Australie, wallaby blanc photographié en Tasmanie © Marie-Ange Ostré

Ce n’est pas la première fois que je photographie des wallabies blancs en Australie. J’en avais déjà vu quelques-uns dans une réserve située dans le parc national des Blue Mountains non loin de Sydney. Cette fois, je suis en Tasmanie.

Lorsque j’explore une contrée exotique (je rappelle que tout ce qui ne forme pas votre quotidien habituel est exotique), je m’intéresse aussi à la faune locale : poissons bien sûr quand je pratique la plongée sous-marine, mais aussi oiseaux (pour faire plaisir à l’un de mes proches qui se reconnaîtra) et tout ce qui porte poils ou écailles. Certains pays sont plus riches que d’autres en faune, et particulièrement le Brésil où j’ai croisé des tapirs et des toucans, des crocos et des anacondas. Mais l’Australie offre aussi son lot d’espèces uniques, à découvrir sans se forcer puisque certaines arpentent même les routes nationales.

En mars dernier pendant mon troisième séjour en Australie j’ai poussé la curiosité jusqu’à me rendre en Tasmanie. Dans cet état du bout du monde les panneaux de signalisation concernant les animaux (photo ci-dessous) fleurissent sur le bord des routes autant que les cadavres chaque matin au lever du jour : les échidnés, kangourous, wallabies et diables de Tasmanie se précipitent littéralement sous vos roues, attirés par la lumière crue des phares, et tous les guides de voyage vous le diront, évitez de conduire en Tasmanie après le coucher du soleil ! Dans le même ordre d’idée, n’oubliez pas de remonter vos fenêtres lorsque vous vous arrêtez quelque part pour éviter qu’un animal ne trouve refuge dans votre véhicule… J’en profite pour remercier ici un charmant Australien venu frapper à la porte de mon bungalow un soir pour m’apprendre cette règle de prudence élémentaire ; quinze minutes plus tard je rejoignais en voiture le point wifi pour vous raconter mon étape tandis que déboulaient sous mes phares des bestioles en tous genres tous les dix mètres ! Il faut le vivre pour le croire…

J’ai publié dans mon magazine Repérages Voyages numéro 2 un article en page 67 à propos du diable de Tasmanie, petit animal attachant mais à la dentition si puissante et au comportement si étrange qu’il a fait l’objet d’un personnage de dessin animé. Je vous laisse découvrir les photos que j’en ai fait, à voir dans le magazine.

En Australie n’oubliez pas de remonter vos fenêtres à l’arrêt pour éviter qu’un animal ne trouve refuge dans votre véhicule…

Mais on ne peut parler de l’Australie sans évoquer le kangourou. Même s’il fera l’objet sans doute un jour d’un article pour lui tout seul ici sur Un Monde Ailleurs, il est tellement réputé que cela peut attendre. Par contre en novembre 2009 j’avais été intriguée par un petit wallaby blanc photographié dans un parc national des Blue Mountains, à moins de 150 km de Sydney. Cette année, en mars, j’en ai croisé d’autres en semi-liberté dans un parc animalier de la côte Est en Tasmanie.

Le wallaby est l’une des 30 espèces de macropodes qui désignent une famille dont les membres ont une taille inférieure à celle des kangourous. Et croyez-moi, même si vous aurez un sourire en découvrant votre premier kangourou (il nous est si familier déjà), vous ne pourrez vous empêcher de vous sentir attendri(e) en croisant votre premier wallaby : son expression intelligente, sa taille réduite, son attitude tellement humaine vous feront fondre, assurément.

Le wallaby (prononcez oualabi) tient son nom d’une tribu aborigène proche de Sydney mais on en trouve dans toute l’Australie et en Nouvelle-Guinée (toute proche, au Nord) particulièrement dans les régions boisées, en friche. Une espèce a été introduite en Nouvelle-Zélande, une autre à Hawaï, puis sur l’île de Man, en Ecosse, et en Irlande. Pourquoi introduire des wallabies en Ecosse ou en Irlande ?… Mystère !

Tandis que je me promenais dans ce parc animalier j’ai découvert la possibilité d’entrer à l’intérieur d’un vaste espace, clos, mais sans aménagement particulier pour permettre aux wallabies de se déplacer sur une aire aussi naturelle que possible avec une zone sèche et une autre plus marécageuse. On peut ainsi approcher d’un peu plus près certains wallabies suffisamment habitués aux visiteurs pour venir chercher les caresses (craquez !) et en observer d’autres à distance mais sans clôture entre l’animal et vous. Je prenais mon temps, cherchant les wallabies les plus discrets, quand soudain des herbes hautes ont dévoilé la silhouette de ce jeune wallaby blanc. Il s’est arrêté, m’a observée. Je ne bougeais plus, profitant de sa présence tout en le laissant s’habituer à la mienne. Il s’est redressé de toute sa taille, me toisant d’abord du haut de son petit museau brun, baissant ensuite ses longs cils blonds sur un regard narquois. Comme s’il me disait : « allez, prends-la ta photo…« .

J’ai donc levé l’objectif, lentement, pour ne pas l’effrayer. Et le wallaby a pris la pose…

Australie, wallaby blanc photographié en Tasmanie © Marie-Ange Ostré

J’avais fixé sur l’appareil photo mon 70-200mm pour prendre des plans serrés sans m’obliger à approcher davantage. Je restais ainsi à bonne distance de mon compagnon blanc, et tout en prenant mes photos je patientais, pour lui laisser le temps. Puis je me suis déplacée, juste un peu, pour mieux me positionner par rapport au soleil. Je l’ai contourné doucement, avec des gestes lents, en m’approchant davantage mais sans précipitation. Il a tourné la tête, a suivi mes mouvements. Sans broncher. Nous n’étions plus qu’à moins de 5 mètres l’un de l’autre, moi un genou à terre au milieu des herbes, lui me toisant sereinement.

Le soleil grillait les herbes sèches, un parfum de terre humide et de remugles d’animaux sauvages embaumait l’air doux de cette fin de matinée, et le bourdonnement de quelques insectes constituait la seule musique de ce moment privilégié entre l’animal et moi, simple observatrice dans son monde à lui.

Et puis a surgi un couple. Deux adultes d’âge moyen, qui se promenaient dans cet espace en bavardant tranquillement, le nez au sol. Ils m’ont aperçue, m’ont souri. J’en ai fait autant, mais je savais que l’instant de grâce venait de prendre fin : mon appareil photo n’étant guère discret, il a attiré leur attention tandis que « mon » wallaby venait de se mettre au garde à vous, déjà prêt à décamper. Ils ont cherché du regard l’objet de ma convoitise, ont vu l’animal, se sont exclamé et ont braqué un tout petit appareil photo à bout de bras. Geste d’agression involontaire…

Le wallaby s’est ramassé sur lui-même, dissimulé dans les hautes herbes, puis il m’a jeté un dernier regard, comme un au-revoir après une conversation de salon, et il a disparu prestement.

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage en Tasmanie ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en juin 2011 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne aujourd’hui. Les articles re-publiés sur ce site le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». Malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à cet article, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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