Marie-Ange Ostré, pirogue à Borneo

Il me faut aborder aujourd’hui un sujet qui, semble-t-il, fâche de nombreux lecteurs sur le web : la publicité. J’ai lu récemment plusieurs débats épineux à ce sujet, j’ai souvent souri, parfois franchement ri !

Vous n’êtes pas sans savoir que le marché de la publicité sur le web francophone s’organise, se structure, pour essayer de rattraper le temps perdu par rapport au marché anglophone qui a vite compris l’intérêt de divulguer une information à l’attention du plus grand nombre et en un temps record. Internet s’y prête à merveille, et de plus en plus de sites web ou de blogs sont désormais contactés par des régies publicitaires ou directement par des clients qui souhaitent faire parler de leur produit. Et c’est le cas d’Un Monde Ailleurs

Il y a divers moyens de diffuser de la publicité sur un blog mais je n’en citerai que trois ici : l’insertion d’une bannière (petit logo ou suite d’images animées qui renvoient vers le site du client), la publication d’articles sponsorisés,  et le publi-reportage :

  • des bannières vous en voyez deux sur mon blog (pour notre matériel photo et pour notre équipement de plongée) ; ce n’est pas franchement de la publicité à mon sens mais plutôt une façon de remercier les sponsors de l’Homme dont je profite aussi, par effet rebond.
  • l’article sponsorisé est commandé par le client final (directement ou via une régie publicitaire) et le blogueur rédige puis publie un article sur un produit précis qui lui est imposé. La règle essentielle est de laisser une quasi-totale liberté d’expression à l’auteur pour qu’il conserve le ton et le vocabulaire qu’il a l’habitude d’employer ; l’article doit rester « vrai » même s’il est rémunéré, et se fait l’écho d’une campagne de promotion, ou promotion lui-même.
  • le publi-reportage entre dans un cadre légèrement différent : un client ou une régie publicitaire contacte l’auteur d’un blog et lui propose de publier, contre rémunération, un article ou une série d’articles sur un thème donné. Ce peut être la dernière collection d’un grand couturier ou la mise en valeur d’une ville, comme Bruges l’hiver dernier.

Bien sûr, plus le blog connaît de succès, plus l’auteur est susceptible d’être contacté pour s’adresser à son lectorat, faire des recommandations et gagner ainsi un peu d’argent.

Pendant mon voyage en Australie j’ai été contactée en moins de trois jours par deux régies publicitaires différentes. La première m’a proposé d’être rémunérée pour me faire l’écho d’une nouvelle forme de promotion des guides Voyager Pratique Michelin, la seconde en me suggérant très fortement de m’inscrire chez elle pour pouvoir ensuite être contactée pour des offres plus précises. Sur le coup, j’ai voulu tourner le dos et dire « passez votre chemin bonnes gens, je ne mange pas de ce pain-là !« . Mais…

Une heure plus tard, en y réfléchissant plus sérieusement, j’ai réalisé qu’Un Monde Ailleurs, bien que je m’en défende, fait déjà la promotion de nombreuses destinations, hôtels, restaurants, livres, etc… et sans que je sois rémunérée. Enfin… pas exactement puisque si je vous parle des Tonga, c’est que j’y suis allée dans le cadre d’un tournage de documentaire et non seulement je n’ai pas payé mes nuits dans cet hôtel mais j’étais à l’époque rémunérée par notre producteur pour les photos que j’ai faites au cours de ce voyage. Bien sûr l’hôtel de Paraty au Brésil ne sait probablement pas que j’ai eu un véritable coup de cœur pour son établissement de charme et que je vous en ai parlé, mais là encore j’étais payée en tant qu’éclairagiste sous-marin et le producteur a réglé la note d’hôtel pour toute l’équipe.

Par contre, quand je vous vante les mérites du centre de plongée de Hugues Vitry ou de celui de Jean-Michel Langlois tous deux situés sur l’île Maurice, vous savez que ce sont des cris du cœur puisqu’il s’agit là de deux amis chers en qui j’ai une totale confiance et je sais que vous y serez bien accueillis et que vous y ferez des plongées superbes en toute sécurité ; j’ai juste envie de vous en faire profiter. Mais je confesse que lorsque je plonge chez eux, ils m’accueillent à titre gratuit, au titre d’amie. Alors, promo ou pas promo ?…

Alors, Un Monde Ailleurs n’est-il qu’un blog de pub ?!…

Non !

Et en tous cas ce n’est pas ainsi que je l’ai conçu, et ce n’est pas ainsi qu’il continuera à être développé. Un Monde Ailleurs est et restera un blog indépendant, rédigé par un auteur indépendant.

Mais je suis aussi photographe et rédactrice pour la presse, et auteur de contenu web pour des chaînes nationales, la raison pour laquelle je voyage beaucoup et la raison pour laquelle j’ai tant à vous raconter ici. Or entre deux tournages, entre deux articles de presse, je dois continuer à travailler. Et si on me propose de rédiger un article qui reste cohérent avec le contenu de mon blog, je dois y réfléchir à deux fois. C’est ce que j’ai fait.

Lorsque j’ai accepté la proposition de la régie publicitaire Blogrider pour l’article sur les guides Michelin, j’ai bien spécifié que je voulais rester totalement libre de mon contenu et de mes écrits et que je ne publierais rien qui ne soit en accord avec ma ligne éditoriale : le voyage, et par extension la plongée sous-marine, la photographie, la gastronomie, le tourisme en général. Blogrider a accepté sans protestation.

