Faire du shopping à Sydney c’est à la fois retrouver les grandes marques que vous connaissez déjà mais aussi découvrir des galeries d’art aborigène tout autant que des produits décalés et inédits en Europe. Voici le récit de mon expérience…
Le shopping en voyage… Jusqu’à présent je n’en parlais pas sur ce blog, pour une excellente raison : quand on part en voyage pour des raisons professionnelles le shopping est souvent réduit à l’état d’une course folle entre deux boutiques en duty-free dans des aéroports moribonds au lever du jour ou le soir très tard.
Et puis je ne suis pas une grande adepte du shopping. À vrai dire, au risque de voir certaines d’entre vous soulever un sourcil perplexe, le shopping m’ennuie terriblement ! Sauf pour les arts de la table. Je suis prête à passer des heures dans les magasins de vaisselle ! Mais…
À Sydney, dans le cadre de mon voyage en solo et à la faveur d’un séjour totalement dédié à mes vacances, j’ai retrouvé goût à une errance agréable, entre boutiques originales et galeries marchandes asiatiques, en flânerie totale au gré de nos envies, en compagnie de mon fils qui connait dorénavant la ville presque aussi bien que Paris. Et en découvrant certaines boutiques originales, j’ai eu envie de vous raconter…
Sydney est la plus grande ville australienne, tout le monde le sait. Et si errer sans but dans des rues encombrées de passants me lasse très vite, lorsque je suis très très loin de chez moi, ma curiosité est ravivée et je me mets en quête d’originalité, du produit que je ne trouverai pas ailleurs, même si a priori je n’ai aucun besoin particulier.
Mais en Océanie j’espérais pouvoir dénicher ce que je cherche, en vain, en France depuis un bon moment : de la vraie vaisselle japonaise ! Pas de celle, grossière, que l’on trouve chez Ikea ou dans ces boutiques d’import « d’asiatiqueries« , non ! Je cherchais de la vaisselle authentique, celle qu’utilisent les Japonais chez eux.
Accro au thé vert (et aux sashimi, et aux sushi de saint-Jacques grillées, c’est du pur bonheur !), donc forcément motivée par tout ce qui se consomme dans une assiette japonaise, et en accord également sur ce point avec mon garçon, il m’a tout de suite emmenée dans le quartier adéquat, dans les galeries marchandes de Victoria. Nous sommes entrés dans un petit paradis : Japan City (je vous indique le lien Internet qui fonctionnait il y a encore quelques jours même s’il semble que la boutique soit en train de mettre à jour son site).
À Sydney j’ai retrouvé le goût d’une errance agréable à la recherche de produits amusants ou originaux…
Dès l’entrée vous êtes happé(e) par l’ambiance sereine du lieu : ici, pas de musique tonitruante (pourtant un must à Sydney !), mais tout juste un léger murmure de quelques notes apaisantes, ponctué de gargouillis d’eau. Les vendeuses chuchotent entre elles, se déplacent en silence, vous adressent un joli sourire sans vous agresser d’un « je peux vous aider ? » alors que vous n’avez rien demandé, et vous laissent toucher, soupeser, caresser sans vous sauter dessus. Je ne m’en suis pas privée !
Un présentoir à petits casiers offre déjà la perspective heureuse de jouer avec des dizaines de baguettes différentes : des baguettes à bout fin, ornées de différents motifs, pour tous les goûts. Des baguettes pour enfants, plus courtes, ornées de couleurs pastels avec des dessins d’animaux. Des baguettes design, laquées de noir, de rouge, de terre de sienne, avec des motifs géométriques ou des idéogrammes. Et puis des baguettes « magiques », de celles que j’aime mais dont il faut se servir avec respect, presque avec délicatesse : incrustées de nacre, de bois précieux, ou gravées, sculptées de volutes, au manche enrobé de cuir fin, de cordelettes tressées, etc… L’objet que vous déposerez avec fierté le long des assiettes sur votre table afin de ravir vos invités avant même qu’ils ne goûtent à vos plats.
