J’aurais pu prendre exemple et passer sept ans au Tibet, mais je crains le froid. Or ici l’hiver la température descend jusqu’à – 25°, suffisamment pour faire exploser les vitres des imprudents qui aiment tant la modernité (me souffle-t-on ici). Alors pour moi ce sera cette année un court voyage de 3 jours au Tibet.
Bâties sur des charpentes en bois, sans clous ni vis, et avec des briques de boue séchée, les maisons ne résistent pas plus de trente ans dans ces montagnes époustouflantes de beauté. Quand la famille construit une nouvelle maison (sans pour autant détruire la précédente dans laquelle parfois certains sont décédés) ils oublient l’un des préceptes tibétains que la jeunesse enfouit précipitamment dans les frémissements de l’impétuosité : « old is gold« … (= ce qui est vieux vaut de l’or).
Deux heures plus tard, et après avoir un dernier arrêt pour admirer de loin les neiges éternelles de la montagne du Dragon de Jade qui culmine à 5 300 mètres, j’ai enfin quitté les limites du Yunnan pour m’installer en soirée dans ce qui me semble être aujourd’hui le plus bel hôtel du monde : le Banyan Tree de Ringha.
Je me méfie toujours un peu des hôtels qui prétendent aider à l’environnement ou à la préservation des populations…
Ce séjour très particulier mérite un récit circonstancié, tant cet hôtel est indissociable des expériences que j’ai vécu ici dans les petits villages tibétains environnants. Aucun touriste ne s’aventure dans la région, sauf si vous venez précisément au Banyan Tree Ringha (qui tient son nom à la fois du groupe Banyan Tree réputé en Asie pour le raffinement de ses hôtels et du nom du village tout proche, Ringha, dont il alimente l’économie).
Mais pourquoi partir au bout du monde et dormir quelques nuits dans un hôtel de luxe ?
J’avais le choix entre différentes options pour visiter la région de Shangri-La dont le nom seul suffisait à me faire rêver : l’inaccessible… Mais le Banyan Tree de Ringha est établi au centre d’un groupe de six villages tibétains bien à l’écart de la ville la plus proche, six villages préservés de la modernité et qui vivent toujours de l’agriculture et du nomadisme.
L’hôtel participe à la préservation des traditions des Tibétains et les Tibétains bénéficient de la visite des touristes qui ont eu le courage (et le temps) de monter jusqu’ici, à 3 200 mètres d’altitude. Un échange de bons procédés, une parfaite collaboration.
Je me méfie toujours des discours marketing de certains hôtels qui prétendent aider à l’environnement ou à la préservation des populations en demandant (par exemple) aux clients de ne pas faire changer leurs serviettes de bain tous les jours et en aidant par l’achat d’artisanat local. Pieux discours, qui dissimule de temps en temps un simple souci d’économie.
Mais à Ringha j’ai pu constater qu’il n’en est rien : l’hôtel est parfaitement intégré au paysage puisqu’il a acheté d’anciennes maisons tibétaines traditionnelles et les a réinstallées sur le terrain de l’hôtel. D’autre part la majorité du personnel est local (quel bonheur pour le client !) et les activités proposés par le Banyan Tree sont toutes en relation avec la découverte de la région et des traditions tibétaines.
Ici, non loin de la frontière birmane, j’ai vécu un rêve inaccessible… Que ce soit la journée à cheval pour parcourir les kilomètres qui séparent les villages sur l’immense plateau de Ringha (l’hôtel fait en sorte que vous ne fassiez pas trop d’efforts physiques à cette altitude et loin d’un hôpital), que ce soit la cérémonie de mariage tibétain à laquelle j’ai pu participer, ou encore le déjeuner pris en compagnie des villageois qui m’ont invitée chez eux à découvrir les secrets de fabrication du beurre de yak et du fromage,.. Un séjour dans cet hôtel contribue à vous faire entrer en douceur et avec sérénité dans un monde différent, celui d’une population mi-nomade mi-paysanne qui cultive terre et traditions.
