cuisine bhoutanaise, plat national ema datshi (ou ema datse)

Lors d’un voyage dans un pays d’exception tel le Bhoutan, on espère profiter de toutes les saveurs et exotismes de la cuisine bhoutanaise…

En gourmande invétérée et partant du principe que la table vous en apprend beaucoup sur la culture locale et sur les ressources naturelles du pays j’ai goûté à tout ce qui m’était proposé en terme de cuisine bhoutanaise au cours de mon voyage au Bhoutan.

Cependant parlons clairement : on ne voyage pas au Bhoutan pour découvrir les charmes de sa gastronomie. Elle est quasi inexistante et le ministère du tourisme est à peu près honnête sur cet aspect. Les gourmands seront déçus, les gourmets seront frustrés.

Pourtant même si vous serez prêt.e à vous contenter de peu de diversité (dans les hôtels affichant 5 étoiles vous trouverez quelques plats occidentaux en sus des plats locaux), il vous faudra beaucoup de bonne volonté pour accepter sans ronchonner au bout de quelques jours des assiettes constituées des mêmes ingrédients préparés de la même façon.

Pour résumer : 14 jours = 28 repas, tous identiques ou presque.

L’ingrédient primordial et revendiqué de la cuisine au Bhoutan, le piment : puissant !

Quand le petit déjeuner s’avère peu diversifié, voire frugal en certains lieux, vous n’êtes guère enclin.e à faire des concessions ensuite surtout si vous ne souhaitez pas vous nourrir davantage de ces petits sachets de chips ou de viande de boeuf séchée, snacks faciles que l’on trouve en vente partout le long des routes dans ce pays

Mais gardons l’esprit ouvert, ce manque de diversité s’explique aisément : du fait de son climat le pays a entrepris il y a peu la culture de la pomme de terre. Cette dernière est en train de détrôner la consommation de riz (moins facile à produire que la pomme de terre). Le maïs, culture récente également, tend à surgir parfois sur les tables.

La majorité des habitants dispose de son jardin dans lequel sont cultivés pommes de terre donc, tomates, concombres, radis blancs, oignons, et le piment omniprésent. Je vous l’ai déjà raconté sur cet article, j’ai eu la chance d’entrer chez l’habitant au Bhoutan et j’ai pu observer pendant quelques heures le mode de vie d’une famille au Bhoutan.

L’élevage de prédilection reste celui du yak en altitude, et du poulet. Les produits d’importation sont encore rares, et très chers. Si l’on apprécie le concept éco-durable même en voyage, on respectera.

Enclavé entre Chine et Inde, au bout de la chaîne himalayenne, le pays ne profite d’aucune côte, le poisson est donc rare.

Enfin, n’étant pas (encore) voyageur lui-même, le Bhoutanais n’a pas (encore) développé le goût de l’exotisme dans son assiette. La proximité avec les provinces Nord de l’Inde n’a curieusement pas de gros impact sur la cuisine bhoutanaise. Les frontières avec la Chine étant politiquement délicates, et pour majorité en altitude (donc peu habitées et encore moins fréquentées), l’influence chinoise dans les assiettes au Bhoutan se limite aux nouilles sautées (façon wok) ou à une soupe claire aux nouilles.

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L’ingrédient primordial et revendiqué de la cuisine au Bhoutan : le piment, fort, puissant.

Vous le verrez sécher au soleil sur les toits des maisons dès que vous sortez des villes. Il est dosé de façon raisonnable par les restaurateurs et hôteliers habitués à recevoir une clientèle étrangère, il est nettement plus présent dans un restaurant fréquenté par les locaux (où vous aurez du mal à entrer tant votre guide et votre chauffeur sont conditionnés pour que vous n’ayez à souffrir d’aucun désagrément intestinal pendant votre voyage).

Une petite parenthèse pour signaler qu’en 15 jours de voyage au Bhoutan je n’ai eu à souffrir d’aucun problème de santé. Même si certaines salles de bains tiennent davantage du concept rudimentaire que d’un confort nécessaire l’hygiène dans l’assiette m’a semblé respectée.

Aucun des restaurants et hôtels que j’ai fréquentés (sauf deux 5*) n’avait de menu, mais tous proposaient une formule buffet. Avec les mêmes plats !

