Australie, araignée red back de Sydney © Marie-Ange Ostré

Il y a des sujets qui répugnent et fascinent à la fois, l’objet de cet article en fait partie. Connaissez-vous les araignées d’Australie ?

Si on inclut les reptiles et les insectes, l’Australie est réputée pour détenir le plus grand nombre d’animaux venimeux de la planète : grenouilles toxiques, serpents mortels et autres méduses venimeuses forment un bestiaire qui ne serait pas complet en omettant sans doute les plus efficaces et peut-être les plus nombreuses, les araignées.

Mygales et veuves noires pullulent dans ces régions désertiques et jusqu’à Sydney même (méfiez-vous des barbecues dans votre jardin, et ne vous asseyez pas sur une souche d’arbre mort sans vérifier auparavant). Mais la plus célèbre d’entre elles est peu connue des Européens.

En visitant le jardin botanique en plein cœur du Central Business District (plus communément appelé ici le CBD), et mis à part les chauves-souris dont je vous ai déjà parlé cette semaine, vous ne pourrez échapper aux toiles de la plus jolie que j’ai pu voir jusqu’à présent sur ce continent, la golden spider (nephila clavipes).

Elle est nommée ainsi pour le fil doré de sa toile qui peut atteindre un mètre d’envergure et dont la teinte mordorée attire particulièrement les abeilles dont elles sont friandes.

En photographiant fleurs et oiseaux, vous tomberez soudain comme moi nez-à-nez avec l’un de ces spécimen dont les plus belles dépassent les dix centimètres de long. Ventre rebondi brun, parfois piqueté de points blancs, tête noire marbrée de blanc, ses pattes sont colorées d’orange et parfois de jaune, elles peuplent littéralement sous-bois et buissons, par dizaines.

En avril 2008 en la découvrant pour la première fois j’ignorais encore que j’en verrais bientôt bien d’autres sur une île de l’archipel des Tonga (dans le Pacifique également)…

Présente partout en Australie, la morsure d’une femelle red back est extrêmement venimeuse, presque immanquablement fatale…

Le plus intrigant chez les araignées ce sont souvent leurs mœurs : le mâle de la golden spider n’atteint en général qu’1/5 de la taille de la femelle et doit rester quelques jours à proximité pour être considéré comme le mâle dominant et avoir droit à quelque rapport intime attentionné.

Ses congénères attendront que la demoiselle se nourrisse pour œuvrer distraitement, et rapidement, avant qu’elle ne se lasse et les chasse, quand ils ne sont pas dévorés eux-mêmes puisque la belle ne rechigne pas à en faire son dessert, au sens propre.

A noter que si la femelle golden spider possède deux canaux inséminateurs, seule l’espèce malgache mâle dispose de trois pénis qui, tous, se briseront pendant le rapport d’insémination. Triste destin !

La plupart d’entre elles ont une vraie crainte des cafards : leurs mouvements désordonnés peuvent briser la toile et elles préfèrent souvent la couper elle-même pour éviter que leur piège ne se déchire en totalité.

Dans le même esprit, elles forment un trou dans leur toile par jour de pluie ou de grand vent pour éviter de plus amples dégâts.

L’un de leurs prédateurs semble être une microscopique araignée noire et argent qui envahit leur toile par douzaines afin de se nourrir des proies capturées. La golden spider préfère alors abandonner sa toile aux envahisseuses…

Mais en Australie la plus redoutée des araignées est sans doute la fameuse red back spider : lactrodectus hasselti.

Présente sur la totalité du territoire australien, la morsure d’une femelle est extrêmement venimeuse, presque immanquablement fatale pour l’homme.

Moins grosse que l’ongle de votre pouce (de 3 à 14 mm de long), avec un corps noir et mat et parfois une tache rouge sur le dos (d’où son nom commun), elle privilégie les endroits froids et secs, aime les souches d’arbres ou se dissimule sous les roches et pierres plates.

Les femelles peuvent pondre une fois par an en été jusqu’à huit sacs d’œufs contenant entre 80 et 100 œufs chacun. Sur la photo ci-dessus vous apercevez quelques sacs d’oeufs sur la droite.

Je ne pouvais pas vous parler de l’Australie sans vous parler de sa faune, or les araignées figurent au top 10 de ses plaies.

Pour ma part l’observation de ces petites bestioles s’arrête là où commence ma sécurité, alors n’espérez aucune photo de mygale, je cours trop vite !   😉

Envie d’en apprendre davantage sur mes voyages en Australie ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en avril 2008 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne à ce jour. Les articles re-publiés ici sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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