Australie, shopping dans les Blue Mountains (New South Wales) © Marie-Ange Ostré

En Australie comme en Chine si vous partez en excursion de groupe en car… vous n’échapperez pas à l’arrêt shopping obligatoire !

Dans toute excursion organisée par un prestataire, partout dans le monde, il y a l’arrêt obligatoire dans les échoppes (pour le pourcentage remis au chauffeur par les vendeurs) ou dans l’artère commerçante, pour faire plaisir aux touristes et accroître l’économie locale de quelques dollars supplémentaires.

En nous rendant dans le massif montagneux des Blue Mountains cette semaine, nous n’avons pas échappé à cette tradition souvent pesante, parfois surprenante. Je ne vous montrerai ici qu’une seule photo, les propriétaires de magasins n’aimant pas que l’on photographie leurs présentoirs.

A Leura, petite bourgade cossue vivant essentiellement du tourisme (environ 10 000 habitants en haute saison), on vous déposera dans une rue à double voie, baptisée pompeusement The Mall tandis qu’elle n’offre qu’une vingtaine de boutiques bordées d’arbres et de buissons fleuris.

Leura est une paisible communauté qui vit ses heures les plus riches entre Thanksgiving et le nouvel an, et pendant la saison d’été. En avril, les passants se font rares et les commerçants sont affables.

Nous cherchions une poste pour y acheter quelques timbres. Il a fallu nous contenter du Restaurant de la Poste (dans le texte) offrant plats fromagers et pain à l’ail dans de grandes effluves presque agressives. Mais puisque une heure était dévolue à cette escale obligatoire, nous avons décidé de jouer les touristes de bon gré et d’entrer dans les boutiques les plus intrigantes.

Tout d’abord, une recommandation : si vous passez dans les Blue Mountains et que vous faites partie de ceux qui chérissent leur sapin de Noël comme un joueur de foot son DVD sur Zidane, entrez chez Suzanne Hosking Antiques (photo en tête d’article). Ouvert 7 jours sur 7, de 10h30 à 17h, vous tomberez en arrêt dans cette caverne d’Ali Baba uniquement dédiée aux décorations de Noël, mais façon antiquités. Si j’avais eu le plaisir de dénicher quelques petites pépites luxueuses dans des magasins spécialisés à New York il y a quelques années, j’avoue avoir eu là dans ce capharnaüm l’impression de tomber dans la maison de Hansel et Gretel, peuplée de poupées, de lutins, de pères Noël au visage de porcelaine, chiffon, végétaux ou bois, et j’ai cru reconnaître du délicat biscuit…

Même sans intention d’acheter, il faut absolument aller jusqu’au fond de ce magasin dépôt qui sent la poussière et l’encaustique pour dénicher la perle rare, la pièce unique, celle que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Normal, elle n’existe plus ! Sauf ici.

Tous ces visages souriants ou grimaçants m’ont laissé une impression de léger malaise sans doute du à l’abondance et au désordre savamment organisé, permettant d’exposer sur trois pièces en enfilade un maximum de sujets de toutes tailles. Allergique au rouge et au vert, s’abstenir !…

Plutôt attirée par les produits locaux, ceux que je ne trouve pas en France, je me laisse séduire par l’huile de macadamia…

Nous sommes ensuite entrés dans une papeterie, mais pas n’importe laquelle. De celles qui transmettent l’amour de l’écrit dès l’entrée du magasin. Dans des effluves légère d’encre et de papier neuf, vous parcourrez comme nous chaque étagère du regard pour rire devant les crayons inédits à la mine épaisse et aux couleurs fluo, ou pour caresser d’un regard respectueux des porte-plumes au corps incrusté de nacre ou de bois rare et à la plume d’argent délicatement ciselée.

Flacons de cristal taillé aux encres multicolores, feuilles de papier cadeau aux motifs surannés, nécessaires de correspondance d’un autre siècle et cartes de condoléances artistiques se disputent les faveurs du moindre centimètre carré sous un éclairage vous permettant de profiter de tous les détails, de la plus petite fantaisie.