Dans la boucle touristique proposée à la grande majorité des visiteurs au Bhoutan vous verrez sans doute quelques restaurants de ce type, embellis sur leur façade de ce qui est considéré sur place comme le symbole de la fertilité (au grand amusement des touristes chinois par exemple) :

cuisine bhoutanaise, joueurs de dés devant un restaurant à Mongar

Le plat national est le « ema datshi » que j’ai surtout entendu prononcé « ema datsé » : il s’agit de piments verts ou rouges frais, mijotés longuement dans un peu d’eau avec des oignons, puis noyés dans une sauce crémeuse au fromage (souvent de yak).

Une variation (nommée « kewa datse« ) s’enrichit de pommes de terre coupées en lamelles. La version luxueuse intègre des champignons (chinois ou sauvages, type chanterelles), la photo de ce plat est en tête de cet article.

Mon avis ? Ce plat est délicieux, même au bout de 14 jours !

Cette sauce crémeuse au fromage accompagne aussi souvent des légumes bouillis (des feuilles, type épinards). Mais ce n’est plus du ema datshi.

Ensuite au gré de votre voyage vous vous verrez proposer :
– du riz rouge (adapté à la culture en altitude), ou blanc pour accompagner chaque assiette,
– du blanc de poulet émincé très fin, cuisiné avec du gingembre, de l’ail et des piments frais, ou un peu de boeuf cuisiné avec les mêmes ingrédients et un peu de curcuma façon curry,
– des légumes sautés façon chop suey (à la chinoise), avec ail et gingembre et piments encore,
– parfois des nouilles sautées à la chinoise,
– des piments frais sautés au beurre (de yak),
– quelques rares salades composées à base de concombre, tomates, feuilles type épinards ou kangu (indonésien), oignon, et piment frais.

Prenez une assiette, servez-vous au buffet (photos ci-dessus) et accompagnez d’une petite tasse de thé (noir ou au beurre de yak).

Je n’ai jamais vu de plat de poisson. Mais le Bhoutan n’ayant aucun accès côtier on ne peut lui en tenir rigueur.

Le dessert n’est pas un élément qui entre dans l’alimentation au Bhoutan. Au mieux les hôtels proposent des fruits frais, ou une salade de fruits.

cuisine du Bhoutan, culture du riz rouge

À l’Est du Bhoutan, un couple de fermiers trie son riz rouge au bord de la route (très peu de circulation).

Le thé est la boisson de prédilection au Bhoutan (dont le thé au beurre de yak légèrement salé), ainsi que les sodas importés et la bière (locale de préférence, la Druk, photo ci-dessous). Très peu de vin, quasiment aucun cocktail.

cuisine bhoutanaise, bière locale Druk 11000

Vous l’avez compris, je n’ai pas été particulièrement enthousiasmée par la cuisine bhoutanaise pendant mon voyage au Bhoutan, même si j’ai mangé à ma faim et sainement.

Pourtant – et selon ma tradition personnelle qui consiste à acheter un livre de cuisine dans chaque pays visité – j’ai malgré tout déniché et acheté au marché de Thimphu un joli livre de recettes de cuisine bhoutanaise (en anglais, publié par un Bhoutanais). Ce livre ne présente que vingt-sept recettes de cuisine (dont certaines sont des variantes), ce qui confirme le peu de diversité de la cuisine au Bhoutan :

Livre de cuisine bhoutanaise, Authentic Bhutanese Cookbook

Si vous êtes curieux, gourmand, ou si vous êtes collectionneur, je vous recommande donc ce livre : « Bhutanese Cookbook« , rédigé et illustré par Punap Ugyen Wangchuk.

Bref, vous l’aurez compris on ne vient pas au Bhoutan pour découvrir les saveurs de la cuisine bhoutanaise ! On y vient pour ses paysages, sa culture, et son ambiance particulière.

J’espère que mes remarques peu enthousiastes sur le manque de diversité de la cuisine bhoutanaise ne vous empêcheront pas de partir à votre tour visiter ce beau royaume de l’Himalaya ! Un peu de frustration dans l’assiette ne doit pas freiner l’envie de découvrir une destination encore peu fréquentée.

D’autres articles sur mon voyage de 15 jours au Bhoutan suivront dans les semaines à venir, avec notamment le récit de quelques étapes émouvantes.

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À très vite !

Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage au Bhoutan ? Voici quelques pistes à explorer :

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