C’est mon premier séjour au Japon, et d’emblée je suis frappée par le nombre de jeunes femmes qui sont habillées comme d’élégantes poupées avec noeuds et rubans…
Ceux qui n’ont jamais mis les pieds à Tokyo ont en tête quelques images d’Epinal qui valent bien le béret et la baguette française pour les visiteurs qui découvrent Paris.
Néanmoins quand à peine débarquée de votre avion vous vous trouvez projetée en pleine bande dessinée manga, il y a de quoi rendre fou le moins motivé des photographes. J’ai soudain découvert la mode japonaise à Tokyo, en explorant différents quartiers.
J’ai passé onze heures hier à arpenter les rues du quartier de Shinjuku pour dénicher la moindre japonaiserie, le plus petit gadget amusant, et observer le comportement des filles, jeunes et moins jeunes, dans les magasins de vêtements. Renversant !
Première réflexion : les Japonaises sont vraiment jolies, mais surtout en quête d’un look, d’une apparence qui les distingue. Maquillées – voire très maquillées – habillées de court ou de long, aimant les stiletto tout autant que les Doc Martens, elles sont apprêtées ou au contraire faussement négligées. Brunes, blondes et rousses, elles s’appliquent à être, tout au moins à paraître. Et l’ensemble est définitivement élégant.
À Tokyo ce qui frappe, c’est l’éclectisme et la tolérance…
Seconde réflexion : mais comment font-elles pour dépenser autant ? Hier j’ai écumé le quartier de Ginza, antre des boutiques françaises et des couturiers italiens. Et partout les femmes arborent sacs à mains et chaussures coûteuses. À Shinjuku elles collectionnent les sacs en papier des magasins, accumulant les marques, les enseignes, comme le feraient les filles de Sex & the City au cours d’une virée shopping. Identification ?…
À Tokyo ce qui frappe, c’est l’éclectisme et la tolérance : personne ne fixe dans la rue un jeune homme à l’allure androgyne arborant des cheveux mi-blancs mi-bleus. Personne ne s’étonne devant ces femmes déguisées en poupées Candy habillées de jupes à jupons bouffants et coiffées de longues anglaises blondes. Ces personnages se fondent dans le flux de piétons et seuls les regards insistants de quelques Occidentaux médusés, ou amusés, suivent les silhouettes enrubannées ou déjantées.
Parce qu’il y a aussi le style gothique, avec force têtes de mort et giclées de sang imprimées sur les tee-shirts savamment déchirés. Avec bon goût.
Nous ne sommes pas au royaume de la frippe mais dans des magasins de 9 ou 12 étages dont chacun ne fait qu’environ 100 m2, avec un style bien défini entre chaque escalator menant à l’étage suivant : ici les faux-ongles à la pelle (auto-collants), là le punk-rock.
J’avoue avoir succombé à des tee-shirts de belle qualité (sans tête de mort ni épingle à nourrice) et à quelques bricoles stylées pour offrir. Si vous venez à Tokyo, rendez-vous chez Oioi One et chez Magic Cinq dans Shinjuku.
Aujourd’hui je vais explorer le quartier de Shibuya pour assister à des défilés en pleine rue et profiter de ces personnages de dessins animés version grandeur nature.
Même si j’ai du mal à comprendre que l’on ait envie passé 20 ans de prolonger l’enfance en arborant bouclettes blondes et noeuds rose façon Barbie sous un épais maquillage de star, le phénomène m’interpelle et je tiens à en voir davantage pour mieux comprendre.
Hier les jeunes femmes étaient plutôt timides devant mon appareil photo et l’interdiction de photographier à l’intérieur des magasins m’a fait prendre quelques photos qui manquent de qualité. Aurai-je plus de chance ce matin pour vous montrer davantage de cette mode japonaise ?…
Notez que je n’ai pas encore abordé le chapitre culinaire. Mais rassurez-vous : je découvre la vraie cuisine japonaise, et je me régale !…
😉
PS : petite secousse sismique de dix secondes à l’instant !!! Du haut du 9ème étage de mon hôtel, ça fait tout drôle…
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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