île Maurice, baie du Cap

On parle peu du Sud de l’île Maurice sauf pour évoquer quelques hôtels dispersés du côté du Morne. Mais c’est passer à côté de quelques-uns des plus beaux sites de l’île Maurice.

Il y a belle lurette que je n’envoie plus de cartes postales depuis l’île Maurice, je préfère les créer moi-même : quelques pixels prélevés sur une photo prise quelques minutes plus tôt, et hop c’est prêt à envoyer par e-mail. Rien d’autre à faire, et nul besoin de talent particulier : faites le tour de l’île Maurice et créez vous-même vos cartes postales ! Il suffit d’ouvrir les yeux, de profiter des plus belles heures ensoleillées et de se faire plaisir. Oh, et avant que vous ne doutiez je précise que les photos que je publie sont rarement retouchées et en tous cas pas pour l’île Maurice : vous voyez ici les couleurs exactes enregistrées par mon super Canon 7D.

Ma journée d’hier fut enchanteresse et extrêmement enrichissante dans le sud de l’île Maurice, ma région favorite sur cette île sur laquelle j’ai vécu un an. J’ai d’abord visité la réserve Frédérica, située sur le domaine de Bel Ombre, une visite qui devait durer 2 heures et demie mais qui s’est prolongée malgré nous jusqu’à près de 3 heures trente. Pauvre Dominique (mon excellent guide mauricien) qui a du supporter les « s’il te plaît, arrête-toi une minute ! » un certain nombre de fois. Il supporte avec sourire et gentillesse, à la mauricienne. Il raconte la canne à sucre, les arbres, les cerfs avec tant de passion qu’on finit par s’y intéresser vraiment !

Je ne suis pas une fan de la chasse, je suis même carrément contre en certaines circonstances. Mais il faut aussi en quelques endroits de notre vaste planète réguler les cheptels sous peine d’étouffement d’autres espèces. Il en va ainsi du kangourou en Australie (tout de même 2 kangourous pour 1 Australien proportionnellement !), et du cerf sur l’île Maurice. Dominique m’a expliqué pourquoi le gouvernement mauricien a finalement réglementé la chasse et comment la viande de cerf est distribuée dans les restaurants et les supermarchés de l’île pour nourrir un peu les touristes mais surtout les Mauriciens. Une viande essentielle ici, surtout du fait de la mixité des cultures et des religions : le cerf remplace ici ce que le porc est ailleurs, la viande de cerf est acceptée par toutes les religions. C’est aussi une viande délicieuse lorsqu’elle est bien cuisinée (je vous ai rapporté une belle recette de cari de cerf, je la publierai un peu plus tard).

Vous êtes sur un blog de voyages, avec priorité à la photo : n’oubliez pas de cliquer sur chacune des photos ci-dessous pour l’afficher en grand format sur votre écran. C’est aussi la raison pour laquelle ce blog est conçu pour un affichage de préférence sur ordinateur ou sur tablette.

Pour celles et ceux d’entre vous qui visiteront bientôt l’île Maurice, nulle obligation de séjourner dans l’un des hôtels Telfair pour accéder à la réserve Frédérica : tous les Mauriciens et tous les visiteurs ont accès à la réserve librement. Réservez par téléphone cette randonnée en 4 x 4 ou en quad (c’est le même tarif, raisonnable, avec un guide obligatoire et vous pouvez n’être qu’en couple si vous le souhaitez). Je vous recommande vivement cette visite, demandez Dominique, dites-lui que vous venez de ma part et il se souviendra de celle qui lui a fait ramasser des graines d’albinia vermillon pour les disposer « artistiquement » sur une roche noire…

Ensuite j’ai couru au spa (oui, je sais…). Le spa 7 Colors de l’hôtel Heritage Telfair. Un bel endroit, serein, harmonieux. J’ai testé plusieurs traitements dont un fabuleux massage de 90 minutes sous les mains de l’une des meilleures masseuses rencontrées cette année : Deepa, Mauricienne. Des mains en or, même si elle a failli me faire crier plusieurs fois sous l’effet de la douleur. En fin de traitement elle m’a dit avec un gentil sourire : « vous êtes très contractée au niveau des épaules, mais cela devrait aller mieux demain ». De fait, j’ai au moins dormi comme un bébé et ce matin l’élastique tendu entre mes deux omoplates s’est un peu relâché. Magicienne…

Et puis hier soir j’ai vécu une expérience non moins intéressante : un dîner chez l’habitant dans une famille mauricienne aux origines indiennes. L’élégance des saris chatoyants, des enfants aux yeux de biche, une grand-mère de 75 ans avec laquelle j’ai réussi à échanger en créole, et le fondant parfumé d’un agneau au miel dont j’aimerais dénicher la recette tant c’était bon ! Je vous en reparlerai…

Aujourd’hui j’ai parcouru le sud de l’île en m’arrêtant souvent, jusqu’à Mahébourg, l’ancienne capitale de l’île Maurice avec un temps radieux, beaucoup moins de vent depuis deux jours, des plages, des baies, du bleu dans toutes ses nuances. 