Et que dire des paysages, de la pureté de l’air et de la lumière ? Ou encore du sourire des Tibétains et de leur accueil timide mais chaleureux ?
Sans parler de la beauté des chambres du Banyan Tree Ringha… Je suis époustouflée, par tant de luxe parfaitement intégré dans l’architecture locale. J’ai même filmé la chambre (pardon : la villa) tant sa décoration et sa taille sont uniques, je vous en reparlerai donc après mon retour à Paris pour vous faire découvrir cet hôtel exceptionnel.
Je suis enchantée, sous le charme, et définitivement conquise. A tel point que j’ai inscrit sur ma liste de destinations à venir la capitale de cette province contestée : Lhassa. Je veux en voir davantage !…
Depuis l’aéroport Shangri-La de la ville de Deqing (située à trente minutes en voiture de Ringha), on peut atteindre Lhassa par avion chaque vendredi. Alors je sais déjà que je reviendrai à Ringha, ne serait-ce que pour offrir à mon organisme l’étape indispensable pour lui permettre de s’adapter en douceur (dans un confort douillet et luxueux mais surtout sans ostentation) à l’altitude qui met un bémol à votre dynamisme.
Ne serait-ce que pour offrir une photo imprimée à celles et ceux qui m’ont permis de les photographier après quelques hésitations de pudeur et de timidité vite réprimées.
Ne serait-ce que pour retrouver ce paysage à couper le souffle, ces envols de corbeaux dignes d’un Hitchcock et ces rires spontanés lors de mes efforts pour prononcer le « merci » en tibétain qui est un mélange phonétique entre « karen » et « kren« . Pas si simple de dire merci le plus naturellement du monde.
Alors j’ai copié ces hommes et ces femmes aux visages burinés en joignant mes mains à hauteur de ma poitrine avant de m’incliner : on ne peux que s’incliner devant pareille beauté…
Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage en Chine ? Voici quelques pistes à explorer :
Cet article a été publié une première fois en octobre 2009 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne aujourd’hui. Les articles re-publiés sur ce site le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». Malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à cet article, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.
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Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
J’aurais pu prendre exemple et passer sept ans au Tibet, mais je crains le froid. Or ici l’hiver la température descend jusqu’à – 25°, suffisamment pour faire exploser les vitres des imprudents qui aiment tant la modernité (me souffle-t-on ici). Alors pour moi ce sera cette année un court voyage de 3 jours au Tibet.
Bâties sur des charpentes en bois, sans clous ni vis, et avec des briques de boue séchée, les maisons ne résistent pas plus de trente ans dans ces montagnes époustouflantes de beauté. Quand la famille construit une nouvelle maison (sans pour autant détruire la précédente dans laquelle parfois certains sont décédés) ils oublient l’un des préceptes tibétains que la jeunesse enfouit précipitamment dans les frémissements de l’impétuosité : « old is gold« … (= ce qui est vieux vaut de l’or).
Je suis enfin depuis ce soir aux limites de la province du Shangri-La. Je vous raconterai prochainement mon petit périple d’une journée entre la vieille ville historique de Lijiang jusqu’aux frontières du Tibet.
Deux heures plus tard, et après avoir un dernier arrêt pour admirer de loin les neiges éternelles de la montagne du Dragon de Jade qui culmine à 5 300 mètres, j’ai enfin quitté les limites du Yunnan pour m’installer en soirée dans ce qui me semble être aujourd’hui le plus bel hôtel du monde : le Banyan Tree de Ringha.
Je me méfie toujours un peu des hôtels qui prétendent aider à l’environnement ou à la préservation des populations…
Ce séjour très particulier mérite un récit circonstancié, tant cet hôtel est indissociable des expériences que j’ai vécu ici dans les petits villages tibétains environnants. Aucun touriste ne s’aventure dans la région, sauf si vous venez précisément au Banyan Tree Ringha (qui tient son nom à la fois du groupe Banyan Tree réputé en Asie pour le raffinement de ses hôtels et du nom du village tout proche, Ringha, dont il alimente l’économie).
Mais pourquoi partir au bout du monde et dormir quelques nuits dans un hôtel de luxe ?
