Iceberg fjord de Nuuk, voyage au Groenland

Pour sortir un peu des discours alarmistes, sans pour autant nier, voici ma perception de ce territoire splendide…

J’aime Paris au mois d’août. Pour le plaisir d’être touriste parmi les touristes, pour le bonheur de se garer sans difficulté, pour les cinémas vides, les magasins non bondés, les bus avec des sièges disponibles. Paris en août c’est une ambiance festive mais calme, la culture sans le stress. La ville s’offre, chaleureuse et joyeuse, vidée de ses hordes de citadins partis chercher ailleurs l’énergie indispensable pour affronter à la rentrée une nouvelle année de frénésie.

Pourtant quand je décide de quitter la capitale en été c’est pour une destination à l’écart des routes estivales, bien loin des plages rongées par les vacanciers. C’est ainsi que j’ai rencontré le Groenland…

Greenland, le pays vert, baptisé ainsi par les premiers Vikings qui débarquèrent au Sud de la plus grande île du monde, poussés par la disgrâce d’un gouvernement qui ne pouvait accepter d’autre crime. Après l’Islande qu’ils venaient de coloniser, ils découvraient une autre terre qu’ils croyaient fertile avant de vivre leur premier hiver.

Vinrent les Inuits, venus d’Asie en passant par l’Alaska ; nomades errant le long de la côte Ouest, ils établissaient de petits villages au gré des saisons, descendant sans cesse plus au Sud.

La rencontre entre Vikings et Inuits a laissé peu de traces, et l’on s’efforce toujours de découvrir aujourd’hui comment et pourquoi les farouches Vikings ont disparu en moins d’un siècle alors que les Inuits, timides et secrets, sont toujours là.

Le Groenland est depuis peu une destination en vogue, les touristes canadiens affluent depuis quelques années. Les Européens sont encore discrets mais l’engouement se dessine à force d’images projetées sur tous les écrans de télévision : la glace fond, les ours polaires disparaissent, les baleines n’auront bientôt plus d’eaux froides !

Le Groenland c’est le mariage de l’air et de l’eau, en 3D…

Mon Groenland est moins alarmiste. Celui que j’ai vu est beau, d’une beauté dangereuse certes, difficile à transcrire en mots.

On imagine un pays en noir et blanc et je manque pourtant de superlatifs pour parler de cette lumière pure qui, de juillet à septembre, fait exploser le rouge ou le jaune safran des maisons de bois et offre aux icebergs des transparences bleutées de cristal haut de gamme.

Le Groenland c’est le mariage de l’air et de l’eau, en version 3D.

C’est une vision, plus qu’un territoire.

On ne peut visiter ces petits bourgs et ces villages du bout du monde qu’en les rejoignant par la voie des airs ou par la mer. Aucune route ne relie une communauté à l’autre, la glace l’hiver ne le permettrait pas.

Iceberg en baie de Disko, voyage au Groenland

Une fois passée la barrière de la langue (peu de Groenlandais parlent anglais en dehors de Nuuk, la capitale) on est accueilli avec l’élégance de la simplicité, avec le sourire de ceux qui ne voient venir que peu de visiteurs.

Cependant il faut atteindre les villages du Nord pour comprendre la rudesse d’une vie faite de seulement deux saisons. Trois ou quatre mois de dégel et d’approvisionnement par la mer, pour environ huit mois de froid intense et d’isolement.

Il faut goûter ce qu’ils vous offrent à manger lors d’un dîner improvisé, quand on vous reçoit avec chaleur et bonne humeur.

J’ai appris à cuisiner un steak de baleine, et j’ai enfilé des gants en peau d’ours blanc.

La viande de requin polaire sèche au dehors, parfumant l’air d’un fumet inhabituel, et l’oncle dépèce en quelques gestes habiles un phoque chassé une heure auparavant.

Au Groenland on vit des ressources naturelles, avec parcimonie et intelligence. Si des quotas limitent la chasse de l’ours blanc à un par famille et par an (à condition d’acheter une licence onéreuse), personne ici ne songerait à en abattre davantage : aucun élevage ni aucune agriculture sous ces latitudes, on sait que la survie dépend forcément d’une bonne gestion.

Le Groenland est un territoire d’un autre monde, d’une autre dimension. Splendide, sauvage, et subtil.

Pourtant il faut entrer dans les villages pour véritablement comprendre, et pour apprendre.

Pour sortir aussi du matraquage permanent et alarmiste de nos journaux télévisés. De tous ces relais d’opinion qui prétendent savoir, sans jamais y être allé, sans jamais avoir échangé avec les Inuits qui y vivent 365 jours par an.

Icebergs en mer de Baffin, voyage au Nord du Groenland

La glace fond, c’est un fait. Mais qu’en était-il des siècles ou des millénaires auparavant ? Nous accélérons le processus par notre mauvaise utilisation d’une économie galopante c’est certain. Mais que sommes-nous face à la supériorité de Mère Nature ?…

Qui décide ?

Qui tranchera ?

L’homme s’est toujours adapté à de nouvelles conditions, je reste confiante. Il trouvera sa voie.

On ne revient pas indemne d’un voyage au Groenland. Même après des années d’itinérance aux quatre coins du monde, c’est une claque pour le visiteur qui pensait avoir déjà vu beaucoup.

Le Groenland vous ramène vers l’humilité, avec ce qu’il a à offrir.

Une autre Nature.

Une autre lumière.

Vous verrez…

Envie d’en apprendre davantage sur mon superbe voyage au Groenland ? Voici quelques pistes à explorer :

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