J’ai longuement hésité devant un carnet de voyage aux pages brunes et à la couverture en peau de python pendant que mon fils s’extasiait devant des stylos au corps d’opale précieuse. Le paradis de tous ceux qui respectent la calligraphie autant que le plaisir d’écrire…

La devanture suivante nous a fait pénétrer dans un autre monde, tout aussi différent : bio, bazar, ou médecine douce, je n’ai pas réussi à bien déterminer. Mais nous avons été attirés incontestablement par les produits originaux à base de plantes pour tous les usages que vous imaginerez.

Pour des massages sensuels ou thérapeutiques, pour des tisanes hallucinogènes ou diurétiques, pour des ambiances souveraines ou anti-moustiques, vous trouverez tout sur ces étagères surchargées d’onguents, baumes, savons, huiles, poudres et pâtes qui semblent, pour certaines, avoir toujours vécu là.

On y trouve aussi de quoi préparer son propre muesli en associant différentes céréales et graines, ou des huiles essentielles (ou non) pour brûler, pour masser, ou pour déguster.

Plutôt attirée par les produits locaux, et surtout ceux que je ne trouverais pas en France, je me suis laissée séduire par un flacon d’huile de noix de macadamia (originaires du Nord Queensland avant d’aller se répandre dans quelques autres contrées du monde) pour aromatiser salades et gâteaux, et par des sachets de tisane aux baies garanties du bush australien et préparées selon la médecine des Aborigènes.

Je passe sous silence l’infusion aux cerises noires dont je raffole (mais moins exotique) ! Et autant avouer que je me suis laissée convaincre par l’huile d’avocat (excellente pour la peau et pour les massages) et par celle de noyau d’abricot. À tester dès mon retour !…

Enfin nous avons terminé notre shopping par une autre boutique plus design et plus sereine : des bougies du sol au plafond, pour tous les maux et toutes les ambiances. Je craque volontiers sur les bougies, si je m’écoutais j’en mettrais partout, en toutes circonstances : la lumière chaleureuse et la fragilité de sa flamme excitent mon imagination et je m’invente chaque fois un nouveau voyage. Le mieux étant dans la contemplation, en bonne compagnie, et avec une boisson chaude ou alcoolisée. Mais chut…

Chez Moontree on accentue sur l’espace zen et la relaxation. Les bougies prennent toutes les formes, toutes les couleurs, tous les parfums. Celles qui brûleront à Marseille à mon retour embaumeront l’orange douce et la citronnelle. Mon fils s’est offert des bougies à la fraise avec le photophore adéquat et un bougeoir de verre translucide fait-main. Nous avons appris une astuce au passage : avant de glisser votre bougie dans un photophore, introduisez d’abord une cuillère à soupe d’eau dans le fond du récipient. Ainsi lorsque la bougie s’écoulera, en fin de vie, vous n’aurez aucune difficulté à ôter la cire fondue pour la remplacer par une bougie neuve. Il fallait y penser !…

Mais le plus séduisant dans cette boutique, ce sont ses sous-sols : vous y découvrirez plusieurs petits espaces aménagés sous forme de galerie pour y choisir des lampes très élégantes, des chandeliers délicats, des coussins moelleux, des horloges murales de toute beauté, quelques meubles bas de bois clair et cérusé, des bougeoirs, et encore des bougeoirs. Le tout dans des matières et des coloris naturels, pour le plaisir des sens. Caressez la soie de ce peignoir, le lin des sets de table, humez les sels de bain dans ce porte-savon en forme de coquillage, laissez-vous séduire par l’ambiance… Vous aurez forcément envie de rapporter quelque chose chez vous, pour prolonger l’instant.

Malgré ma défiance instinctive à l’égard des séances shopping obligatoire, je promets que nous avons pris goût à cette petite escapade pendant laquelle nos cartes de crédit n’ont que très peu frémi. Le plaisir est essentiellement dans la promenade et la découverte de ces produits originaux parce que locaux ou artisanaux.

Il ne s’agit pas franchement de posséder, mais plutôt d’offrir, de partager. Et c’est beaucoup mieux qu’un centre commercial !

Envie d’en apprendre davantage sur mes voyages en Australie ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en avril 2008 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne aujourd’hui. Les articles re-publiés sur ce site le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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