Chine, paysage sous la pluie dans les Montagnes Jaunes, patrimoine de l'UNESCO

Je rentre d’un second voyage en Chine, près d’un mois cette fois dont 10 jours consacrés au Tibet. Comment résumer mes premières impressions en quelques mots après un tel dépaysement ?

Depuis 24 heures j’erre en plein décalage horaire, encore en dépaysement complet. Les heures se dilatent dans un espace temps que je ne me suis pas encore réapproprié. Des images se catapultent sur mon écran d’ordinateur et j’ai du mal à trier entre pandas géants et bouddhas du bout du monde.

Mon cerveau ne m’appartient plus, je suis encore là-bas quand je m’éveille dès avant 5 heures du matin tandis que la réalité me rattrape quand il faut décider à nouveau du menu du jour au supermarché.

Le voyage a cela de magique qu’il vous fait sauter 6 fuseaux horaires en quelques heures d’avion.

Quelques heures ? Que dis-je… Avec la guerre en Ukraine et l’interdiction pour les avions de ligne de survoler la Russie nous parlons tout de même de 13 heures de vol entre Shanghaï et Paris.

Treize heures d’un vol de nuit, des heures qui ne comptent presque pas puisque vous somnolez pendant la majeure partie du trajet, épuisé.e par les 24 jours d’un voyage fabuleux et avec l’envie malgré tout de rentrer au nid, chez vous, à des années lumières d’un mode de vie qui ne nous est pourtant pas si inconnu.

La Chine a bien changé depuis mon premier voyage en 2009.

Et ce que j’ai ressenti en Chine pendant 24 jours ne correspond pas, ou peu, à ce que nos medias français s’efforcent de nous faire percevoir.

Suis-je soudain devenue pro Chinois ? Certes non. Mais force est de constater une fois sur place que nombre d’éléments sont en faveur d’une gestion de cet immense pays qui profite à la vie quotidienne

À Shanghaï, Chengdu, Xi’an, on voit désormais du ciel bleu. La pollution qui m’irritait la gorge en 2009 à Pékin a cédé la place à une qualité d’air que l’iPhone m’indiquait chaque matin comme excellente dans les trois grandes villes étapes de mon voyage.

À Chengdu j’ai été frappée soudain par le silence presque assourdissant sur les grandes artères de la ville. À Shanghaï vous entendez désormais davantage les conversations de vos voisins au bord du trottoir plutôt que le bruit des moteurs. Parce que la Chine est passée à l’électrique. Bus, voitures, scooters. Les plaques minéralogiques sont vertes, pour confirmation de l’énergie de votre moteur. En certaines villes les utilisateurs de moteurs thermiques subissent des restrictions de circulation, à raison d’interdiction plusieurs jours par semaine.

La Chine a bien changé depuis mon premier voyage en 2009…

Entre deux mégapoles, et même au Tibet, on longe des kilomètres d’implantations de panneaux solaires. En avion on survole des champs d’éoliennes.

Les centres commerciaux ont envahi l’espace publique, partout. Et les supermarchés disparaissent.

Quand j’ai demandé « mais où faites-vous vos courses alimentaires ? » cette jeune femme m’a montré son smartphone en riant, et l’application qu’elle utilise au quotidien, parfois plusieurs fois par jour. Parce que la pandémie du Covid 19 a accéléré le commerce en ligne. Si Wing réalise qu’il lui manque du gingembre ou du vinaigre de riz quand elle commence à préparer le dîner elle commande avec la garantie qu’elle sera livrée dans les 26 minutes qui suivent, avant qu’elle n’ait mis la table !

Les Chinois achètent l’eau et les sodas, les crèmes glacées, les snacks, les chips dans des distributeurs automatiques dans la rue.

En ville ils se font livrer leur déjeuner dans des caissons identifiés par code QR façon « lockers » d’Amazon, sur réception d’un message envoyé par le livreur sur leur téléphone.

Ils vont au restaurant, seuls, en couple, en famille ou avec des amis plusieurs fois par semaine.

Des rues entières sont dédiées à la street-food, on choisit son stand de brochettes, de nouilles, de soupes, on s’installe sur un coin de table et on mange en moins de 10 minutes.

