Pour mon tout premier voyage au Japon je ne pouvais faire l’impasse sur le célèbre marché aux poissons de Tokyo, un univers à part entière…
Faut-il cesser de parler du Japon parce que cette grande nation a traversé récemment une véritable catastrophe qui laissera des traces ailleurs que dans les esprits ? Faut-il sous prétexte de fausse pudeur ou de compassion faire preuve de silence et tenter de limiter le tourisme au Japon ? Je ne pense pas.
Pourtant j’ai hésité avant de vous proposer ces anecdotes, parce qu’il est difficile d’écrire au sujet du Japon ces jours-ci sans avoir le sentiment d’être hors-sujet ou de le faire sans état d’âme.
Parce qu’en tant que blogueuse voyage je me sens investie aussi d’une double responsabilité : assurer la promotion d’une destination aussi riche culturellement que le Japon est quasiment un devoir, mais respecter mes lecteurs en ne les envoyant pas sur une terre qui pourrait s’avérer dangereuse malgré elle relève aussi de l’honnêteté.
Je ne vous incite pas à vous rendre au Japon, je vous le recommande (en évitant bien entendu les zones à risque).
Environ 400 espèces marines sont vendues chaque jour au marché aux poissons de Tokyo…
J’aurais pu vous montrer ce matin une photo de temple ou de jardin zen. J’aurais pu choisir l’image d’une jeune fille vêtue comme une poupée ou vous proposer une série sur les sushis. Mais on ne visite pas Tokyo, la capitale du Japon, sans se rendre d’abord au marché aux poissons de Tokyo, l’un des marchés les plus célèbres au monde.
Le marché aux poissons de Tsukiji est situé en plein coeur de Tokyo et rassemble environ 900 vendeurs et presque autant de revendeurs et détaillants en tous genres.
Vous y entendrez au lever du jour les enchères sur tous les poissons allant de la sardine jusqu’au thon de 300kg. Vous y verrez toutes les espèces de coquillages et mollusques de la planète. Environ 400 espèces marines sont vendues chaque jour au marché aux poissons de Tokyo, pour près de 2000 tonnes par jour !
J’ai pris une bonne centaine de photos ce matin-là, m’attardant parfois sur des espèces non-identifiées pour la plongeuse que je suis, et tentant quelques bavardages avec l’un ou l’autre des 65 000 salariés du marché. Peine perdue puisque peu de Japonais parlent anglais et encore moins les pêcheurs bien sûr.
Pourtant une photographe blonde dans un marché 100% asiatique attire forcément un peu l’attention. J’ai au moins pu plaisanter avec certains même si je ne suis pas sûre que toutes les plaisanteries étaient de bon goût. Cependant un sourire, le langage des signes et mon attirance pour des coquillages et crustacés curieux m’ont permis de prendre quelques photos pour le moins originales.
Je me souviens notamment de cet homme qui découpait avec une dextérité étonnante et une rapidité sans pareil une tête de poisson à chair rouge. Ce n’était pas du thon, j’en suis certaine. Mais comme vous le voyez sur la photo cet homme avait de l’humour et il a placé, avec l’espoir que je le prendrais en photo, la tête « ébouriffée » du gros poisson au-dessus de la sienne, comme pour s’en coiffer…
Ses collègues ont éclaté de rire, et d’autres ont essayé d’obtenir une photo avec d’autres postures mêlant l’homme au poisson.
Nous n’avons pas forcément le même sens de la plaisanterie, mais c’est un bon souvenir d’échange entre Japonais et Française sans pour autant parler d’autre langue que celle de l’humour.
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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