Au Mexique en arrivant sur la Riviera Maya, ou plus généralement sur la péninsule du Yucatán, on vous invitera à découvrir les cenotes. Je vous suggère aujourd’hui de nager dans le cenote de Tsukán.
Lors d’un premier voyage sur une destination il faut toujours visiter les sites que l’on qualifie d’incontournables. Puis, autant que possible, sortez des sentiers battus et profitez des lieux moins fréquentés pour vous bâtir d’autres souvenirs que ceux qui sont déjà exhibés par millions sur Instagram. Au Yucatan vous visiterez bien entendu des sites d’archéologie maya, et les cenotes.
Les cenotes (prononcez ”cénotesse” au pluriel, à l’espagnol) sont des effondrements géologiques en milieu karstique, plus ou moins remplis d’eau (douce, ou saline, ou un mélange des deux). En d’autres contrées en ce vaste monde on les appelle aussi « trous bleus » (en français), ou « blue holes » (en anglais). J’ai eu la chance d’en voir aux Bahamas, en Namibie et au Brésil également. J’ai pratiqué la plongée dans quelques trous bleus, je vous invite à lire mes articles à ce propos en cliquant sur ce lien relatif à mes plongées sous-marines en trous bleus (actuellement en page 5).
Le plus célèbre cenote du Mexique située à quelques kilomètres de Tulum est nommée Gran Cenote. Je m’en suis approchée, mais devant le nombre de véhicules garés… j’ai renoncé, et je suis repartie vers mon hôtel. Navrée, mais les grands rassemblements d’humains dans une piscine naturelle, je ne peux pas (d’autant moins en période Covid).
Pendant votre voyage dans la région du Yucatán vous aurez l’occasion de visiter de nombreux cenotes, une halte bien agréable sous des températures parfois démentes. Sur la route notamment entre Tulum et Chichén Itzá, et même au-delà, vous croiserez nombre de panneaux indicateurs vous suggérant un arrêt pour profiter d’un cenote. Je vous recommande de privilégier ces derniers, plus discrets que ceux proches de Tulum, trop fréquentés.
Ces cenotes sont tous exploités touristiquement, et la majorité sont entretenus : chemin d’accès souvent facilité, parking aménagé, gilet de sauvetage obligatoire (pour éviter les noyades après choc sous la paroi karstique pendant la baignade), etc… Ce qui signifie paiement d’un droit d’entrée, légitime. Vous pourrez payer souvent par carte bancaire, parfois seulement en espèces.
Si j’étais moins intéressée par les cenotes que par les sites archéologiques maya il faut tout de même considérer que ces puits naturels étaient utilisées par les Mayas, souvent en tant que lieux sacrés. Ce sont donc des sites qui aident à comprendre la culture maya. Je me suis alors renseignée auprès de mon guide professionnel sur le site de Chichén Itzá et il m’a indiqué un cenote qui correspondait à mes envies : joli, mais plus confidentiel.
Nager dans le cenote de Tsukán c’est prendre un bain de Jouvence dans un environnement privilégié, entretenu, respecté.
Confidentiel, le cenote de Tsukán l’est pour la majorité des touristes qui ne vont pas jusqu’au ”Tsukán Santuario de Vida” : les Américains partent une semaine en vacances au Mexique et privilégient le séjour balnéaire (et les cenotes proches de Tulum) ainsi qu’une visite d’une journée sur le site de Chichén Itzá sans aller plus loin. Ainsi le cenote de Tsukán est davantage fréquenté par les Mexicains de la région.
Le cenote de Tsukán est situé à une quinzaine de kilomètres à l’Est de Chichén Itzá, sur la route qui mène entre Valladolid et Mérida, quelques kilomètres après le bourg de Pisté sur la route 180. Cliquez sur ce lien pour voir sur Google Maps l’itinéraire en voiture vers le cenote de Tsukán au départ de Chichén Itzá.
L’accès au cenote est parfaitement aménagé sur une route calcaire damée, avec deux parkings de peu de capacité, à l’écart de la route principale. Garez votre véhicule.
