Je rentre tout juste d’un voyage sur l’île de Saint-Martin, aux Antilles, et je n’ai pas eu la possibilité de plonger : une forte houle venue du nord perturbait les flots et agitait les fonds marins. Résultat, « visibilité médiocre voire pourrie » selon les dires du directeur sympathique d’un centre de plongée que je n’ai par conséquent même pas eu l’occasion de rencontrer. Ne lui en veuillez pas, j’ai apprécié son honnêteté et s’il a bien compris que je venais pour me faire plaisir mais aussi pour raconter à mes lecteurs, il n’a pas tenté pour autant de me forcer la main malgré tout et savait qu’il vaut mieux pas de publicité du tout plutôt qu’une mauvaise impression.

Je sais qu’il y a de belles plongées à faire autour de l’île de Saint-Martin, et ce n’est que partie remise pour moi. J’y retournerai. Mais après avoir convoyé mon sac de plongée tout autour de l’île, en vain même s’il abrite mon trépied photo ce qui est bien pratique (!), je rentre frustrée de n’avoir pas pu tremper mes palmes dans une eau chaude d’autant que je n’ai pas eu de chance non plus sur l’île de La Réunion en janvier : une queue de cyclone au large et des vents forts agitant une surface perturbée par ces conditions climatiques interdisaient la sortie du port de tout bateau. Ensuite, les eaux furent forcément de mauvaise qualité, difficile de faire de belles plongées. J’ai quand même accompagné ma soeur pour son baptême de plongée au large de Saint-Gilles, j’ai fait une petite exploration sur un site cinquante fois exploré quand je vivais sur place, dans une eau peu propre et peu fréquentée par les poissons. Et j’ai regretté mes plongées autour de l’île Maurice pendant lesquelles j’ai fait de si belles rencontres (et l’apprentissage de la photo sous-marine avec un Nikonos V de choc)…

île Maurice, mérou queue lyre

Hier le Chili a tremblé et on annonce une possibilité de tsunami sur les îles du Pacifique. J’espère pourtant qu’elles seront épargnées, et pas seulement pour la plongée !

Mais tandis que les projets s’élaborent vitesse grand V sur mon agenda 2010, je cherche l’endroit idéal pour aller plonger très bientôt quelque part au soleil. Où partirai-je cette année : Caraïbes de nouveau ? Maldives ? Bahamas ? Océan indien ? Asie ?… Le choix est vaste. Je tiens à me faire plaisir, à en profiter, et donc je m’interroge :

Quel est le meilleur voyage plongée ?…

Comme lorsque vous me demandez « quelle est la meilleure destination ou la plus belle des îles ?« , je crois que la réponse est multiple selon les aptitudes et les préférences de chaque plongeur. Selon son sexe peut-être aussi…

île Maurice, épave du Silver Star (- 40m)En effet, interrogez des plongeurs autour de vous, et les réponses fuseront, différentes selon les budgets, l’aspect technique de la plongée, la faune rencontrée sur place ou autre critère exceptionnel. Il y a les amoureux de la mer rouge, les passionnés de plongée en lac ou sous glace, les accros à la plongée spéléo, les abonnéeeeees aux nudibranches (n’est-ce pas les filles ?!), les allumés du requin, les afficionados du courant et de la dérivante, et les cinglé(e)s du flash subaquatique. Sans compter les nationalités qui ont un impact sur les préférences : les Japonais en Indonésie, les Italiens en mer rouge, les Français aux Antilles, les Allemands aux Maldives, etc…

Et puis il y a les agences de voyages plongée qui ont leur mot à dire sur le choix du plongeur en recherche d’un voyage de qualité. Chacune a son créneau, ou son type de voyageur (baroudeur, budget raisonnable ou extensif, séjour ou croisière,…), et chacune a ses adresses de prédilection comme autant de chasses gardées convoitées par le voisin. Qui n’a pas sur un bateau défendu son agence plongée favorite ?…

Alors pour vous, quel est le meilleur voyage plongée ?

Sans essayer de vous influencer, je vais essayer de cerner ce qui fait pour moi le meilleur voyage plongée :

Destination : soleil, mer à température « acceptable » selon mes critères (donc au moins 23° pour le confort d’une combi 3 mm) et saison compatible avec ce que je recherche en priorité sous l’eau, la faune !

Localisation : le temps de vol (direct de préférence) ne me gêne pas, mais je préfère un décalage horaire de 4 ou 5 heures maximum et en plus par rapport à Paris pour me permettre de m’adapter plus vite sur place et profiter de mon temps de séjour.

Population : accueillante, souriante, j’aime les habitants qui ne me font pas sentir qu’ils ne voient en moi que les dollars du touriste, et qui ont envie de m’apporter ce petit plus qui fait tout le charme du voyage.

