Être en séjour à Tahiti et ne rien voir ?… Oui, je l’ai fait ! Bien malgré moi…

 

Toute petite forme aujourd’hui : je n’ai réussi à dormir que quelques heures, et les seuls efforts que j’ai faits ont été de me conduire du lit à la salle de bain, aller et retour…

Par la baie vitrée j’aperçois un lagon et quelques palmiers. Je suis à Tahiti, je rêve de prendre un taxi et de partir en exploration mais j’en suis bien incapable (je ne tiens pas debout plus d’un quart d’heure sans avoir les genoux flageolants). De toutes façons hier l’Homme a emprunté mon appareil photo parce que la batterie du sien était déchargée. Mon premier séjour à Tahiti, et je suis enfermée dans une chambre d’hôtel sans énergie pour en sortir…

Depuis plus de vingt-quatre heures je n’ai avalé que deux cuillères d’un risotto infâme (seul riz possible sur la carte du room service d’un hôtel de groupe américain qui refuse de me servir un simple bol de riz blanc) et une tranche de pain.

Je m’affaiblis et je me déshydrate, mais la fièvre n’est revenue que deux ou trois heures en début de nuit, puis elle a disparue. Pour revenir en début d’après-midi. A priori je ne pense pas avoir la dengue, je ne serais même pas capable de soulever une petite cuillère. Mais je suis tout de même en piteux état et si c’est seulement une intoxication alimentaire, elle est violente.

J’ai réussi à publier hier soir un article que j’ai rédigé en plusieurs fois, surtout destiné à ma famille. Je pense qu’il faudra que je le corrige plus tard, je n’ai eu le courage de me relire avant de cliquer sur le bouton « envoyer ». Je rédige mollement ce petit billet d’humeur, en espérant avoir le courage dans l’après-midi de le publier avant de quitter l’hôtel pour rassurer ma famille puisque je ne pourrai plus me connecter ensuite pendant près de 48 heures.

Les heures s’écoulent lentement et je somnole parfois, repoussant toutes les deux heures les femmes de ménage qui s’obstinent à vouloir faire la chambre. Je suis terriblement heureuse de me trouver dans un hôtel avec une climatisation dans la chambre. Je suis un peu les infos sur LCI puis sur CNN, vive les chaînes câblées ! Etrange pourtant de retrouver la réalité après neuf jours d’immersion aux Marquises où le temps pour nous s’est arrêté.

L’Homme doit venir me chercher à l’hôtel vers 17h ce soir. Le catamaran a débarqué notre petite équipe de tournage sur l’île de Nuku Hiva d’où ils prendront un vol vers Papeete où je les retrouverai directement à l’aéroport. Puis nous entamerons le trajet le plus stupide qu’il m’ait jamais été donné de faire : rejoindre l’archipel des Tonga depuis Papeete mais en passant par Los Angeles ! Trente-cinq heures de voyage, dont une escale de quinze heures à L.A. puis une autre escale aux Samoa ou aux Fidji, nous ne savons pas encore.

Vous ne savez sans doute pas où se trouve l’archipel des Tonga, laissez-moi vous expliquer : prenez une ligne droite depuis Papeete dans le Pacifique et étirez-la vers votre gauche, presque au-dessus de la Nouvelle-Zélande, vous voyez ?… Géographiquement c’est comme si vous deviez faire un New York / Los Angeles, en ligne droite. Et bien non, nous allons remonter trois fuseaux horaires vers L.A., faire une longue escale en salle d’embarquement close, puis prendre un autre vol pour redescendre vers les Fidji en sautant une journée à rebours (la fameuse ligne de démarcation de jour !) puis repartir vers les Tonga à moins de deux heures de vol vers l’Est (et arriver le lendemain, toujours à cause de la ligne de démarcation de jour).

C’est une perte de temps et surtout d’énergie considérable. En creusant le sujet j’avais réussi à raccourcir ce trajet à quinze heures, avec escale obligatoire de quelques heures, mais en ligne droite. Il eut juste fallu commencer le tournage deux ou trois jours plus tôt pour que les dates de vols soient compatibles avec notre programme de tournage. Mais restrictions de budget oblige nous perdrons donc 1 journée et demi à traverser le Pacifique dans les deux sens. Dans l’état dans lequel je me sens aujourd’hui j’ai peu de considération pour les restrictions budgétaires, je suis plus accommodante d’habitude.

Ce soir donc nous décollerons à 22h pour Los Angeles. Et il s’avère que je ne suis pas la seule à être malade dans l’équipe finalement.

Je me demande dans quel état nous arriverons tous sur place aux Tonga…

En tête de cet article une photo du petit aéroport charmant de Nuku Hiva, aux Marquises. Ce séjour restera un très beau souvenir de voyage et me donnera envie de retourner aux Marquises pour en profiter encore davantage.