Nous sommes arrivés hier soir dans le troisième village de tentes, de huttes et de « chalets » gérés par Red Sea Diving Safari pour Blue Lagoon ; il ne nous a fallu qu’une heure pour effectuer le trajet depuis celui de Wadi Lahimi où nous avons remercié chaleureusement Ross McGrath et Virginie Rimbert pour leur accueil sympathique. Chaque village a une atmosphère différente, Nakari m’a semblé plus cosy : des paillotes sur la plage pour abriter l’aire de préparation dédiée aux plongeurs, un petit ponton de bois qui permet aux semi-rigides d’aborder en douceur et sans détruire le platier qui affleure, un espace de détente pour boire un soda ou un thé à la menthe face au lagon après la plongée, sous les ruines romaines de l’ancien site de Nechesia. Et ce matin, je plonge…
Julien nous entraîne vers le site de Habili Nakari qu’il nous promet enchanteur. Dès 8:00, le vent est moins vif que la veille, le sable du désert se teinte des premières couleurs d’ocre et de rose, et nous ne sommes que trois sur le Zodiac. En moins de trois minutes nous arrivons sur site, bascule arrière, désagréable coulée d’eau froide (toujours 22° !…) qui pénètre par le cou à l’intérieur de la combi, les oreilles passent sans encombre, descente le long d’un petit promontoire rocheux tapissé de massifs coralliens en excellent état…
Immédiatement je constate que la visibilité est bien meilleure que ces derniers jours, l’eau est plus claire, plus bleue. Et autour de ce jardin de corail fourmillent des dizaines d’espèces en tous genres. Bien sûr, il y a toujours ces nuées d’anthias orange et de demoiselles jaune vif qui explosent au-dessus des acropores tabulaires ou autour de buissons d’alcyonnaires magenta au tronc veiné, épais comme mon bras. Mais c’est aussi une palanquée de sergents-majors qui nous saluent avant de vaquer à d’autres distractions, puis un banc de carangues argentées qui s’éloignent bien vite. Un jeune gaterin dont la livrée est en train d’évoluer du noir et blanc vers le jaune rayé s’approche avant de fuir, puis revenir, hésitant sur la conduite à tenir, tel un adolescent récalcitrant.
L’Homme commence à cadrer un gros mérou paon, vêtu de velours sombre piqueté de bleu puis nous interpelle, Julien et moi, pour poser derrière un banc de vivaneaux en pyjama jaune. Toujours aux aguets, je surveille du coin de l’œil l’un de ces magnifiques chirurgiens à queue jaune citron (photo ci-dessus), illuminant une sobre robe d’un bleu violet intense. Ils sont en couple, parfois à trois, et j’ai noté qu’ils évoluent souvent à proximité de poissons chirurgiens voiliers, habillés de brun allant du clair au noir, portant rayures et pois (photo ci-dessous). Je n’ai jamais vu ces deux espèces ailleurs qu’en Mer Rouge, sans doute sont-ils endémiques de cette région.
Quand je relève les yeux Julien me fait signe qu’il vient de voir un petit requin, moins d’un mètre de long, mais déjà trop loin. Par contre, alors que je pose pour une autre photo entre corail aux cheveux rose pâle et alcyonnaires fushia, c’est Francis qui tend le doigt soudain vers un point au-dessus de mon épaule : je n’ai que le temps de me retourner pour tomber nez à nez avec une carangue géante qui doit peser 5 à 6 kg et que les deux hommes estimeront à 60 cm de long. Aussi surprise que nous par cette rencontre inopinée, elle fait volte-face et s’esquive à tire… de nageoires, contre lesquelles mon palmage légendaire n’aurait aucune chance de gagner (et pourtant !… 😉 ).
Alors que je serai concentrée sur la fouille attentive d’une autre colonne de corail (avec le faisceau de ma petite lampe Bersub dont je suis en train de tomber amoureuse), cherchant désespérément crevettes et nudibranches, ils apercevront de leur côté un groupe de trois de ces carangues géantes se goinfrer littéralement d’un banc de sardines en déroute, près de la surface.
Il serait fastidieux de faire ici l’énumération de toutes les espèces croisées sous l’eau, de ce fourmillement incessant qui laisse pantois. Nous avons passé près d’une heure en immersion jusqu’à 25 mètres de profondeur maximum, à errer d’un pic à l’autre, pour les contourner, explorer ces colonnes tapissées d’une vie époustouflante, errant de faille en surplomb : Habili Nakiri tient ses promesses, vous pourriez faire trois ou quatre fois cette plongée sans vous lasser tant il y a à voir. J’en ressors éblouie, heureuse, sereine : pas de doute, je suis bien en Mer Rouge !
