Sur l’île de Nuku Hiva nous sommes accueillis avec une gentillesse bienveillante, enfin de vrais tatouages ancestraux !
À peine quelques heures de sommeil et nous voici de nouveau propulsés sur une barque à moteur, cap sur Nuku Hiva, la plus grande des îles Marquises.
Le trajet sera plus court que la veille, mais sur une mer formée cette fois et nous sommes très vite trempés des pieds à la tête par les paquets de mer qui s’abattent sur la barque pourtant lancée à grande vitesse.
En mettant pied à terre dans la baie de Taiohae, nous rencontrons quatre Marquisiens qui vont nous accompagner vers l’autre bout de l’île. Deux gaillards solidement charpentés, un autre aux cheveux très longs noués sur le haut du crâne, le quatrième à la barbe d’argent. Tous sont heureux de nous accueillir et impatients de nous montrer leurs Marquises.
Ces hommes sont tatoués, selon la tradition marquisienne, y compris sur le visage. Loin du folklore ou d’une quelconque mode, ces tatouages sont les traces d’une culture qu’ils tiennent à affirmer et à laquelle ils montrent un véritable attachement.
Ils ont tous une identité française mais préfèrent utiliser leur prénom marquisien.
Hatutii, Tioka, Tuamanihii et Pautu nous guident vers la forêt tropicale, utilisant les chevaux pour porter le matériel et les vivres pour la journée.
La pluie se met à tomber et nous grimpons vers des pétroglyphes de requins.
Puis nous glissons dans la boue pour redescendre vers d’autres sites sacrés enfouis sous la végétation ; il faut traverser la rivière avec de l’eau jusqu’aux cuisses pour aller au-delà, là où ils sont seuls à savoir, là où ils racontent leur passé, leurs légendes, et partagent l’eau de coco avec nous.
Ils jouent avec les cochons noirs qui circulent librement tout en surveillant d’un œil vif les bosquets environnants, à l’affût du cochon sauvage qu’on dit énorme et menaçant, celui qu’il faut tuer à coups redoublés pour ne pas être tué, celui qui transforme un adolescent en adulte.
En sortant de la forêt, Patrick fait installer la grue au pied d’un banyan sacré, cet équipement permet de filmer des plans dynamiques en prenant de la hauteur. Les moustiques attaquent, nos amis Marquisiens s’enduisent d’huile de monoï et partagent avec nous ce remède local parfumé à la citronnelle. Efficace !
C’est dans un piètre état mais comblés et sereins que nous retrouvons à la nuit tombée nos deux plongeurs qui nous ont rejoints dans la baie d’Hatiheu : Denis et Pascal ont fait une première reconnaissance en mer pendant que nous pataugions dans la boue et ils sont heureux. Les dauphins péponocéphales sont venus les saluer ! Francis les accompagnera demain mais auparavant, et en attendant la fricassée de chèvre au coco qui viendra apaiser nos estomacs affamés, nous filmons encore une séquence avec des anguilles d’eau douce plus grosses que mon bras !
Vous pouvez trouver l’agenda complet de ce tournage et des liens vers le détail de chaque journée sur cette page : Chronique du tournage de l’épisode consacré au Pacifique.
Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage aux Marquises ? Voici quelques pistes à explorer :
- Mes articles sur les Marquises
- Mes photos sur les Marquises: 500px.com, Getty Images, et Flickr
- Lire le récit de mes plongées sous-marines dans le monde
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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