Île Maurice, murène javanaise (géante)

Accro à la plongée sous-marine ? Passez une semaine dans les eaux de l’île Maurice. Mais si vous souhaitez découvrir l’une des plus belles îles de l’océan Indien faites escale quelques jours sur l’île de La Réunion : deux ou trois belles plongées faciles vous y attendent…

Dimanche dernier, nous avons plongé sur Saint-Leu (île de La Réunion) avec des amis. Nous sommes tous des niveaux II. J’avais sélectionné un nouveau club que nous voulions essayer en espérant dénicher un centre sympa et convivial qui garde tout de même la sécurité comme leitmotiv. Ce centre a un bateau de bonne taille, et non pas une barcasse de foire sur laquelle mon estomac se rebiffe à chaque fois (les eaux de La Réunion sont parfois sauvages). Les moniteurs et le directeur de centre sont sympa sans ostentation, sans frime et sans ce look surfeur mèche blonde oxygénée qui retombe négligemment sur le front ; ce qui change des centres alentours.

Sous l’eau, une bonne plongée d’une soixantaine de minutes. Le site du Sec Jaune est un tombant sur 26 mètres, couvert de coraux de feu entre autres, avec des anfractuosités dans lesquelles se cachent de petites murènes que l’on ne va pas grattouiller sous le menton celles-ci, on laisse cela aux murènes géantes chez Hugues, à Maurice (ma photo ci-dessous) :

Les coraux ont souffert du passage récent du cyclone Dina, mais moins qu’à Maurice…

Curieusement il est moins angoissant de prendre dans ses bras une murène qui a une tête de cheval et qui mesure ses 2,40 m. de long. Les petites sont toujours un peu plus agressives, et attention à vos doigts !… Les murènes ont de petites dents acérées et implantées en quinconce, comme les requins. Donc, une fois leur mâchoire sur vos mains, il ne reste presque plus qu’à la tuer pour éviter qu’elle ne vous déchire littéralement la peau et les muscles. Les morsures de murène sont toujours spectaculaires de ce fait. Alors, on se méfie !

Nous avons vu aussi une énorme loche à selles, de plus d’un mètre de longueur, et peut-être soixante centimètres de circonférence. Une loche est un gros mérou, solitaire, qui se laisse facilement approcher par les plongeurs. Elle était stationnée le long du tombant, comme à son habitude paraît-il. De grosses lèvres lippues, un air bonasse, elle a pourtant refusé de se laisser toucher par d’autres plongeurs. Il faut savoir respecter les animaux sous l’eau, et ne surtout jamais oublier que nous sommes leurs invités, et non leurs conquérants. Bref, arrêtez de toucher à tout sous l’eau ! Toucher c’est détruire.

Pendant que les autres s’attardaient à observer cette grosse mémère, j’ai musardé un peu deux mètres plus bas, le nez explorant le corail. Et récompense ! J’ai découvert un petit trou dans lequel copulaient deux crevettes nettoyeuses, Stenopus de leur petit nom, les pinces et le corps striés de bandes pourpres. Chacune était de l’envergure de l’une de mes mains, j’ai voulu jouer avec elles, elles avançaient leurs pinces pour défendre l’entrée de leur trou.

Et tout près d’elle, à l’intérieur de leur petite grotte, une petite crevette d’une autre espèce, environ trois centimètres de long. Transparente comme ses consœurs, mais ornée de quelques petites taches jaune citron disséminées sur la tête et la queue. Puisque le moniteur se tournait vers moi, je lui ai fait signe. Il avait une petite lampe torche et m’a rejointe. Il a éclairé le trou et les bestioles se sont agitées. Les autres ont pu admirer ces petits crustacés de verre pendant quelques minutes.

En me détournant pour regarder au large dans le grand bleu et guetter le gros – celui qu’on ne voit que rarement – mon regard s’est arrêté sur un superbe nudibranche : gros mollusque large comme deux de mes doigts joints, à la livrée noir velours ponctuée de taches parme et ourlé de jaune vif. Magnifique ! Mais j’en avais déjà vu quelques-uns à Trou aux Biches (île Maurice). À côté, quelques minuscules étoiles de mer rouge écarlate. J’aurais aimé avoir un appareil photo et faire un peu de macro pour conserver le souvenir de ces petits éléments.

Île Maurice, mérou paon ou vieille cuisinière (dans l'océan Indien)

Tout au long de la plongée, j’ai constaté que les coraux ont souffert du passage récent du cyclone Dina, mais moins qu’à Maurice me semble-t-il. Ce qui m’a été confirmé en surface par le moniteur. Quelques branches cassées, que l’on reconnaît au blanc net de la cassure ce qui prouve que l’accident est récent. Et puis encore beaucoup de suspensions dans l’eau, l’eau reste chargée en particules. D’ailleurs les coraux sont un peu moins colorés que ce que j’en avais vu précédemment au même endroit lorsque j’avais plongé sur ce site en septembre dernier.

La forte houle cyclonique a véhiculé beaucoup de boue et les ravines dégringolant depuis les cirques montagneux alentours juste après le cyclone ont déversé beaucoup de saletés, pollution naturelle et industrielle.

L’eau est encore froide à mon goût, plus qu’elle ne devrait l’être à cette période de l’année.

Mais ce fut tout de même un plaisir de s’immobiliser au milieu des bancs d’anthias rose vif au dos orange feu, papillons virevoltant dans un parfait désordre au gré du courant. Nous avons croisé aussi un beau banc de poissons cochers, corps plat rayé de larges bandes noires et jaunes. Et des myriades de demoiselles vertes ou noires, beaucoup de loretos bleu vif, des eleotris en couples par dizaines, et tout un monde grouillant de vie. Explosion de couleurs pour le plaisir des yeux.

Lorsqu’il nous a ramené sous le bateau, le moniteur nous a demandé de lui indiquer notre consommation en air. Les filles étaient en réserve, elles devaient donc remonter. Olivier et moi avons choisi de continuer gentiment notre exploration aux alentours du bateau. Nous avons erré quelques minutes supplémentaires au milieu des coraux et du substrat, effrayant une vieille « cuisinière » de petite taille (jeune mérou ocre couvert de petits cercles bleu vif) et provoquant une petite murène perlée enfouie sous le corail.

Une plongée bien agréable, que – je ne le sais pas encore – j’aurai l’occasion de refaire à maintes reprises au cours des deux années qui suivront…

(extrait de mon journal de plongeuse, île de La Réunion, 21 février 2002)

Envie d’en apprendre davantage sur ma vie et mes nombreux voyages sur l’île de La Réunion ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en août 2006 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne aujourd’hui. Les articles re-publiés sur ce site le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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