Plus loin vous découvrirez tous les objets, usuels ou non, qui feront le bonheur des amateurs de boîtes décorées, de fontaines électriques, de diffuseurs d’ambiance, de verreries colorées, de quelques thés exotiques, mais aussi de la vaisselle, celle que je cherchais.
Assiettes sobres ou sophistiqués, motifs floraux ou contemporains, porcelaine fine ou terre cuite vernie, il y en a pour tous les goûts, et tous les budgets. Notez que la plupart des ensembles théière + tasses sont prévus pour 2 personnes seulement. L’occasion de varier les plaisirs.
Nous avons passé une bonne heure dans ce magasin qui n’est pas si grand mais qui offre un bon choix d’objets tous plus tentants les uns que les autres. Et évidemment j’ai craqué, raisonnablement, sur quelques paires de baguettes (même si j’en possède déjà une jolie collection) ainsi que sur une adorable théière de grès gris plomb aux motifs blancs et bleus. Les minuscules tasses permettent de déguster, en plusieurs fois, le thé que j’ai acheté un peu plus tard ailleurs.
Dans un autre centre commercial à proximité je vais découvrir deux boutiques étonnantes, l’une surtout pour la mise en valeur de ses produits, l’autre pour les produits eux-mêmes.
Flaschengeist est une boutique qui vous interpellera forcément (voir la photo en tête de cet article) : toute de lumière et de transparence, vous serez attirés par les innombrables flacons aux couleurs vives dont vous tenterez de découvrir le contenu.
Chez Flaschengeist vous découvrirez des liqueurs aux mélanges étonnants, mais aussi des huiles aromatisées, des vinaigres précieux. Huile à la framboise, liqueur Bailey’s parfumée à la mandarine, vinaigre à la noix de macadamia (la noix locale), alcool de chocolat, vous trouverez tout ce qui fera le cadeau original et introuvable en France. Toutes les herbes, épices, arômes naturels sont utilisés pour faire de votre fiole, carafe, flacon, bouteille, le liquide précieux (et parfois sexy) que vous serez fier d’offrir.
Le jeu en entrant dans la boutique savamment éclairée, c’est de se laisser aller à déchiffrer, le nez sur l’étiquette à la calligraphie trop sophistiquée, le contenu de chaque contenant. Ce n’est pas tant la diversité des verreries utilisées pour mettre l’alcool en valeur que les couleurs exaltées par l’éclairage judicieux et la diversité des ingrédients employés, qui vous inciteront à poursuivre votre quête vers une surenchère de surprises.
Je n’ai rien acheté, parce que je craignais que mon sac de voyage souple accepte mal la délicate mission de rapporter à bon port et en bon état l’une de ces bouteilles précieuses. Mais j’ai été tentée !
J’aimerais écrire que, « par l’odeur alléchée… » je suis entrée dans la boutique suivante, mais ce serait mentir ! Justement, c’est l’odeur presque désagréable qui m’a interpelée. Dans un centre commercial où les senteurs de fruits se disputent la suprématie sur le nouveau parfum sucré lancé par l’enfant du pays, Kylie Minogue, lorsque des odeurs déplaisantes me chatouillent les narines à l’entrée d’un magasin spécialisé dans le savon, forcément, je veux en savoir plus !
Outre l’odeur pas forcément agréable, ce sont les produits et surtout leur forme qui m’ont surprise : Lush vend des produits de bain (savons, shampoings, crèmes,…) fabriqués de façon artisanale, sans intervention d’aucune machine, et ça se voit !
Dès l’entrée, ce sont de gros paniers débordants de cubes informes, de boules mal polies, de rectangles aux angles émoussés, qui attirent l’attention avec des couleurs criardes et un étiquetage volontairement « hand made » (= fait main). Et c’est la politique de la maison : depuis 1995 Lush s’est développé à travers 350 boutiques dans le monde en vendant des produits cosmétiques entièrement naturels mais obligatoirement fabriqués à la main. Après avoir fourni les fameuses boutiques Body Shop que nous connaissons toutes, ils ont décidé d’aller plus loin et de rester sur un process artisanal.