Les restaurants sont pleins en soirée dès 18h, ils ferment vers 22h. D’ailleurs nombreux sont les restaurants désormais qui vous permettent de choisir vos plats en ligne au moment de votre réservation. Et quand vous vous installez à table les plats sont posés devant vous dans les deux minutes qui suivent ! Pas de consultation du menu, pas de perte de temps.

Et puis des robots apportent vos plats chauds au serveur jusque devant votre table, en vous souhaitant bon appétit.

Et puis en Chine vous vous promenez à toute heure du jour et de la nuit avec un sentiment de sécurité presque déconcertant ! On apprécie de sortir le soir en ville et de se promener librement sans avoir à regarder par-dessus son épaule dans ces foules parfois compactes, sans garder une main sur votre sac par crainte des pickpockets.

Bien sûr vous remarquez les caméras partout, dans tous les recoins. Et les drones qui vous survolent de nuit au-dessus des carrefours les plus importants. Mais si vous interrogez les Chinois à côté de vous ils sourient : la sécurité est à ce prix pour une population qui a dépassé le 1 milliard 400 millions d’habitants sur la totalité du territoire.

Vous êtes sur un blog de voyages, avec priorité à la photo : n’oubliez pas de cliquer sur les photos pour les afficher en grand format sur votre écran (et pour lire les légendes !). C’est aussi la raison pour laquelle ce blog est conçu pour un affichage de préférence sur ordinateur ou sur tablette. Profitez !

Quelques photos de Chine : le bouddha géant et les pandas géants en région de Chengdu (Sichuan), les jardins Lingering de Suzhou, le bourg historique de Anhui et les paysages patrimoines de l’UNESCO des Montagnes Jaunes, la skyline de Shanghai vue depuis le Bund, etc…

Les Chinois consomment. Vite.

Et tout se paye avec un smartphone, sur deux applications dédiées (Alipay et WeChat). Les espèces sont souvent refusées, ou acceptées mais avec une grimace.

Les gares ferroviaires ressemblent à des terminaux d’aéroports, immenses, claires, neuves ou presque.

Vous parcourez des kilomètres à pied dans un terminal d’aéroport, même dans une ville secondaire. La Chine est prête pour son tourisme de masse.

Et puis la propreté, partout (ou presque). Même sur les routes reculées du Tibet vous ne trouverez pas de déchets. Les rues de Shanghai, Chengdu, Xi’an sont impeccables, on ne craint pas de marcher sur des déjections de chien, le personnel de nettoyage est visible à toute heure. Vous ne verrez pas de tags non plus sur les murs, les Chinois n’oseraient pas.

Les Chinois ne crachent plus par terre ! Certes vous entendrez encore parfois quelques reniflements profonds qui semblent remonter des abysses d’un corps qui aimerait expulser… Mais ça s’arrête là (en ville tout au moins).

La Chine a déjà les deux pieds dans la seconde moitié du XXIème siècle, quand notre bonne vieille Europe s’interroge encore sur le bien-fondé de décisions prises il y a des siècles.

D’ailleurs en Chine l’Europe fait sourire gentiment. Et on n’y parle pas du tout des États-Unis. Abordez le sujet et vous recevrez en retour un sourire poli de la part de votre guide.

Oh, au Tibet j’ai appris que les guides destinés à accueillir les « étrangers » reçoivent une formation d’un an avant d’être certifiés. Formation qui consiste à apprendre tout ce qu’il ne faut pas dire aux étrangers. L’histoire de leur province, la culture, les traditions, ils l’ont appris par leurs parents et leurs grands-parents. Les plus sérieux d’entre eux achètent des livres pour compléter leurs connaissances avant de vous transmettre.

Quelques photos du Tibet (cliquez sur l’une d’elles pour lire les légendes.

De toutes façons… l’information est filtrée. Les Chinois le savent, mais ne s’en plaignent pas outre-mesure, en tous cas pas auprès des touristes de passage. Et puis ils ont autre chose à penser.

En Chine on vous affirme que Taïwan est l’une des provinces chinoises. Et vous croisez des Taïwanais en visite dans les Montagnes Jaunes, ravis de découvrir les lieux sacrés du bouddhisme. Ils ont eu moins de difficultés que vous à entrer en Chine, et moins que les Tibétains qui peinent encore pour obtenir un passeport (payant et temporaire).

