Nouveau-Brunswick, fête nationale des Acadiens

Une fête nationale au pays des Acadiens, dans la joie et la bonne humeur, tous rassemblés pour célébrer leurs origines françaises…

Le Canada compte près de 35 millions d’habitants. Parmi ceux-ci se distinguent 6 864 515 habitants ayant le français comme langue maternelle et 2 368 490 pratiquent le français en tant que deuxième langue. La population francophone au Canada, d’après les chiffres du recensement de 2001, compterait donc plus de 22% de Canadiens, répartis sur plusieurs provinces du pays dont les provinces maritimes.

Cependant si nous, Français, ressentons une tendresse naturelle envers ces « cousins d’Amérique » qui partagent l’usage de notre langue, nous ignorons bien souvent le combat qu’ils mènent au quotidien pour la protéger, la préserver, la transmettre, et surtout pour faire respecter leurs droits établis par le bilinguisme national.

J’ai eu le privilège de parcourir en tous sens pendant deux belles semaines la province trop discrète du Nouveau-Brunswick, berceau des Acadiens.

J’y ai rencontré des hommes et des femmes pour lesquels le tourisme n’est pas la première activité économique mais qui vivent leur langue parfois avec difficulté tant le gouvernement aimerait – disent-ils – simplifier les procédures administratives en supprimant cette seconde langue nationale qui impose par exemple d’afficher tous les panneaux routiers en deux langues (je constaterai l’année suivante pendant mon voyage dans l’ouest canadien qu’on en est loin).

6 864 515 Canadiens parlent français en tant que langue maternelle…

D’autres, employés ou bénévoles dans des musées de plein air ou dans les restaurants et marchés acadiens, se font une joie et un devoir de défendre chacun des mots de notre vocabulaire. J’ai été reprise – à ma grande confusion – par mon guide local : on ne dit pas « je prends le ferry » mais « je prends le traversier », on ne parle pas non plus de « week-end » mais de « fin de semaine ». Et on y tient !

Mais être Acadien ce n’est pas non plus souffrir chaque jour, au contraire. Hier par exemple on célébrait la fête nationale des Acadiens qui permet à la communauté francophone acadienne de se rassembler chaque 15 août, fête de Marie, sainte patronne des Acadiens depuis plus de quatre siècles.

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Dans les rues de Caraquet, sur la péninsule acadienne au Nord du Nouveau-Brunswick la fête battait son plein avant même que le grand Tintamarre ne soit officiellement ouvert par le tintement des cloches de l’église à 18h. Quinze mille Acadiens et visiteurs ont défilé sur la rue centrale de Caraquet avec un seul objectif : se réjouir ensemble de leur identité culturelle, fiers de leur appartenance au groupe acadien, en arborant les couleurs historiques et le drapeau de l’Acadie – bleu-blanc-rouge orné d’une étoile jaune, celle représentant Marie – et… en faisant bien sûr un maximum de bruit pour se manifester (le fameux « tintamarre »).

Radios et télévisions nationales étaient là hier pour montrer au Canada tout entier cet événement annuel. On m’a glissé à l’oreille que lors du grand rassemblement historique de 2009 près de 50 000 personnes avaient alors envahi Caraquet pour honorer les Acadiens ! Pour celui de 2014 le président du festival en attendait bien davantage, en provenance également des provinces voisines : Nouvelle-Ecosse, île du Prince Edward, Gaspésie, Terre-Neuve,… Un rassemblement qui prend de l’ampleur chaque année, autant pour faire la fête que pour peser un tant soit peu sur les décisions gouvernementales par le nombre et la foi en son identité culturelle.

Ce qui m’a impressionnée ?… La bonhomie des habitants de tous poils qui défilaient simplement vêtus d’un tee-shirt proclamant « je suis 100% acadien » le sourire aux lèvres ou déguisés de façon plus élaborée ou plus audacieuse.

Enfants, jeunes gens, seniors, tous unis dans la même fierté. Et surtout dans la même ferveur, sans aucun incident à déplorer par les forces publiques ou le service médical mis en place par précaution.

C’est aussi l’occasion de goûter à la fameuse poutine, plat diététiquement odieux mais qui fait la joie des appétits les plus féroces : des frites arrosées de sauce brune, de gouda râpé, et au choix de mayonnaise ou de fromage bleu, etc… Monstrueusement bon ! Mais peut-être préférerez-vous une belle saucisse campagnarde tout juste grillée sur la braise…

Ce qui m’a vraiment touchée ?… Voir d’un coup rassemblés là en dehors de notre hexagone tous ces drapeaux français joyeusement brandis, tous ces bleu-blanc-rouge arborés fièrement dans une seule union fraternelle, mais hors de France.

Tout en photographiant cet événement populaire juchée sur une tour d’échafaudage d’une dizaine de mètres de haut j’ai déploré secrètement que mon propre pays, la France, ne soit pas capable d’organiser de tels rassemblements patriotiques et dans le calme autour du drapeau français, pour célébrer notre union nationale. Je ne parle jamais politique sur ce blog de voyages, mais vous me pardonnerez sans doute aujourd’hui cette petite digression personnelle.

En fin de journée un grand spectacle de musique acadienne regroupait encore plusieurs milliers de personnes autour du groupe Suroit qui vient de se produire en France à Lorient au cours d’un rassemblement célébrant les Celtes. Bière, frites, jean et chemises à carreaux, une belle ambiance très conviviale.

Je vous en montrerai davantage plus tard car j’ai filmé de longues séquences de tout cela, mais ce matin je quitte Caraquet pour descendre un peu plus bas dans le Nouveau-Brunswick.

Au menu aujourd’hui : phoques, Sagouine (eh oui !), et ours noirs !

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Cet article a été publié une première fois en août 2011 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne à ce jour. Les articles re-publiés ici sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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