Conditions d’hébergement : propre, propre, et propre ! Douche et toilettes privées impératives, j’ai testé des conditions plus « root » et même si ce fut amusant quelques jours, c’est vite lassant et incommode. Surtout lorsqu’on plonge en eau salée. Autre point de détail d’importance : qualité du sommeil irréprochable, les coqs qui hurlent à 03:00 du matin alors qu’il faut se lever à 06:00 pour être les premiers sur l’épave, très peu pour moi.

Restauration : si les plongées sont belles je suis capable de faire l’impasse sur la gastronomie et de manger du riz à tous les repas sans broncher. Venant d’une gourmande et d’une curieuse des saveurs, admirez l’abnégation…

Centre de plongée : par pitié, qu’ils ne se prennent pas au sérieux et qu’ils ne me prennent pas pour une blonde en vadrouille ! Je plonge, j’aime ça, j’adore ça. Comme eux ! Si j’ai cassé ma tirelire et fait l’effort de toutes ces heures d’avion pour passer une semaine ou dix jours avec eux, qu’ils se débrouillent pour me faire repartir avec des étoiles plein les yeux et envie de parler d’eux et des plongées qu’ils proposent ! Je ne suis pas là pour baguenauder, je suis là pour apprendre avec eux, pour qu’ils me montrent le meilleur, pour qu’ils partagent leur passion et qu’ils me racontent.

île Maurice, poissons-clowns sur anémone

Bateau de plongée : je n’aime pas les boudins sur lesquels il faut se hisser soi-disant sans effort après 60 ou 90 minutes sous l’eau alors que vous mourez d’envie de vous soulager à l’abri des regards et que vous savez qu’il y a encore une petite heure de route avant d’arriver au centre de plongée. Je n’aime pas les bateaux au pont métallique non équipés d’un revêtement de sol vous empêchant de glisser comme une savonnette une fois vos palmes chaussées. A part cela j’ai pourtant adoré les jukungs à balancier en Indonésie !

Ambiance à bord et au centre : conviviale, chaleureuse, passionnée. J’aime ces débats pendant lesquels ces messieurs sont capables d’ergoter pendant des heures sur les performances de tel ou tel matériel. Ou ces échanges mi-concurrents mi-confrères des photographes à bord qui font assaut de (parfois fausse) modestie mais qui restent attendrissants, et (parfois) talentueux. J’aime partager une boîte de biscuits secs avec celle d’entre nous qui y aura pensé après une plongée particulièrement poétique, quand on ressort avec les yeux dans le vague et des souvenirs plein les cheveux. Ou accepter un thé chaud servi dans un gobelet de plastique après une équipée mouvementée dans une eau turbulente et froide. J’aime la camaraderie à bord. Je n’aime pas l’esprit de compétition. La plongée est un loisir, et en voyage plongée elle doit le rester !

Plongées : elles doivent être soit ce que je n’ai jamais vécu (ambiance, faune, flore, conditions en mer), soit ce que j’ai toujours aimé (ambiance, faune, flore, conditions en mer). Je suis capable de rester deux heures sous l’eau sans faiblir, pour quelques photos de plus (demandez à Hélène ou à Flo ce qu’elles en pensent !). Je suis capable de vomir avant de passer sous la surface agitée et de vomir en remontant à bord, en gardant pourtant un bon souvenir d’une plongée originale (ah le claquement des pinces de crabes sur l’une des épaves dans la baie de Saint-Pierre en Martinique avec mon ami René Heuzey qui filmait…). Je n’aime pas les plongées endurance pendant lesquelles on profite peu. Je n’aime pas les plongées en eaux à visibilité réduite parce qu’un centre a omis de vous annoncer que la visibilité est réduite et que vous ne verrez pas autre chose que le bout des palmes de votre binôme qui vous précède.

île Maurice, les dents du baliste titan ou baliste olivâtre

Voilà ! Pour moi le meilleur voyage plongée, c’est un heureux mélange de tout cela, et pas forcément tout en même temps. On m’avait prévenue contre l’usine à plongée que peut être la Mer Rouge, et j’ai pourtant un excellent souvenir de mes plongées (froides, 22° maxi) sur les villages de Wadi Lahami, Nakari et Marsa Shagra. On m’avait vanté les Maldives et pourtant j’y ai vécu une expérience désagréable en 2000 puis un beau séjour plongée en juin dernier. J’ai fait des plongées fabuleuses et rares dans les entrailles souterraines des Bahamas même si j’ai moins apprécié la plongée feeding de requins quelques jours plus tard. Etc…

Finalement je crois que le meilleur voyage plongée est fait de circonstances. Et de compagnie. Comme partout ailleurs, soyez bien accompagné(e) et tout se passera bien !

Allez dites-moi, puisque vous êtes sur le point de réserver votre prochain séjour, quel est le meilleur voyage plongée ?…

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