Impossible de vous raconter en détail la journée de mercredi 12, il me faudrait au moins deux heures pour la résumer tant elle a été riche ; songez que nous nous sommes levés à 7:00 du matin et couchés à minuit et demi. Alors je choisis de vous montrer simplement quelques photos extraites des 340 que j’ai faites ce jour-là, parce qu’elles sont significatives de ma première rencontre avec des icebergs…
Nous sommes à Nuuk, la capitale du Groenland, et nous sommes en bateau pour la journée avec deux Inuits charmants et très collaboratifs : nous ne parlons pas la même langue, ils parlent à peine quelques mots d’anglais mais nous passerons avec eux une superbe journée.
J’étais très émue lorsque nous nous sommes enfoncés dans le fjord de Godthabsjord, au Nord du dédale d’îles et de fjords qui forment la région de Nuuk (jetez un œil sur Google Earth pour vous rendre compte de la morphologie de la région). Emue en voyant mon premier « glaçon », parce que c’est ainsi que l’on nomme les petits blocs de glace qui ne peuvent causer presque aucun mal à une embarcation (quoique… tout dépend à quelle vitesse on le heurte). Emue lorsque nous avons aperçu, dans une lumière d’une limpidité extraordinaire (si proches du pôle), notre premier iceberg de taille respectable. Emue parce qu’un jour, dans les années 35 à 40, mon grand-père maternel a un jour abordé la même terre que moi aujourd’hui. Marin de métier, engagé dès 14 ans sur les navires de commerce entre la France et le reste du monde, il a traîné ses guêtres du Brésil à l’Australie, de l’Afrique du Sud au Groenland. Et alors qu’il m’avait conté brièvement l’une de ses escales au Groenland, et sa rencontre (chaleureuse…) avec une Inuit, je suis là, quelques soixante-dix ans plus tard, à découvrir les mêmes fjords, les mêmes villages, les mêmes icebergs qui ont du l’impressionner lui aussi, lors de son premier voyage.
Sur le bateau nous étions tous très excités à l’idée de voir enfin nos premiers icebergs, l’Homme n’arrêtait pas de braquer son Canon D5 sur le paysage majestueux et Patrick filmait à tour de bras en répétant « ah ! on en prend plein les yeux !« .
Nous avons fait escale trois fois, parce que je le rappelle, nous tournons un film et que nous avons un séquencier à respecter en fonction de l’histoire écrite par l’Homme. Et nous sommes allés de découverte archéologique en ruines vikings… Une pointe de flèche par ci, un squelette par là, des sculptures dans la pierre ici, une ancienne église là…
Mais puisqu’il faut bien faire un choix, et qu’à 7:00 du matin en ce vendredi 14 il ne me reste qu’une heure avant de retrouver toute l’équipe pour une nouvelle journée, laissez-moi plutôt vous montrer ce qui m’a enthousiasmée mercredi, les icebergs aux formes incongrues, changeant chaque fois que la lumière change, sous un ciel d’un bleu comme nous n’en avions pas vu depuis notre départ de Marseille. En tête d’article, celui que j’ai trouvé le plus original, découpé comme au rayon laser du soleil qui réchauffe à peine le froid pénétrant qui nous enveloppe sur le bateau.
Puis ci-dessous un morceau de glacier qui me tient particulièrement à cœur puisque… je suis montée dessus pendant que le reste de l’équipe s’échinait à rejoindre quelques ruines en empruntant des chemins réellement dangereux et que je n’aurais pas pu franchir. Notre skipper Inuit avec lequel j’étais restée a amené son bateau jusqu’au bord de l’iceberg relativement plat puis il m’a fait signe d’y monter. Sachant le danger qu’on risque à glisser sur la glace puis à tomber à l’eau surtout, je n’osais pas. Il est donc lui-même descendu sur la glace et m’a fait signe que je ne craignais rien. Enhardie par l’idée somme toute amusante de transgresser le danger, voyant que lui ne craignait rien, je suis à mon tour descendue non pas à terre mais sur ce gigantesque glaçon flottant sur le fjord d’une profondeur dépassant les 100 mètres. Et j’ai fait quelques pas hésitants, tel Armstrong sur la lune en 1969 ! Ravie de ma petite escapade (je ne me suis éloignée du bateau que de trois mètres maximum tant je craignais que l’iceberg ne se retourne subitement sous mon poids !), j’ai fait trois photos dont celle-ci :
Puis je m’en suis retournée à bord et nous nous sommes éloignés. Un jour, quand je serais très vieille, ou quand mon fils m’aura faite grand-mère (suis sûre que ça arrivera !) je pourrais dire à mes descendants : « j’ai marché sur un iceberg« . Avouez que ça a du chien ça, non ?!… 😉
Après avoir récupéré nos trois amis morts de fatigue au terme de leur échappée belle, nous sommes rentrés à Nuuk en empruntant le même chemin sur le fjord, rendu dangereux par l’accumulation d’icebergs au cours de la journée, avec le risque de rester bloqués au milieu du fjord. Mais c’était sans compter avec la compétence de notre skipper de soixante ans, les yeux rivés sur la surface miroir du fjord, au coucher du soleil que je vous laisse admirer :
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
Nous sommes à Nuuk, la capitale du Groenland, et nous sommes en bateau pour la journée avec deux Inuits charmants et très collaboratifs : nous ne parlons pas la même langue, ils parlent à peine quelques mots d’anglais mais nous passerons avec eux une superbe journée.
