Une journée de tournage toute en douceur consacrée à la découverte de l’île de Foa, entre messe dominicale et cérémonie du kava aux Tonga…

Nos plongeurs partent en mer dès 09h du matin pour tenter de filmer d’autres requins. De son côté, en ce dimanche matin, l’équipe terrestre se rend à la messe pour filmer un peu de vie locale.

Aussitôt nous sommes surpris par la qualité des chants entonnés en chœur, un choeur soigneusement orchestré par un chef qui se tient debout sur un banc. Je constate que Jean-Baptiste en profite pour jouer les virtuoses avec sa mixette son : il se régale malgré ses soucis de santé persistants.

La plupart des officiants portent un pagne de pandanus tressé fixé autour de la taille (le taovala), au-dessus du tupelu traditionnel. Toutes les femmes ont les cheveux noués sur la nuque et la plupart agitent des éventails qui font peut-être aussi office de chasse-moustiques…

Après la messe, nous partons en repérage autour de l’île pour trouver des paysages d’illustration. Nous cherchons aussi sans le dire des sites plus historiques, quelques traces du passé qui confirmeraient le passage ici de civilisations plus anciennes, en vain. Les traces du passé ont été réutilisées par les habitants qui ont l’habitude de recycler toutes les matières premières du fait de la rareté des matériaux sur cette île éloignée de la capitale.

De retour à l’hôtel Patrick nous rassemble tous pour filmer un passage de l’équipe à travers la forêt. Il a déjà accumulé des kilomètres de bande vidéo au gré de nos quinze jours de tournage déjà écoulés mais il a repéré là un bastion d’énormes araignées au ventre replet et aux pattes interminables. Il meurt d’envie de jouer du décalage de mise au point, ce qu’il pratique à merveille…

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous voici tous les sept à déambuler dans cette forêt inextricable d’acacias, de bananiers et de lianes diverses, Jean-Baptiste en tête, s’aidant fort opportunément d’une grande branche qui lui permet de balayer l’espace devant lui, nous ouvrant le chemin au milieu des toiles d’araignées résistantes. Les bestioles cavalent en tous sens, indignées sans doute d’être envahies sur leur propre territoire pour la première fois depuis l’émergence de cette île atoll…

Dix minutes plus tard nous rejoignons une famille tongienne qui nous a invitée à son « umu« , l’équivalent du four marquisien dans lequel mijote sous la braise et sous le sable depuis une heure environ, entre quelques feuilles de bananier, des morceaux de mouton, du taro et de la patate douce. Celle-là même qui a traversé l’océan il y a quelques siècles pour essaimer dans toute la zone Pacifique.

Nos nouveaux amis nous invitent à participer à la cérémonie qu’ils ont préparé la veille, la cérémonie du kava, une infusion de poudre de rhizome de poivrier consommée par les hommes à la veillée.

Lorsque je me présente avec notre équipe, les Tongiens se concertent entre eux puisque normalement les femmes ne sont pas admises à cette cérémonie. Puis ils décident que si je veux y assister – et en ma qualité d’invitée exceptionnelle – je serai donc préposée au service de ces messieurs…

Je fais fi de mes convictions pour une fois, curieuse comme je le suis de découvrir cette cérémonie. Je m’exécute sans protester et passe la soirée à remplir les écuelles de noix de coco polies que l’on me fait passer, trop heureuse d’écouter les hommes chanter en duo, entre deux coupelles… Je serai même autorisée à goûter à ce kava en fin de soirée.

J’ai raconté cette soirée sur cet article publié quatre mois plus tard : La cérémonie du kava aux Tonga.

Vous pouvez trouver l’agenda complet de ce tournage (Marquises et Tonga) et des liens vers le détail de chaque journée sur cette page : Chronique du tournage de l’épisode consacré au Pacifique.

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage dans les îles Tonga ? Voici quelques pistes à explorer :

• Mes articles sur les Tonga
• Mes photos sur les Tonga : 500px.com, Getty Images, et Flickr
• Préparer votre voyage avec : office du tourisme des Tonga