Crânes humains sur île Ua Huka, Marquises

Dans la même journée, une grotte maudite et des crânes humains témoins de guerres tribales pas si lointaines…

Une nuit écourtée par le chant des coqs (au fur et à mesure des tournages dans le monde entier, on apprend très vite que les coqs chantent en fait à n’importe quelle heure du jour et de la nuit !).

Mais au petit déjeuner, notre hôte nous fait goûter l’omelette aux œufs de sternes ramassés la veille par l’un de nos compagnons marquisiens à notre intention. L’omelette est presque orange fluo et son goût en est légèrement musquée, résolument différente d’une omelette aux œufs de poule. Franchement, nous apprécions ce petit déjeuner roboratif, accompagné de pain au coco, de mangues et d’ananas. Mais une lourde journée de travail nous attend.

À 9h nous sommes devant l’entrée d’une grotte que Francis a repérée la veille sur un motu (îlot) et qu’il tient absolument à explorer. Les premières difficultés se présentent puisqu’il faut entrer sous le porche calcaire de la grotte en sautant sur la roche depuis le bateau qui ne peut pas être amarré.

Ensuite il faut se hisser à mains nues jusqu’à un premier promontoire sur lequel nous stockons d’abord le matériel, le tout pendant que notre barque danse une valse effrénée sur les eaux turquoises qui frappent la roche… Puis nous nous frayons un chemin vers une anfractuosité dans laquelle nous pénétrons à demi couchés pour accéder à une vaste salle dans laquelle, dans une nuit totale, se répercutent les coups de boutoir de la houle qui pénètre par deux accès opposés pour constituer une large vasque qui attire nos plongeurs.

Il nous faut plus d’une heure pour acheminer tout le matériel et installer un mini camp de base en nous éclairant de rares lampes frontales. Nous glissons en permanence sur les roches coupantes, couvertes d’une sorte de boue visqueuse qui diffuse de surcroît une épouvantable odeur de moisi dont nous aurons du mal à nous défaire même après quelques jours…

Les plongeurs doivent être extrêmement prudents lors de leur mise à l’eau parce qu’un courant traître peut les happer d’un instant à l’autre et les entraîner dans l’un des boyaux qui mènent droit à l’océan et dans lequel ils se trouveraient bloqués, sans grand espoir de pouvoir être secouru.

Le danger est renforcé par l’obscurité quasi-totale et l’écho de nos voix et de nos sons répercutés sous la voûte saturée par l’humidité. Nous ruisselons littéralement et avons parfois du mal à respirer. L’impression sournoise d’être dans une grotte maudite…

Surtout lorsque, après trois heures de travail acharné, Francis décide d’interrompre les plongées : « le courant est en train de monter, si nous ne sortons pas d’ici tous rapidement nous risquons de nous retrouver bloqués à l’intérieur ! On se replie et on rentre !« . 

Même si nous avons tous hâte de ressortir de là le chemin de retour est tout aussi laborieux, et pénible. Certains des Marquisiens, sous le porche de la grotte, décident carrément de sauter à l’eau pour accélérer le mouvement, dans les grands éclats de rire qui personnifient ce peuple accueillant.

Deux heures plus tard, de retour sur la terre ferme, traînant derrière nous un parfum désagréable, nous rencontrons Léon Lichtle, le maire d’Ua Huka, qui est féru de l’histoire de son île et des Marquises en général.

Léon a parcouru longuement tous les écrits qu’il a pu dénicher dans les archives locales et internationales. Et il a constitué sur place un petit musée dont il nous ouvre les portes pour nous montrer, entre autres, un coffret de bois abîmé par les ans et qui recèle plusieurs crânes humains, trophées d’anciennes guerres tribales pas si lointaines…

 

Vous pouvez trouver l’agenda complet de ce tournage et des liens vers le détail de chaque journée sur cette page : Chronique du tournage de l’épisode consacré au Pacifique.

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage aux Marquises ? Voici quelques pistes à explorer :

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