Parce que vous, non-Chinois et touriste, vous n’aurez d’autre choix que d’entrer en Chine par l’intermédiaire d’une agence de voyage locale qui vous attribuera un guide et un chauffeur dès que vous souhaiterez vous déplacer. Et vous n’entrerez dans les musées ou dans les monastères qu’après avoir montré votre passeport, un sésame qui ne vous quittera pas pendant toute la durée de votre séjour en Chine.

Votre passeport est scanné sans cesse, la reconnaissance faciale ne se fait pas que dans les aéroports (où vous aurez aussi laissé vos empreintes digitales à votre arrivée sur le sol chinois).

Vous êtes « étranger » (« foreigner » en anglais sur place), et même si depuis peu la Chine vous permet aux Européens d’entrer sur son territoire sans visa pour un séjour de moins de 30 jours, elle ne vous fera pas oublier votre statut de visiteur de passage.

D’ailleurs cela ne présente pas que des inconvénients : en certains sites on profite encore d’une file privilégiée (pour scanner ce passeport) qui sert de coupe-fil et vous évite une heure de queue que les Chinois eux feront.

Bref…

Je suis de retour d’un voyage de 24 jours, presque un mois en Chine. Et j’ai enfin découvert le Tibet.

Je devais faire ce voyage en mai 2020, mais… le Covid nous est parvenu par la Chine et dès le mois de mars l’agence de voyages que j’avais sélectionnée avait annulé ce voyage. Nous savons tous pourquoi.

Depuis, et avant de préparer à nouveau ce voyage, j’ai découvert de nouvelles destinations : Mexique, Pérou, Chili. Et je suis repartie en Islande, j’ai redécouvert Rome et Venise, j’ai parcouru Florence. Entre autres. Tout en gardant le Tibet bien présent en tête.

Je vous parlerai du Tibet bien sûr, dans quelques jours. Il va me falloir un peu de temps pour décanter tout cela, rédiger, trier les photos, décider de ce que je vais vous montrer, vous raconter.

Les paysages. L’altitude. Le Potala. Les yacks. Les lacs.

Le Tibet est-il vraiment une province chinoise ?

Sur le papier, certes. Mais dans le coeur des Tibétains, c’est une autre histoire, même s’ils concèdent bien volontiers une évolution positive de leurs conditions de vie.

Envie d’en apprendre davantage sur mes deux voyages en Chine ? Voici quelques pistes à explorer :

Mes photos de voyages aux quatre coins du monde ? 

Je vends mes photos sous format numérique depuis 2006 à la presse, aux offices du tourisme, agences de voyages, compagnies aériennes, hôtels, à des particuliers pour leur blog, etc… Si elles sont en vente chez 500px et Getty Images je ne perçois qu’un infime pourcentage sur ces ventes, le prix étant imposé par ces sociétés. J’ai donc opté pour d’autres solutions, afin d’être libre de fixer moi-même le prix d’une photo et d’en percevoir ledit montant. 

Pour découvrir mes photos de voyages aux quatre coins du monde rendez-vous sur ma galerie https://photos.marieangeostre.com/  et sur mon portfolio https://marie-ange-ostre.pixels.com/ (permet aussi d’acheter par exemple l’un de mes plus beaux couchers de soleil sous la forme d’un puzzle entre autres objets dérivés). Que ce soit pour décorer vos murs au bureau ou dans votre salon, ou pour vous souvenir de votre dernier voyage dans les îles, pensez à vous offrir une impression originale qui n’est pas vendue à grande échelle tout en favorisant le photographe ! Merci à vous !

Rédiger et illustrer un site web ou un blog représente des heures, des années de travail. Prélever sur Internet sans autorisation préalable des photos ou des textes (tout ou partie) est une violation des droits d’auteur. Des outils permettent de dénicher facilement les « emprunteurs » et de les poursuivre (dans le pire des cas), ce sont d’ailleurs souvent les lecteurs qui nous alertent. Si vous souhaitez utiliser un extrait d’article ou une photo n’hésitez pas à demander depuis la page Contact sur ce site. Merci pour votre compréhension.

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