Vous suivrez à pied d’abord un chemin tracé et entretenu à travers la végétation, puis vous découvrirez un espace d’accueil comprenant un bar modeste (de quoi grignoter sur le pouce et vous désaltérer), mais surtout un ensemble de vestiaires et consignes pour vous changer, enfiler votre maillot de bain et enfermer vos affaires personnelles dans un casier avec clé. Conservez vos chaussures aux pieds.
On vous attribue un bracelet de papier dès lors que vous aurez réglé un modeste prix d’entrée qui sert à l’entretien de ce domaine sacré. L’ensemble est d’une propreté irréprochable, et vous croiserez nombre de papillons sur le chemin qui vous mènera ensuite jusqu’en haut des marches qui descendent vers le cenote.
Avant de descendre vers le cenote on vous remettra d’autorité un gilet de sauvetage, obligatoire, neuf et à votre taille. Ici, loin de toute civilisation et de tout hôpital proche, on ne prend pas le risque d’une noyade.
Vous surplombez la forêt environnante. Descendez la volée de marches d’un escalier de pierres récent, comptez une centaine de marches. Avec cette chaleur (à l’intérieur du Yucatán à la mi-mai le compteur de ma voiture a affiché jusqu’à 42° dans la région) vous aurez plus de mal en remontant… Notez que ce n’est pas un site accessible facilement aux personnes à mobilité réduite.
Enfin au pied de l’escalier vous entrez dans la grotte, dans le Sanctuaire de Vie. S’il était nécessaire deux espaces séparés isolent les dames de ces messieurs. Mais ce jour-là nous ne sommes que six personnes à vouloir entrer dans l’eau, et deux surveillants qui gardent les yeux braqués sur les baigneurs à l’affût de toute imprudence.
Je suis déjà descendue dans des trous bleus, je ne suis donc pas surprise par la géologie du lieu. Pourtant je m’arrête un moment pour prendre quelques photos et quelques vidéos avec mon iPhone (je craignais l’atmosphère humide, j’ai laissé mon appareil photo dans la voiture).
Ce cenote à taille humaine est abrité sous le dôme d’une grotte à stalactites, percé d’un puit de lumière qui diffuse quelques rayons de soleil sur le bleu vert cristallin de l’eau douce. L’eau est si claire que l’on y voit des poissons (poissons-chats ? Ça y ressemble). Sous le dôme de la grotte s’ébattent des oiseaux qui échangent à grands pépiements.
L’endroit est magique, superbe, d’une sérénité absolue, et nous ne sommes que six à en profiter. Exceptionnel !
Engoncée et un peu ridicule dans ce gilet de sauvetage je me glisse dans l’eau non sans retenir une hésitation : sans surprise là non plus, elle est fraîche !
C’est alors le moment de profiter pleinement de cette immersion dans une eau sacrée qui a vu passer avant moi des Mayas qui y puisaient de l’eau, y cherchaient guérison et protection.
Je vais flotter dans cette eau de cristal pendant plus de trente minutes, traversant le cenote pour aller chercher de l’autre côté des stalactites quelque grotte cachée, ou me plaçant à la verticale du puits de lumière pour une douche de soleil brûlant. Un couple d’amoureux se murmure des mots doux qui se catapultent sous le dôme de calcaire. L’autre couple sort de l’eau, et nous ne sommes alors plus que quatre à flotter béatement dans l’eau sacrée de Tsukán.
En remontant l’escalier tout à l’heure je découvrirai un espace en pleine nature dédié à la découverte de la flore et des arbustes de la région. Des graines et des épices sont exposées, avec quelques explications en espagnol. Suffisamment pour s’imprégner des lieux.
On distingue aussi des éboulis, ou amoncellements (au choix), de pierres blanches noircies par les siècles, témoins des vestiges du passé. On dit qu’il y avait là de petits autels, de discrètes pyramides maya aux alentours de 1200 après JC et de façon certaine pendant la période coloniale.
Nager dans le cenote de Tsukán c’est prendre un bain de Jouvence dans un environnement privilégié, entretenu, respecté. A l’écart des grands lieux touristiques, à l’abri de toute affluence. Je vous recommande vivement de faire le détour si vous passez dans la région.
Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage au Mexique ? Voici quelques pistes à explorer :
- Mes articles sur le Mexique
- Mes photos sur le Mexique
- Je vous recommande les hôtels : Andaz Mayakoba (Riviera Maya), et Posada San Juan (Valladolid)
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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