Le résultat en est une boutique dont la clientèle s’arrache les savons, onguents, baumes et crèmes hydratantes, tout en offrant des produits étiquetés 100 % naturels, sans utilisation de produit animal et en forçant sur les huiles essentielles.
Les produits sont aussi forcément disparates, que vous les achetiez au Royaume-Uni, en Italie ou en Australie puisque, disent-ils, les oranges n’ont pas la même couleur ni la même saveur d’une région à l’autre et que les produits sont, si possible, fabriqués dans le pays distributeur.
Très franchement, malgré le parfum pas forcément engageant (justement on prend alors conscience de l’utilisation des arômes artificiels dans tous nos cosmétiques !), j’ai bien failli me laisser tenter, et surtout pour offrir. Parce que l’ingéniosité, outre l’attrait du 100 % naturel, réside dans la forme et la dénomination des produits : vous trouverez dans leur catalogue des shampoings, après-shampoings et parfums solides, vendus en pains, en blocs, en tubes. Les déodorants sont en poudre, et les gels douches tremblotent sous forme de jelly translucide. Les crèmes nourrissantes, hydratantes, gommantes, sont vendues dans de petits pots de plastique transparent les faisant ressembler à des entremets (on en mangerait !). Et surtout, certains produits prennent la forme d’une part de gâteau (ci-contre), d’une boule de sorbet, ou de confiseries. C’est quasiment irrésistible !
Même si j’ai bien failli me laisser séduire par une crème de massage et par quelques blocs de shampoing solide dont un qui laissait de la poudre d’or sur mes doigts avant de la déposer sur mes cheveux pour les faire briller, certains produits ressemblent tout de même à des gags de fort mauvais goût, ce qui a évidemment provoqué l’hilarité de mon fils : une gamme de savons porte le nom fort imagé de « Mama Caca Marron« , voire même « Mama Caca Rouge » (contenant du henné) ! C’est stipulé avec l’humour qui convient sur l’étiquette, indiquant que la maison-mère est parfaitement consciente de ses appellations… Mais cela n’incite pas forcément à l’achat pour soi ; peut-être pour offrir ?…
D’autres noms tels « Honey I washed the kids » (= « Chéri, j’ai lavé les gosses ») ou « Sex Bomb » (dois-je traduire ?) montrent l’humour décalé mais bien réel qui confirme que si on ne se prend pas au sérieux, la variété des produits et leurs applications restent bien contrôlées.
Dernier point, ici vous trouverez un minimum de packaging, pas de papiers ni cartons d’emballages destinés à protéger ou à mettre en valeur la marchandise : vous prenez un petit panier, vous le remplissez de vos achats bruts après les avoir caressés, soupesés, humés. Et si les parfums artificiels manquent à l’opération de séduction, les ingrédients utilisés donnent envie. Vous trouverez ici la liste complète des produits Lush en vente sur Internet ainsi que leur composition pour chacun d’eux. Je vous invite au moins à y jeter un oeil curieux et amusé.
Si certain(e)s d’entre vous ont déjà testé, n’hésitez pas à me le signaler parce que j’essaierais bien à mon tour finalement…
En sortant de cette boutique très ludique, Romain m’a proposé de faire une petite halte désaltérante et m’a entraînée chez Easy Way Tea. Pour 2,80 AU$ minimum vous pourrez choisir un thé glacé à emporter, sélectionné sur un menu très riche en parfums et textures. Easy Way Tea propose des « milk tea » (= thé au lait) ou des boissons sur une base de thé vert, thé noir ou thé au jasmin, aromatisé d’arômes de fruits, et agrémentées, si vous le souhaitez, de perles ou cubes de jelly bien anglosaxonnes.
