Requin gris, île Maurice

S’offrir une journée en mer avec deux plongées sous-marines et le déjeuner à bord peut paraître un peu cher. Mais si obtenez en prime dauphins, requins et baleines ?…

Voici la suite de mon récit publié en deux parties, à propos d’une journée plongée sous-marine dans les eaux de l’île Maurice. Vous pouvez lire la première partie mise en ligne hier, en cliquant sur cette page.

Nous sommes donc à bord de l’un des bateaux du centre de plongée Blue Water Diving Centre, en compagnie du célèbre Hugues Vitry qui nous fait découvrir les requins sur un site confidentiel au Nord de l’île Maurice. Suivez le guide pour la suite (mais ne ratez pas non plus les baleines sur la partie 1 de ce récit !) :

Nous sommes en observation depuis quelques minutes déjà dans le bassin aux requins. Les photographes amateur s’en donnent à coeur joie, au mépris parfois de certaines précautions élémentaires sous l’eau mais sous l’oeil attentif de mon ami Hugues. Ici et avec lui pas question de plongée bouffon au cours desquelles on vous fait toucher les requins : ceux-là sont à l’état sauvage, dans leur milieu naturel. Il faut respecter.

Sur ma droite surgit un énorme poisson ange empereur plus gros qu’une poêle à frire ! J’ai envie de prévenir le plongeur qui s’est glissé trois mètres devant moi mais je risque d’être emportée par le flux et me retrouver au milieu de nos amis aux dents agiles que nous sommes venus observer.

Le poisson ange glisse nonchalamment sur la droite du plongeur, l’observe quelques secondes comme s’il voulait attirer son attention. Réussi ! Le plongeur braque l’appareil photo d’une main et flashe l’impudent rayé de jaune et de blanc qui traîne dans son sillage une timide femelle, sans doute nettement plus jeune, qui fuit plus vite qu’il n’en faut pour le dire.

Les requins tournent inlassablement au creux de leur arène de roches et nous restons fascinés par leur mouvement quasi reptilien.

Certains plongeurs rêvent de voir un jour UN requin, ici nous en avons 18 sous les yeux.

Les requins sur ce site sont des requins gris pour la plupart. Requin adoptant un comportement très social, il se repose le jour et chasse principalement la nuit. De jour, ils se regroupent dans les passes ou dans les lieux leur offrant une grande oxygénation. Il est possible aussi d’observer ces requins se reposant sur le fond dans des cavernes sous-marines.

Le requin que nous avons croisé avant d’entrer dans la fosse est un requin corail (trianodon obesus), une femelle qui sortait tout juste d’un accouplement sauvage : sur son corps les traces de morsures des mâles étaient très visibles et sa nageoire pectorale droite était lacérée, elle avait du sable incrusté sur sa tête (maintenue par plusieurs requins sur le fond sableux). L’amour vache.

À noter aussi la présence d’un autre requin corail avec les gris dans cette arène. Les gris étaient au nombre de 29 au début de notre plongée, et 13 quand nous en sommes sortis, même si d’autres requins arrivaient lentement dans le bassin.

Et puis entre les roches glissent deux crabes étranges, de la taille d’une carte numérique Compact Flash (appréciez mes références !), aux pattes ocre et au corps bleu vif strié d’ocre et de vert. Surprenant ! Peu farouche ils agitent leurs longues pattes sous notre nez comme s’ils savaient qu’aujourd’hui les stars sont ailleurs…

Il est temps de quitter le site et nous remontons vers la surface non sans surveiller nos genoux : oursins crayons mais aussi oursins savoureux à déguster se nichent dans tous les trous, prêts à nous laisser un souvenir cuisant pendant quelques jours.

De retour à bord nous sommes tous heureux : quelle belle journée ! Baleines + requins = nous sommes comblés, et reconnaissants.

Le poulet rôti est de sortie, jambon, chips et ananas au menu du pique-nique font le bonheur des petits et la satisfaction des plus grands. Le tout faisant partie de la prestation du centre de plongée. Eau, jus de fruits, sodas, café et thé complètent le service à bord. Puis nous reprenons notre croisière.

