Il y aurait plusieurs anecdotes à raconter sur ces 5 jours de tournage : la découverte faite par l’Homme au cours d’une plongée au large d’Ouessant d’un gros buisson de corail noir qui n’aurait pas du se trouver là… la descente mouvementée vers l’épave de l’Amoco Cadiz (ci-contre) dans des conditions qui auraient pu être périlleuses ce jour-là pour l’équipe en raison de courants sous-marins qui avaient tendance à aspirer nos plongeurs à l’intérieur de la dévorante épave… les lièvres de mer ramassés sur un fond de 3 mètres tels des escargots en goguette… le réglage de la caméra sur grue qui oscillait en permanence sous les bourrasques de vent giflant le granit poli…
Mais je retiendrai seulement cette demie journée passée au large de Saint-Pabu pour filmer l’interview d’un goémonnier par notre animateur. Des conditions difficiles, il y en eût tout au long des épisodes de la série. Mais celles-ci étaient à la fois inquiétantes et drôles.
Nos plongeurs étaient à peine sortis de l’eau après leur plongée sur l’Amoco Cadiz qu’il fallait réembarquer sur un autre Zodiac pour rejoindre un bateau en pleine moisson : jusqu’à 8 tonnes de goémon récolté chaque semaine. Le ciel est bas, la mer semble peu agitée mais dès que nous sortons de l’abri naturel de la petite baie, le vent se lève et forme des vagues qui rendent l’équilibre de notre cameraman plutôt précaire. Il filme d’abord « les extérieurs » avec l’aide du directeur de centre de plongée qui fait inlassablement le tour du goémonnier, à distance raisonnable : un palan déplace une énorme vrille métallique qui va se ficher sur le fond sableux pour arracher toutes les algues brunes avant de les remonter en un goupillon tourbillonnant, aspergeant à chaque remontée le pont et les alentours de tonnes d’eau.
Puis il est temps pour l’Homme de rejoindre son hôte qui ne peut cesser le travail. L’embarquement se fait rapidement, de bord à bord. De nouveaux extérieurs sont filmés, sous les rires de notre producteur exécutif qui assure le son sur cet épisode : les vagues ont déjà atteint les jambes de l’animateur et sa tenue vestimentaire s’en ressent. Puis c’est au tour de nos amis d’embarquer afin d’enregistrer l’interview : l’approche du bateau par le Zodiac s’avère un peu plus délicate en fonction de la mer qui grossit et du vent qui a une vilaine tendance à ramener le Zodiac en direction de la vrille hurlante… Enfin les deux hommes sont à bord, et on leur passe leur matériel : caméra sur l’épaule, le cadreur s’agrippe à un montant de la cabine pour filmer les paquets de goémon qui atterrissent sur le pont du bateau. Ecouteurs sur les oreilles, mixette en bandoulière et perche tendue, notre producteur fait de son mieux pour s’accrocher d’une main à la cabine, sans pouvoir éviter… l’inévitable : sous l’effet du roulis occasionné par la vrille qui replonge chaque minute, une vague plus gourmande que les autres balaye allègrement le pont et lèche leurs jambes jusqu’aux genoux… Ils n’ont pas d’autre choix que de croiser les doigts pour que l’interview se déroule rapidement et que l’animateur décide qu’il a toute la matière nécessaire au montage de la séquence !…
Quelques minutes plus tard, ils regagnent tous trois le Zodiac, contents de retrouver la stabilité relative de cette embarcation qui, lancée vers Saint-Pabu, nous ramènera vers l’hôtel. Leurs chaussures mettront deux jours à sécher…
Ci-dessous une courte séquence vidéo prise sur place : soyez indulgent(e), la vidéo a été enregistrée sur le bateau et avec un simple appareil-photo…
Mais le mot de la fin revient à notre cadreur sous-marin pour cet épisode, et domicilié à Brest : alors que nous traverserons avec précaution le lendemain une zone houleuse entre Ouessant et la côte bretonne, avec l’impression de faire de l’aquaplanning sur le tambour infernal d’une machine à laver, zone qui s’avère être le Fromveur, l’un des courants les plus violents au monde (ci-contre), Yves se tourne vers moi et me dit avec un grand sourire de délectation : « c’est juste un léger clapot…« .