J’avais le choix entre différentes options pour visiter la région de Shangri-La dont le nom seul suffisait à me faire rêver : l’inaccessible… Mais le Banyan Tree de Ringha est établi au centre d’un groupe de six villages tibétains bien à l’écart de la ville la plus proche, six villages préservés de la modernité et qui vivent toujours de l’agriculture et du nomadisme.
L’hôtel participe à la préservation des traditions des Tibétains et les Tibétains bénéficient de la visite des touristes qui ont eu le courage (et le temps) de monter jusqu’ici, à 3 200 mètres d’altitude. Un échange de bons procédés, une parfaite collaboration.
Je me méfie toujours des discours marketing de certains hôtels qui prétendent aider à l’environnement ou à la préservation des populations en demandant (par exemple) aux clients de ne pas faire changer leurs serviettes de bain tous les jours et en aidant par l’achat d’artisanat local. Pieux discours, qui dissimule de temps en temps un simple souci d’économie.
Mais à Ringha j’ai pu constater qu’il n’en est rien : l’hôtel est parfaitement intégré au paysage puisqu’il a acheté d’anciennes maisons tibétaines traditionnelles et les a réinstallées sur le terrain de l’hôtel. D’autre part la majorité du personnel est local (quel bonheur pour le client !) et les activités proposés par le Banyan Tree sont toutes en relation avec la découverte de la région et des traditions tibétaines.
Ici, non loin de la frontière birmane, j’ai vécu un rêve inaccessible… Que ce soit la journée à cheval pour parcourir les kilomètres qui séparent les villages sur l’immense plateau de Ringha (l’hôtel fait en sorte que vous ne fassiez pas trop d’efforts physiques à cette altitude et loin d’un hôpital), que ce soit la cérémonie de mariage tibétain à laquelle j’ai pu participer, ou encore le déjeuner pris en compagnie des villageois qui m’ont invitée chez eux à découvrir les secrets de fabrication du beurre de yak et du fromage,.. Un séjour dans cet hôtel contribue à vous faire entrer en douceur et avec sérénité dans un monde différent, celui d’une population mi-nomade mi-paysanne qui cultive terre et traditions.
Et que dire des paysages, de la pureté de l’air et de la lumière ? Ou encore du sourire des Tibétains et de leur accueil timide mais chaleureux ?
Sans parler de la beauté des chambres du Banyan Tree Ringha… Je suis époustouflée, par tant de luxe parfaitement intégré dans l’architecture locale. J’ai même filmé la chambre (pardon : la villa) tant sa décoration et sa taille sont uniques, je vous en reparlerai donc après mon retour à Paris pour vous faire découvrir cet hôtel exceptionnel.
Je suis enchantée, sous le charme, et définitivement conquise. A tel point que j’ai inscrit sur ma liste de destinations à venir la capitale de cette province contestée : Lhassa. Je veux en voir davantage !…
Depuis l’aéroport Shangri-La de la ville de Deqing (située à trente minutes en voiture de Ringha), on peut atteindre Lhassa par avion chaque vendredi. Alors je sais déjà que je reviendrai à Ringha, ne serait-ce que pour offrir à mon organisme l’étape indispensable pour lui permettre de s’adapter en douceur (dans un confort douillet et luxueux mais surtout sans ostentation) à l’altitude qui met un bémol à votre dynamisme.
Ne serait-ce que pour offrir une photo imprimée à celles et ceux qui m’ont permis de les photographier après quelques hésitations de pudeur et de timidité vite réprimées.
Ne serait-ce que pour retrouver ce paysage à couper le souffle, ces envols de corbeaux dignes d’un Hitchcock et ces rires spontanés lors de mes efforts pour prononcer le « merci » en tibétain qui est un mélange phonétique entre « karen » et « kren« . Pas si simple de dire merci le plus naturellement du monde.
Alors j’ai copié ces hommes et ces femmes aux visages burinés en joignant mes mains à hauteur de ma poitrine avant de m’incliner : on ne peux que s’incliner devant pareille beauté…
Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage en Chine ? Voici quelques pistes à explorer :
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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