Marquises, plage de Hatiheu, île de Nuku Hiva © Marie-Ange Ostré

Aujourd’hui, c’est une journée de repérage qui était au programme, en 4×4 sur l’île de Nuku Hiva aux Marquises.

Avec le décalage horaire (- 12h30 par rapport à Paris), je me suis réveillée à 04:00 du matin… J’ai déposé nos deux plongeurs (Denis et Pascal) au centre de Xavier Curvat, puis nous sommes partis en exploration sur l’île pour repérer quelques sites avant l’arrivée de l’équipe terrestre vendredi. L’Homme a pris le volant du 4×4, et c’était une bonne idée : autant j’adore conduire, autant les pistes glissantes ne sont pas mon fort…

Sur Nuku Hiva il n’y a qu’une route principale qui fait le tour de l’île, rejoignant les petits villages blottis au creux des baies somptueuses, et accusant parfois une déclivité de 40 %… Mieux vaut avoir un véhicule digne de ce nom, avec des freins entretenus.

Depuis Taiohe nous nous sommes donc dirigés vers Taipivei, belle gorge qui pénètre à l’intérieur des montagnes, puis vers la baie de Haiteheu. En chemin nous nous sommes arrêtés maintes fois pour prendre des photos, aussi bien de la route (mi-ciment, mi-terre battue) que des paysages grandioses avec arêtes acérées, cascades multiples et végétation intense.

Nous avons également exploré un site archéologique mis à jour et restauré par Pierre Ottino, archéologue spécialisé des Marquises, sur lequel nous avons pu observer d’émouvants pétroglyphes, gravures rupestres remontant aux premiers Maoris. Dessins de tortues, de poissons, d’hommes, sur d’énormes pierres moussues, telle une bande dessinée racontant l’histoire des tous premiers habitants.

Une portion de route s’était transformée en toboggan, notre 4×4 a entamé une lente glissade en crabe sur la couche de glaise…

En arrivant à Haiteheu, c’est un jeune homme à cheval qui nous a indiqué le chemin du restaurant local. Les chevaux marquisiens sont très réputés : de petite taille, ils sont montés à cru par les Marquisiens qui les utilisent chaque jour pour traverser les petits cours d’eau et se rendre d’un village à l’autre.

Tandis que nous dégustions un déjeuner typique et délicieux (fricassée de chèvre au curry de coco) le long de l’immense plage sauvage de Haiteheu, la pluie s’est mise soudain à tomber violemment. Nous avons battu en retraite après avoir photographié le long du restaurant d’énormes anguilles d’eau douce d’une taille semblable à certaines murènes !

Puisqu’on nous a déconseillé de conduire de nuit, nous avons pris le chemin du retour et bien nous en a pris : avec la pluie tropicale qui s’était abattue une heure plus tôt, une portion de route s’était transformée en toboggan et notre 4×4 a entamé une lente glissade en crabe sur la couche de glaise qui n’en finissait pas !… L’Homme a fini par retrouver la maîtrise du véhicule et nous nous en sommes sortis indemnes.

De retour à Taiohae, je me suis ruée vers la seule boutique cyber qui propose trois ordinateurs avec connexion bas débit. Et il m’a fallu une heure pour mettre en ligne deux pauvres petites notes avec deux pauvres petites photos… Je n’ai même pas pu vérifier si la seconde photo avait bien été chargée, débit définitivement trop lent ! Mais nous sommes aux Marquises, au coeur de l’océan Pacifique.

Au dîner, nous bavardions allègrement avec nos plongeurs qui ont réussi l’exploit, dans des conditions en mer difficiles, de filmer des dauphins péponocéphales (des orques pygmées concentrés autour de Nuku Hiva) quand soudain un grand type dégingandé assis à la table contiguë à la nôtre se retourne vers nous en disant « c’est vous Gédéon ?…« .

Outre le fait que Gédéon Programmes est le nom de notre société de production (qui ne peut donc pas être celui de quatre personnes), nous avons été surpris par cette interruption soudaine et quelque peu cavalière. Il se présente : notre cuisinier, qui doit nous nourrir pendant les journées que nous allons passer en mer à compter de samedi matin. Très bavard, désordonné dans ses propos, il est attablé avec quatre compagnons qui profitaient visiblement de la cave de la pension de famille. Attablé à ses côtés il a aussi pourtant eut du mal à attirer l’attention du capitaine du catamaran, celui qui sera en charge de nos vies : un œil glauque s’est tourné vers nous et nous avons eu droit à un léger signe de tête accompagné d’un sourire aviné…

Fantastique…

Je conçois qu’après une semaine en mer pour naviguer depuis Raiatea à Nuku Hiva, ces métropolitains aient envie de faire la fête autour d’une table. Mais un témoin en soirée nous avait déjà prévenus que l’équipage de notre catamaran était descendu à terre en début d’après-midi, passablement imbibé. Ce qui n’a rien de rassurant quand on s’apprête à faire, dans la nuit de vendredi à samedi, la traversée entre deux îles, vers Ua Pou. Nous devrons ensuite naviguer avec eux pendant quelques jours.

Ce que j’ai encore moins apprécié c’est le regard égrillard du cuisinier qui nous a dit tout à trac et en me fixant : « on a quatre cabines à bord, alors qui dort avec qui ?…« .

Crétin.

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage aux Marquises ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en juin 2007 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne à ce jour. Les articles re-publiés ici sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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