Polynésie, survol de l'atoll de Rangiroa

Pour des raisons de budget un planning de tournage est souvent épuisant, surtout quand les économies se font sur les conditions d’hébergement et de transport, les deux postes les plus coûteux…

Nuit de fièvre pour moi au Novotel de Papeete, traversée houleuse pour mes compagnons de route. Soudain désoeuvrés et fatigués, ils rejoignent en catamaran l’île de Nuku Hiva pour prendre un vol qui les ramènera vers Tahiti d’où nous devons partir ensemble ce soir pour un voyage qui n’en finira pas…

Normalement leur avion doit les ramener vers 15h à Papeete (ils survoleront l’atoll polynésien de Rangiroa, photo ci-dessus). L’équipe de production à Paris a réservé une chambre pour chacun et pour quelques heures, ce qui laissera le temps de prendre un peu de repos dans des conditions convenables et surtout de profiter d’une bonne douche et d’un peu de climatisation pour éliminer toute la boue et l’humidité qui se sont engouffrées dans tous nos bagages. Suite à notre expédition deux jours plus tôt dans la boue de la grotte, j’ai carrément passé mon sac à dos sous le jet ce matin, pour éliminer une persistante odeur de pourriture…

Malheureusement, un planning est fait de surprises et parfois de déconvenues. Le capitaine du vol Nuku Hiva / Papeete décide en cours de trajet de se poser sur l’atoll de Rangiroa sur son chemin parce que… les toilettes de l’appareil sont bouchées et que les passagers ont exprimé le besoin de satisfaire des envies légitimes.

L’escale impromptue durera plus longtemps que prévu. Et leur avion de mes compagnons de route se pose à Tahiti à 19h. Notre vol vers Los Angeles décolle à 22h30, pas le temps de repasser par l’hôtel ! On m’appelle, je les rejoins directement à l’aéroport.

J’ai du mal à tenir debout très longtemps, étourdie par la fièvre qui m’a quittée doucement en milieu d’après-midi et par le manque de sommeil et de nourriture : je n’ai rien pu avaler depuis plus de quarante-huit heures, sauf de l’eau.

Jean-Baptiste souffre depuis une semaine de symptômes qui persistent, et s’il résiste un peu mieux que moi je soupçonne ce sportif endurci de ne pas tout exprimer à voix haute, pour ne pas nous inquiéter.

À l’aéroport, nous partageons la même émotion en écoutant les Polynésiens : un petit comité d’accueil attendait l’arrivée d’une personnalité locale, ils ont entamé un chant traditionnel, et petit à petit ce sont tous les badauds qui les ont accompagnés, chantant finalement à tue-tête mais en harmonie l’une de ces mélopées dont les Tahitiens ont le secret. La magie des îles…

Nous embarquons finalement à 22h et nous décollons en retard pour ce qui va être le trajet le plus absurde que j’aie jamais fait : nous quittons la Polynésie française pour nous rendre dans l’archipel des Tonga, le dernier royaume indépendant du Pacifique, situé à quatre heures de vol au nord-est de la Nouvelle-Zélande.

Il nous aurait été facile d’effectuer ce trajet en droite ligne, d’Est en Ouest, pour une douzaine d’heures de vol, avec escale à Auckland ou aux îles Cook. Mais pour des raisons de coût c’est un voyage de trente-cinq heures que nous nous apprêtons à faire, via Los Angeles en traversant le Pacifique par deux fois : nous allons d’abord remonter vers la Californie (huit heures de vol) avant de redescendre tout l’océan en piqué par-dessus Hawaï et jusqu’aux Fidji pour une seconde escale d’une heure avant de nous poser enfin aux Tonga.

Je vous passe le décalage horaire que nous encaisserons en deux jours dans un sens puis dans l’autre, sans compter la ligne de changement de jour (située au beau milieu du Pacifique) et les inévitables négociations de surcroît de bagages d’une équipe de tournage qui doit, à chaque changement de compagnie aérienne, récupérer ses 500 kg de matériel et les ré-enregistrer sur le vol suivant. 

D’autant qu’en avion, vous le savez, on dort très peu…

 

Vous pouvez trouver l’agenda complet de ce tournage (Marquises et Tonga) et des liens vers le détail de chaque journée sur cette page : Chronique du tournage de l’épisode consacré au Pacifique.

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage aux Marquises ? Voici quelques pistes à explorer :

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