J’étais très émue lorsque nous nous sommes enfoncés dans le fjord de Godthabsjord, au Nord du dédale d’îles et de fjords qui forment la région de Nuuk (jetez un œil sur Google Earth pour vous rendre compte de la morphologie de la région). Emue en voyant mon premier « glaçon », parce que c’est ainsi que l’on nomme les petits blocs de glace qui ne peuvent causer presque aucun mal à une embarcation (quoique… tout dépend à quelle vitesse on le heurte). Emue lorsque nous avons aperçu, dans une lumière d’une limpidité extraordinaire (si proches du pôle), notre premier iceberg de taille respectable. Emue parce qu’un jour, dans les années 35 à 40, mon grand-père maternel a un jour abordé la même terre que moi aujourd’hui. Marin de métier, engagé dès 14 ans sur les navires de commerce entre la France et le reste du monde, il a traîné ses guêtres du Brésil à l’Australie, de l’Afrique du Sud au Groenland. Et alors qu’il m’avait conté brièvement l’une de ses escales au Groenland, et sa rencontre (chaleureuse…) avec une Inuit, je suis là, quelques soixante-dix ans plus tard, à découvrir les mêmes fjords, les mêmes villages, les mêmes icebergs qui ont du l’impressionner lui aussi, lors de son premier voyage.
Sur le bateau nous étions tous très excités à l’idée de voir enfin nos premiers icebergs, l’Homme n’arrêtait pas de braquer son Canon D5 sur le paysage majestueux et Patrick filmait à tour de bras en répétant « ah ! on en prend plein les yeux !« .
Nous avons fait escale trois fois, parce que je le rappelle, nous tournons un film et que nous avons un séquencier à respecter en fonction de l’histoire écrite par l’Homme. Et nous sommes allés de découverte archéologique en ruines vikings… Une pointe de flèche par ci, un squelette par là, des sculptures dans la pierre ici, une ancienne église là…
Mais puisqu’il faut bien faire un choix, et qu’à 7:00 du matin en ce vendredi 14 il ne me reste qu’une heure avant de retrouver toute l’équipe pour une nouvelle journée, laissez-moi plutôt vous montrer ce qui m’a enthousiasmée mercredi, les icebergs aux formes incongrues, changeant chaque fois que la lumière change, sous un ciel d’un bleu comme nous n’en avions pas vu depuis notre départ de Marseille. En tête d’article, celui que j’ai trouvé le plus original, découpé comme au rayon laser du soleil qui réchauffe à peine le froid pénétrant qui nous enveloppe sur le bateau.
Puis ci-dessous un morceau de glacier qui me tient particulièrement à cœur puisque… je suis montée dessus pendant que le reste de l’équipe s’échinait à rejoindre quelques ruines en empruntant des chemins réellement dangereux et que je n’aurais pas pu franchir. Notre skipper Inuit avec lequel j’étais restée a amené son bateau jusqu’au bord de l’iceberg relativement plat puis il m’a fait signe d’y monter. Sachant le danger qu’on risque à glisser sur la glace puis à tomber à l’eau surtout, je n’osais pas. Il est donc lui-même descendu sur la glace et m’a fait signe que je ne craignais rien. Enhardie par l’idée somme toute amusante de transgresser le danger, voyant que lui ne craignait rien, je suis à mon tour descendue non pas à terre mais sur ce gigantesque glaçon flottant sur le fjord d’une profondeur dépassant les 100 mètres. Et j’ai fait quelques pas hésitants, tel Armstrong sur la lune en 1969 ! Ravie de ma petite escapade (je ne me suis éloignée du bateau que de trois mètres maximum tant je craignais que l’iceberg ne se retourne subitement sous mon poids !), j’ai fait trois photos dont celle-ci :
Puis je m’en suis retournée à bord et nous nous sommes éloignés. Un jour, quand je serais très vieille, ou quand mon fils m’aura faite grand-mère (suis sûre que ça arrivera !) je pourrais dire à mes descendants : « j’ai marché sur un iceberg« . Avouez que ça a du chien ça, non ?!… 😉
Après avoir récupéré nos trois amis morts de fatigue au terme de leur échappée belle, nous sommes rentrés à Nuuk en empruntant le même chemin sur le fjord, rendu dangereux par l’accumulation d’icebergs au cours de la journée, avec le risque de rester bloqués au milieu du fjord. Mais c’était sans compter avec la compétence de notre skipper de soixante ans, les yeux rivés sur la surface miroir du fjord, au coucher du soleil que je vous laisse admirer :
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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