippée (mais non scellée…). Par contre, aucun n’a vu sur un scanner mon tube de rouge à lèvres glissé en permanence dans l’une des poches de ma veste… L’un d’entre nous avait deux briquets sur lui, et l’a réalisé en montant dans l’avion. Aucun scanner ne l’avait détecté, et pourtant c’est interdit. Quelle peut donc être la protection idéale ?… Et doit-on, au prix du hasard, faire payer chaque jour à des millions de voyageurs dans le monde l’éventualité d’une autre attaque dramatique ? Je ne veux pas juger, mais quand vous voyagez souvent, l’absurdité de certaines situations frôle parfois le tragi-comique.

Après un vol de deux heures trente, nous avons atterrit à Miami. Partis depuis le matin, nous avions hâte de retrouver l’hôtel et de nous effondrer sur nos lits. Néanmoins l’irrésistible attraction des trottoirs d’Ocean Drive, Miami Beach, nous a privé de quelques heures de repos supplémentaires : décolletés plongeants, mini-jupes et talons hauts ont embué le regard de mes collègues masculins ; les latinos gominés ou les Blacks au look savamment étudié paradaient dans des décapotables ou aux tables des terrasses. Ambiance Miami Vice ! Irrésistible pour des Européens élevés aux séries américaines.

Et puis une petite faim nous a poussés, l’Homme et moi, à nous réfugier à 2:00 du matin dans l’un des derniers restaurants ouverts. Des portions à l’américaine, valables pour deux personnes en France, nous ont été servies très rapidement : une salade d’épinards frais avec saumon fumé et noix de pécan pour moi, une substantielle ration de lasagnes succulentes pour l’Homme, dîner tardif qui contribuera à nous achever littéralement : nous nous sommes traînés ensuite jusqu’à notre hôtel pour y oublier l’ennui et les petits tracas d’une journée de transit semblables aux autres journées de transit…

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