Mais peut-être Julien saurait-il vous convaincre mieux que moi de venir tester cette plongée incroyablement riche ?… Je lui laisse le mot de la fin :
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
Nous sommes arrivés hier soir dans le troisième village de tentes, de huttes et de « chalets » gérés par Red Sea Diving Safari pour Blue Lagoon ; il ne nous a fallu qu’une heure pour effectuer le trajet depuis celui de Wadi Lahimi où nous avons remercié chaleureusement Ross McGrath et Virginie Rimbert pour leur accueil sympathique. Chaque village a une atmosphère différente, Nakari m’a semblé plus cosy : des paillotes sur la plage pour abriter l’aire de préparation dédiée aux plongeurs, un petit ponton de bois qui permet aux semi-rigides d’aborder en douceur et sans détruire le platier qui affleure, un espace de détente pour boire un soda ou un thé à la menthe face au lagon après la plongée, sous les ruines romaines de l’ancien site de Nechesia. Et ce matin, je plonge…
Julien nous entraîne vers le site de Habili Nakari qu’il nous promet enchanteur. Dès 8:00, le vent est moins vif que la veille, le sable du désert se teinte des premières couleurs d’ocre et de rose, et nous ne sommes que trois sur le Zodiac. En moins de trois minutes nous arrivons sur site, bascule arrière, désagréable coulée d’eau froide (toujours 22° !…) qui pénètre par le cou à l’intérieur de la combi, les oreilles passent sans encombre, descente le long d’un petit promontoire rocheux tapissé de massifs coralliens en excellent état…
Immédiatement je constate que la visibilité est bien meilleure que ces derniers jours, l’eau est plus claire, plus bleue. Et autour de ce jardin de corail fourmillent des dizaines d’espèces en tous genres. Bien sûr, il y a toujours ces nuées d’anthias orange et de demoiselles jaune vif qui explosent au-dessus des acropores tabulaires ou autour de buissons d’alcyonnaires magenta au tronc veiné, épais comme mon bras. Mais c’est aussi une palanquée de sergents-majors qui nous saluent avant de vaquer à d’autres distractions, puis un banc de carangues argentées qui s’éloignent bien vite. Un jeune gaterin dont la livrée est en train d’évoluer du noir et blanc vers le jaune rayé s’approche avant de fuir, puis revenir, hésitant sur la conduite à tenir, tel un adolescent récalcitrant.
L’Homme commence à cadrer un gros mérou paon, vêtu de velours sombre piqueté de bleu puis nous interpelle, Julien et moi, pour poser derrière un banc de vivaneaux en pyjama jaune. Toujours aux aguets, je surveille du coin de l’œil l’un de ces magnifiques chirurgiens à queue jaune citron (photo ci-dessus), illuminant une sobre robe d’un bleu violet intense. Ils sont en couple, parfois à trois, et j’ai noté qu’ils évoluent souvent à proximité de poissons chirurgiens voiliers, habillés de brun allant du clair au noir, portant rayures et pois (photo ci-dessous). Je n’ai jamais vu ces deux espèces ailleurs qu’en Mer Rouge, sans doute sont-ils endémiques de cette région.
Quand je relève les yeux Julien me fait signe qu’il vient de voir un petit requin, moins d’un mètre de long, mais déjà trop loin. Par contre, alors que je pose pour une autre photo entre corail aux cheveux rose pâle et alcyonnaires fushia, c’est Francis qui tend le doigt soudain vers un point au-dessus de mon épaule : je n’ai que le temps de me retourner pour tomber nez à nez avec une carangue géante qui doit peser 5 à 6 kg et que les deux hommes estimeront à 60 cm de long. Aussi surprise que nous par cette rencontre inopinée, elle fait volte-face et s’esquive à tire… de nageoires, contre lesquelles mon palmage légendaire n’aurait aucune chance de gagner (et pourtant !… 😉 ).
Alors que je serai concentrée sur la fouille attentive d’une autre colonne de corail (avec le faisceau de ma petite lampe Bersub dont je suis en train de tomber amoureuse), cherchant désespérément crevettes et nudibranches, ils apercevront de leur côté un groupe de trois de ces carangues géantes se goinfrer littéralement d’un banc de sardines en déroute, près de la surface.
Il serait fastidieux de faire ici l’énumération de toutes les espèces croisées sous l’eau, de ce fourmillement incessant qui laisse pantois. Nous avons passé près d’une heure en immersion jusqu’à 25 mètres de profondeur maximum, à errer d’un pic à l’autre, pour les contourner, explorer ces colonnes tapissées d’une vie époustouflante, errant de faille en surplomb : Habili Nakiri tient ses promesses, vous pourriez faire trois ou quatre fois cette plongée sans vous lasser tant il y a à voir. J’en ressors éblouie, heureuse, sereine : pas de doute, je suis bien en Mer Rouge !
Mais peut-être Julien saurait-il vous convaincre mieux que moi de venir tester cette plongée incroyablement riche ?… Je lui laisse le mot de la fin :
[flv:/videos/plongee_habili_nakari.flv 355 288]
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
Vous aimez ? N'hésitez pas à partager :
Articles similaires
Related posts
Maldives, le bal des mantas sur Hanifaru
Deux plongées aux Bermudes
10 ans : fin du blog Un Monde Ailleurs