Ici, vous ne me verrez jamais vanter les charmes d’un camembert ou les atouts d’un déboucheur d’évier. J’ai donc reçu une note de deux lignes sur l’objectif de mon article (relayer la campagne vidéo de Michelin) et carte blanche sur la façon de le traiter. J’ai décidé de vous parler de mon utilisation des guides papier dans la préparation de mes voyages puisque je n’avais jamais abordé ce thème ici, et d’ailleurs j’aurais du le faire plus tôt puisque ce sujet vous a fait longuement réagir !

J’ai ensuite soumis mon texte à la régie pub qui l’a transmis à Michelin, les deux l’ont validé, sans omettre une seule virgule ni changer le moindre mot. J’ai publié. Je serai rémunérée.

Ma seule restriction imposée fut de ne pas citer le nom des concurrents de Michelin, et je m’y suis prêtée bien volontiers puisque j’estime que c’est de bonne guerre. Et vous restiez libres de le faire dans vos commentaires…

Très honnêtement je pensais que cet article serait un coup unique, et cela m’amusait de le faire.

J’ai eu l’occasion dans le passé de rédiger de nombreux communiqués de presse, c’est à la fois ennuyeux et excitant puisqu’il s’agit de faire passer un certain nombre de mots-clés sur un minimum d’espace pour retenir l’attention du lecteur. Ici, pas de mots-clés mais le challenge personnel de conserver l’attention de mes lecteurs, et pourquoi pas, de les intéresser en leur parlant d’un produit dont, à l’origine, il ne me serait pas venu à l’esprit de parler. Je ne regrette en rien cet article sur Michelin, j’ai pris plaisir à l’écrire et plaisir à échanger avec vous ensuite sur votre utilisation des guides papier. Au moins maintenant, je sais que nous avons des points en commun !

Mais l’article Michelin n’était pas encore publié que Blogrider me proposait une autre collaboration, beaucoup plus sérieuse, beaucoup plus intéressante. Et c’est la raison de cet article aujourd’hui.

Un office de tourisme m’envoie en reportage sept jours sur sa destination, pour vous en parler. Comme lorsque je suis en tournage, je serai rémunérée pour le temps passé sur place et les photos que je rapporterai. Comme lorsque je suis en tournage, tous mes frais seront pris en charge (dans une limite raisonnable bien sûr). Je suis rédactrice web, je vais travailler. Mais à la demande d’un autre client : ce n’est plus un producteur ou un magazine qui me fait monter dans un avion, mais un office de tourisme. Ce pourrait être un groupe hôtelier, un voyagiste ou un restaurateur. Pour moi, c’est une autre mission. Mais pour vous ?…

Pour vous il n’y aura strictement rien de nouveau !

Pendant ce voyage, et comme en Égypte ou en Australie dernièrement, je vais m’efforcer de publier chaque soir un petit récit de ma journée, mes impressions du jour, vous montrer une photo ou deux, partager avec vous ma découverte de ce pays que je ne connais pas encore. Ensuite, à mon retour, je livrerai au client une dizaine d’articles et une grosse sélection de photos dont il usera sur le web à des fins promotionnelles.

Ne vous méprenez pas, je ne pars pas pour vous écrire pendant sept jours « ce pays est splendide et je l’adore !« , surtout si je ne le pense pas ! D’ailleurs l’office de tourisme m’a fait savoir que je suis totalement libre de parler de ce qui ne me plait pas et j’ai déjà un a priori contre la gastronomie locale donc il est fort possible que je vous en parle…

Non, je ferai comme d’habitude : je raconterai ma réalité du voyage, je vous montrerai ma vision de ce pays. En toute liberté.

Alors me direz-vous, j’aurais pu me passer de la publication de cet article-là où je remets d’avance les pendules à l’heure avant même d’être lynchée (peut-être ?). Oui et non.

J’aurais pu partir le nez au vent et vous raconter ce nouveau voyage mais vous auriez été surpris peut-être par mes liens qui renverront vers l’office de tourisme en question. Comme je l’ai fait pour l’Égypte et la Mer Rouge en février dernier pour le compte de Plongeurs International et du centre de plongée Red Sea Diving Safari qui nous avaient invités. Vous savez de toutes façons que si mes plongées ne m’avaient pas plu, je ne vous en aurai même pas parlé !

Nous avons vous et moi une relation de confiance, et je préfère dès aujourd’hui vous dire tout haut ce que certains d’entre vous auraient peut-être pensé tout bas. Oui je vais être payée pour parler de ce prochain voyage, et non ça ne change strictement rien au fait que je reste totalement indépendante et que je continuerai à écrire ce que je veux !

Tout ce que je veux…

Et je compte sur vous pour en faire autant dans vos commentaires…

😉

Cet article a été publié une première fois en avril 2008 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne. Les articles re-publiés ici le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

Rédiger et illustrer un site web ou un blog représente des heures, des années de travail. Prélever sur Internet sans autorisation préalable des photos ou des textes (tout ou partie) est une violation des droits d’auteur. Des outils permettent de dénicher facilement les « emprunteurs » et de les poursuivre (dans le pire des cas), ce sont d’ailleurs souvent les lecteurs qui nous alertent. Si vous souhaitez utiliser un extrait d’article ou une photo n’hésitez pas à demander depuis la page Contact sur ce site. Merci pour votre compréhension.

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