Installés à l’avant du bateau en attendant de rejoindre le site de notre seconde plongée nous prenons le soleil tout en écoutant les explications de Hugues sur le comportement des requins et celui des baleines qu’il a appris à côtoyer au fil des années et grâce aussi à des études scientifiques puisqu’il est devenu au fil des ans l’interlocuteur privilégié de tout ce petit monde qui accourt du monde entier.

Et survient alors la cerise sur le gâteau : « des dauphins ! ».

En effet, ils sont 4 à sauter droit devant, à cinquante mètres du bateau. Les enfants trépignent de joie, les parents sont tout autant excités.

Puis les dauphins se multiplient et se lancent dans une course folle pendant une bonne vingtaine de minutes le long de l’étrave. Appareils photos, caméras, nous mitraillons. Mais très vite nous succombons au simple plaisir de les observer jouer et faire la course avec notre bateau qui ne ralentit pas.

Certains plongeurs rêvent de voir un jour UN requin, ici nous en avons 18 sous les yeux…

Ce sont des dauphins stenelles ou encore dauphins à long bec (stenella longirostris). En anglais leur nom (spinner dolphin) signifie « dauphin tournoyeur » relatif aux cabrioles effectuées hors de l’eau lors des sauts. Ce sont des dauphins qui chassent principalement la nuit.

D’autres dauphins vus aussi en compagnie des stenelles sont des « grands dauphins » (tursiops truncatus), très familiers : ils s’approchent souvent des hommes, sans aucune timidité ni crainte apparente.

Ces dauphins vont nous suivre jusqu’au site de notre seconde plongée au pied de l’île Coin de Mire, toujours dans le Nord de l’île Maurice. Nous les voyons s’éloigner sous l’eau quand nous passons sous la surface pour aller rejoindre l’épave du Djabeda qui gît toute droite sur sa quille par 40 mètres de fond.

Massive, l’épave du Djabeda ne bouge pas au fil des ans. Je la retrouve telle que je l’ai souvent visitée, avec quelques coraux mous en plus, des nudibranches sur la coque, et une faune bien installée depuis des lustres qui nous accueille en hôtes.

Photographe sous-marin reconnu, Hugues en profite pour me faire poser un peu le long de l’épave. Je me prête bien volontiers à l’exercice qui – vous le savez – n’est pas nouveau pour moi. Je sais aussi qu’il m’offrira bien gentiment ces photos à la fin de mon séjour. Je vous les montre ici, pour vous permettre d’apprécier la taille de l’épave et sa flore fixée.

Sur le chemin du retour vers Trou aux Biches nous observerons de nouveau des baleines. Plusieurs.

Baleine à bosse, île Maurice

Et à nouveau des dauphins. Nombreux.

Le soir en débarquant sur le ponton de Trou-Aux-Biches nous ne saurons pas déterminer ce qui nous aura le plus plu : dauphins, requins, ou baleines. Une belle journée !

 

En rentrant à l’hôtel Récif Attitude quelques kilomètres plus bas à Pointe-Aux-Piments j’ai décidé de m’octroyer un dîner mauricien pour rester dans la belle ambiance de cette journée extra-ordinaire : curry de poulet avec son chatini de bringelles (aubergines), purée de giraumon (la citrouille d’ici), salade de poulpe parfaitement cuit, et bien sûr vindaye de fruits de mer. Le tout servi avec des chapati, ces petites galettes de pain indien dont je raffole (à consommer malgré tout avec modération si vous voulez conserver votre silhouette) et un délicieux chatini coco que je ne trouve qu’ici, sur l’île Maurice. Un bon moment, en agréable compagnie, et sous les étoiles face à la mer. Je vous le recommande vivement, d’autant qu’on me dit que le mobilier du bar et du restaurant doit être remplacé demain.

Gardez en mémoire le nom de cet hôtel, Récif Attitude, et celui du groupe d’ailleurs qui exploite sous sa signature aujourd’hui 5 hôtels sur la côte mauricienne. J’ai entendu des éloges également à propos de l’Émeraude Attitude, un autre 3* sur la côte Est qui possède une plage splendide dit-on. Si vous le souhaitez j’irai y faire un tour, un petit repérage, pour vous !

Envie d’en apprendre davantage sur mes nombreux voyages et ma vie sur l’île Maurice ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en novembre 2011 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne à ce jour. Les articles re-publiés ici sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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