île Maurice, gâteau banane

Avant de rebrousser chemin je me suis attardée quelques minutes pour écouter une vieille dame qui vend des pâtisseries dans la rue des Flamants (véridique), à une rue du marché de Mahébourg. La vitrine ne paye pas de mine, même si elle garde quelques traces d’une splendeur d’antan. Mais le gâteau banane typiquement mauricien était fameux, je vous en ai gardé une petite… photo ! Habituellement je n’apprécie pas trop la banane dans les desserts, je préfère goûter au fruit seul, mais presque caramélisée et couchée sur cette pâte sablée, et pour 14 roupies seulement (0,35 €) il serait dommage de ne pas y goûter ! Un pur délice des Mascareignes. Ce fut mon déjeuner tardif.

île Maurice, route de la côte Sud

J’aime conduire sur les routes du Sud bordées de palmiers ou le long des champs de canne à sucre. J’aime bavarder avec des enfants sur une plage ou avec des commerçants au vieux marché de Mahébourg, je n’ai pas vu le temps passer. Depuis la Pointe d’Esny jusqu’à la Baie du Cap je n’ai photographié pour vous que des cartes postales, je vous le disais. 166 cartes postales, une bonne moisson pour la journée !

J’aime longer cette côte sauvage fréquentée par des requins amateurs d’eau brassée et peu fréquentée par les pêcheurs dont les barques s’éloignent rarement des baies tant l’océan indien peut se montrer furieux par ici. Faites donc une halte au village de La Roche Qui Pleure pour contempler les assauts de cet océan sur la roche noire. Puis remontez le long de la côte vers l’Ouest et traversez ces villages et ces baies aux noms évocateurs d’une colonisation progressive mais qui a laissé des traces : Pointe Vacoas, Le Souffleur, L’Escalier (qui porte bien son nom), Benares, Gris Gris, Pointe Aux Roches, Pointe Citronniers, Baie du Cap (faites une halte pour grimper sur le promontoire et avoir une vue panoramique sur le lagon), puis Pointe Corail de la Prairie.

Et enfin le Morne et son drame qu’évoquent encore les Mauriciens aujourd’hui : des esclaves marrons se seraient enfuit jusque sur le haut de la falaise pour échapper à leur condition et se seraient jeté dans le vide pour ne pas être rattrapés par ceux qui venaient pourtant leur apprendre la fin de l’esclavage…

Ce passé est si lourd que le Morne et son environnement ont été classés au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que paysage culturel (lire sa fiche ici).

La côte sud est belle et sauvage parce qu’elle est exposée au vent et aux coups de boutoir de l’océan indien. Ici vous trouverez donc de nombreuses plages très belles, mais attention : sur l’île Maurice on ne dit pas « baignade interdite » mais « bain dangereux », ce qui signifie à vos risques et périls. Choisissez la plus belle plage pour profiter du paysage et pique-niquer en toute beauté, puis si vous avez envie de nager faites quelques kilomètres de plus pour trouver le lagon abrité, ou l’anse peu profonde et moins soumise aux courants qui peuvent être violents.

Demain je quitterai le Sud, après une belle semaine dans cette contrée encore très authentique et en ayant fait de belles rencontres. Je remonterai la côte ouest pour aller m’ancrer au Nord-Ouest, sur la Pointe aux Canonniers. C’est là que j’ai vécu il y a 10 ans déjà. J’espère ne pas avoir perdu tous mes repères, ou bien je m’en créerai d’autres.

Dès dimanche je renouerai aussi avec l’une de mes activités favorites : la plongée sous-marine. Là aussi je veux retrouver « mes » sites favoris, retrouver les murènes géantes et les crevettes cachées sous les coraux mous et multicolores. Là encore, je vous raconterai.

À l’heure où je vous écris je suis assise sur ma terrasse avec l’ordinateur sur les genoux face au lagon qui se calme un peu. Les bateaux qui font navette entre les plages sont à l’ancre, les derniers accros du ski nautique et du sky-surf sont sans doute sous la douche et les enfants sont au bain. La plage se déserte doucement, alors je me l’approprie discrètement. L’un de mes moments favoris…

Un bulbul orphée, autrement dit un merle de Maurice, picore quelques miettes de pain dans une assiette abandonnée, juste avant qu’un garçon de plage ne l’emporte vers les cuisines. L’oiseau à la crête dressée s’éloigne puis revient à tire-d’ailes, ses joues gonflées d’écarlate, avec une audace mêlée d’indignation. Pas de dîner ce soir !…

Le ciel se teinte d’or, lentement. Je le surveille comme une mère ses petits, l’appareil photo bien calé contre ma hanche, prête à dégainer. Rien ne vaut un joli coucher de soleil pour clore une journée en beauté sur l’île Maurice que j’aime tant.

Envie d’en apprendre davantage sur mes nombreux voyages et ma vie sur l’île Maurice ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en octobre 2011 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne à ce jour. Les articles re-publiés ici sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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