Plongée Maurice, banc de lutjans

La pratique de la plongée sous-marine en eaux tropicales m’offre toujours beaucoup de sérénité, même lorsqu’il s’agit d’une plongée profonde.

J’ai fait ce matin une jolie plongée profonde à l’île Maurice, au large de Grand Baie, entre la côte Nord et l’île Coin de Mire. Le site s’appelle les Dents de la Belle-Mère, du fait des trois pitons rocheux qui montent du fond depuis 46 mètres. Pauvres belles-mères…

Certains prétendent qu’une plongée profonde commence à 50 mètres sous la surface, d’autres à 70 mètres. Les plongeurs expérimentés sont rarement d’accord sur ce point. Ici à l’île Maurice on considère qu’au-delà de 35 ou 40 mètres, il s’agit d’une plongée profonde. Et de vous à moi je n’ai aucune envie de descendre à 70 mètres.

Il y avait longtemps que je n’étais pas descendue au-delà des 40 mètres, j’ai donc décidé au cours de ma descente dans le grand bleu de faire un léger stop d’une minute dans les 30 mètres, pour écouter les signaux que dictent le corps, pour lui laisser le temps d’apprécier la pression. Puis j’ai poursuivi ma descente tranquillement jusqu’au fond de sable, accompagnée par Jean Lincoln, directeur et moniteur du centre Mascareignes Plongée. Encore une plongée en petit comité (lisez le récit d’hier, ma plongée sur le site de Bellevue).

Avant les 35 mètres on ne voit pas grand-chose, juste le temps de vérifier la température de l’eau (25°) et de songer que finalement une combinaison 3mm même dans les 40 mètres fin octobre, c’est suffisant pour plonger à l’île Maurice.

Puis c’est un baliste Picasso qui m’ouvre le chemin vers ses compagnons de territoire : un groupe de poissons perroquets qui se laissent aller à quelques déjections entre deux grignotages. Bienvenue chez nous !

La descente se poursuit jusqu’à une forêt de coraux tubastrea à 40 mètres de profondeur…

Un banc de fusiliers me glisse sous le nez, zébrant l’horizon de bleu vif et de jaune citron, puis c’est un grand banc de lutjans qui prend la pose. Le courant est tellement faible qu’ils bougent à peine, nullement dérangés non plus par mon intrusion dans leur monde. Je reste à moins d’un mètre pour les observer, ils ne bronchent pas.

La descente se poursuit jusqu’à une forêt de coraux tubastrea, grosses branches de velours vert bouteille à 40 mètres de profondeur. Des arbres de corail en excellente santé, abritant une valetaille de petits poissons. Une photo, puis deux. Et nous descendons encore, jusqu’au pied des roches cette fois.

46,3 mètres.

Sur le sable se dressent des gorgones fouets par dizaines, éparses, évoquant une chevelure de vieille femme. Et au pied des roches, toute une faune s’ébat joyeusement dans le plus parfait désordre. Paris aux heures de pointe.

D’aériennes gorgones s’agrippent aux roches et profitent d’un soupçon de courant pour nourrir des comatules noires envahissantes. Des nuées de demoiselles à queue blanche chassent des cousines d’une autre espèce tandis que les poissons papillons de belle taille se fraient un chemin entre deux roches.

Vivaneaux, labres, poissons-écureuils, ils sont tous là, témoin de la faune de l’océan Indien.

Je contourne une roche, aperçois une petite anfractuosité et m’apprête à y pénétrer quand je tombe nez à nez avec une belle carangue, aussi stupéfaite que je peux l’être. En un battement de cils elle rebrousse chemin, puis décidant sans doute qu’elle est ici chez elle revient soudain vers moi avec hardiesse pour forcer le passage. Je souris et m’écarte légèrement.

Ai-je perçu un soupçon de victoire dans son oeil ? Juste le temps d’admirer ses reflets argents et elle disparaît. Sur le bateau Jean l’estimera à 4kg… Une belle carangue. J’en ai vu de plus grosses à Maurice… Mais au moins celle-ci n’a jamais été pêchée.

Le tunnel traversé je remonte en chandelle entre les roches, le long des gorgones, accompagnée de petits papillons curieux mais craintifs.

Il est déjà temps de remonter vers le palier, mon ordinateur indique 11 minutes d’arrêt à 3 mètres, mais je prends mon temps malgré tout vers 28 mètres : des nuées d’anthias de toutes les couleurs se livrent une guerre sans merci autour des tubastrea. Un peu de soleil et de fushia dans ce grand bleu.

Le palier va me sembler long (13 minutes en tout) mais quelle sérénité…

L’eau est un peu plus claire qu’hier, gageons qu’elle gagnera en visibilité au fil des jours à venir tandis que nous glissons doucement vers l’été austral.

J’ai beau scruter le bleu, pas un marlin, aucun thon aujourd’hui. Mais ce n’est pas grave.

Je viens de m’offrir une belle profonde à près de 47 mètres, en 52 minutes. Sans Nitrox.

Et je me suis sentie sur un petit nuage pour le restant de la journée même si j’en ai profité pour aller voir plus loin, jusqu’à l’église au toit rouge de Cap Malheureux. Juste pour photographier l’île Coin de Mire sous l’un de mes angles préférés.

Et puis comme mon ami Jean l’a capturé, vous pouvez constater aussi que je travaille pour vous même sous l’eau, avec ma tablette et mon crayon à la main. Pour être certaine de ne rien oublier quand les plongées se succèdent…

PS : demain, je plonge encore… 😉

Envie d’en apprendre davantage sur mes nombreux voyages et ma vie sur l’île Maurice ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en octobre 2011 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne à ce jour. Les articles re-publiés ici sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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