Bretagne, Finistère… fin de terre de France…
Il y aurait plusieurs anecdotes à raconter sur ces 5 jours de tournage : la découverte faite par l’Homme au cours d’une plongée au large d’Ouessant d’un gros buisson de corail noir qui n’aurait pas du se trouver là… la descente mouvementée vers l’épave de l’Amoco Cadiz (ci-contre) dans des conditions qui auraient pu être périlleuses ce jour-là pour l’équipe en raison de courants sous-marins qui avaient tendance à aspirer nos plongeurs à l’intérieur de la dévorante épave… les lièvres de mer ramassés sur un fond de 3 mètres tels des escargots en goguette… le réglage de la caméra sur grue qui oscillait en permanence sous les bourrasques de vent giflant le granit poli…
Mais je retiendrai seulement cette demie journée passée au large de Saint-Pabu pour filmer l’interview d’un goémonnier par notre animateur. Des conditions difficiles, il y en eût tout au long des épisodes de la série. Mais celles-ci étaient à la fois inquiétantes et drôles.
Nos plongeurs étaient à peine sortis de l’eau après leur plongée sur l’Amoco Cadiz qu’il fallait réembarquer sur un autre Zodiac pour rejoindre un bateau en pleine moisson : jusqu’à 8 tonnes de goémon récolté chaque semaine. Le ciel est bas, la mer semble peu agitée mais dès que nous sortons de l’abri naturel de la petite baie, le vent se lève et forme des vagues qui rendent l’équilibre de notre cameraman plutôt précaire. Il filme d’abord « les extérieurs » avec l’aide du directeur de centre de plongée qui fait inlassablement le tour du goémonnier, à distance raisonnable : un palan déplace une énorme vrille métallique qui va se ficher sur le fond sableux pour arracher toutes les algues brunes avant de les remonter en un goupillon tourbillonnant, aspergeant à chaque remontée le pont et les alentours de tonnes d’eau.
Puis il est temps pour l’Homme de rejoindre son hôte qui ne peut cesser le travail. L’embarquement se fait rapidement, de bord à bord. De nouveaux extérieurs sont filmés, sous les rires de notre producteur exécutif qui assure le son sur cet épisode : les vagues ont déjà atteint les jambes de l’animateur et sa tenue vestimentaire s’en ressent. Puis c’est au tour de nos amis d’embarquer afin d’enregistrer l’interview : l’approche du bateau par le Zodiac s’avère un peu plus délicate en fonction de la mer qui grossit et du vent qui a une vilaine tendance à ramener le Zodiac en direction de la vrille hurlante… Enfin les deux hommes sont à bord, et on leur passe leur matériel : caméra sur l’épaule, le cadreur s’agrippe à un montant de la cabine pour filmer les paquets de goémon qui atterrissent sur le pont du bateau. Ecouteurs sur les oreilles, mixette en bandoulière et perche tendue, notre producteur fait de son mieux pour s’accrocher d’une main à la cabine, sans pouvoir éviter… l’inévitable : sous l’effet du roulis occasionné par la vrille qui replonge chaque minute, une vague plus gourmande que les autres balaye allègrement le pont et lèche leurs jambes jusqu’aux genoux… Ils n’ont pas d’autre choix que de croiser les doigts pour que l’interview se déroule rapidement et que l’animateur décide qu’il a toute la matière nécessaire au montage de la séquence !…
Quelques minutes plus tard, ils regagnent tous trois le Zodiac, contents de retrouver la stabilité relative de cette embarcation qui, lancée vers Saint-Pabu, nous ramènera vers l’hôtel. Leurs chaussures mettront deux jours à sécher…
Ci-dessous une courte séquence vidéo prise sur place : soyez indulgent(e), la vidéo a été enregistrée sur le bateau et avec un simple appareil-photo…
Mais le mot de la fin revient à notre cadreur sous-marin pour cet épisode, et domicilié à Brest : alors que nous traverserons avec précaution le lendemain une zone houleuse entre Ouessant et la côte bretonne, avec l’impression de faire de l’aquaplanning sur le tambour infernal d’une machine à laver, zone qui s’avère être le Fromveur, l’un des courants les plus violents au monde (ci-contre), Yves se tourne vers moi et me dit avec un grand sourire de délectation : « c’est juste un léger clapot…« .
Qui a dit que les Bretons manquaient d’humour ?!…
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