À moins que vous ne préfériez un chocolat glacé ou un café glacé, vous pourrez ainsi tester au gré de vos passages dans les nombreux points de vente à travers l’Australie (et un peu partout en Asie semble-t-il), des associations parfumées originales : en complément des grands classiques que nous connaissons déjà (pêche, raisin,…), je vous recommande d’essayer le thé vert au letchi, au kiwi ou à la mangue, avec des perles de jelly noix de coco, letchi, aloe vera ou ananas. Ma préférence va au thé vert letchi sans perles pour ma part…
Côté milk tea, goûtez donc celui à l’amande ou au sésame (à moins de vous laisser séduire par la saveur du taro). Et dans un pays où la boisson nationale est la bière tandis que le culte du corps est de rigueur, vous trouverez chez Easy Way Tea un tableau des calories liées à chaque boisson distribuée par l’enseigne…
Mais en parlant de thé, et pour conclure sur cette escapade shopping à Sydney, il fallait que je rapporte du thé à déguster avec ma nouvelle théière made in Japan : mon fils m’a donc entraînée dans un autre centre commercial tout proche pour humer les mélanges de Rosa Tea House, tenue par un charmant monsieur âgé et fréquenté par une clientèle typiquement asiatique (signe d’une bonne maison ).
Des étagères courant sur tous les murs et grimpant à l’assaut des plafonds, de grosses jarres métalliques rouges et noires recelant les précieuses feuilles séchées, quelques services à thé fort élégants et une atmosphère à la fois recueillie mais chaleureuse m’ont évoqué Mariage Frères à Paris. En moins prétentieux chez Rosa Tea House.
Ici l’accueil est souriant, sans être obséquieux, et vous aurez très vite envie de goûter à l’un des mélanges qui sont proposés au bar présent dans la boutique. J’ai bavardé avec un jeune Coréen arborant fièrement un Canon 40D alors que je rangeais mon 400D dans mon sac. Entre « Canonistes » le dialogue fut vite engagé tandis que mon fils choisissait sur la carte une infusion aux fruits rouges acidulés. Quant à moi j’ai hésité entre le Oolong et le thé blanc mais je me suis fait plaisir avec un classique Earl Grey (qui vaut mon Earl Grey Impérial de Mariage Frères, je l’admets).
Moment de détente et de raffinement, en observant dans un silence respectueux la cérémonie de la préparation du thé par notre hôte discret pour un autre client : l’eau qui frémit, la théière ébouillantée, le thé vert en poudre dûment fouetté avec un ustensile de bambou,… Nos mélanges mis à infuser juste les trois minutes (ou deux ?) règlementaires,… Chaque geste est ritualisé, mesuré. Et apprécié.
Après une conversation légère mais souriante, faite presque à mi-voix pour ne pas déranger la quiétude et la dégustation d’un autre Européen le nez plongé dans un quotidien local et l’oreillette du portable vissée où il se doit, j’ai acquis quelques mélanges pour déguster à Marseille, au retour :
un délicat thé vert senchapeppermint (vous devinez son arôme subtil),
quelques boules de thé à la pêche (10 AU$ les 5 boules) qui se développent dans l’eau bouillante en une aérienne fleur de thé (photos ci-dessus), théière ou verre transparent indispensable pour profiter du spectacle, les atouts de cette forme de thé tenant plus à l’aspect esthétique (décoratif) qu’au goût finalement peu prononcé de ce thé (je le découvrirai plus tard).
et parce que je suis toujours à la recherche de produits locaux, j’ai également acquis un sachet de Australian Native Tea, soit un mélange de thé vert et de plantes et baies du bush australien. Une association délicatement fruitée que j’apprécie beaucoup, rafraîchissante et désaltérante à la fois, très douce sans être fade. Une façon aussi d’entrer, même pour quelques minutes, dans l’ambiance du Dreamtime des Aborigènes, premiers habitants d’Australie…
Vous l’aurez deviné, j’ai pris tous comptes faits un grand plaisir à explorer ces boutiques originales à l’autre bout du monde (en Australie on dit « downunder » !). Et je ne vous ai pas tout raconté ! Mais je ne voudrais pas vous lasser…
Je vous souhaite à tous un agréable week-end prolongé… et si vous ne savez pas comment l’occuper, je vous raconterai autre chose, ici, dans quelques heures.
Envie d’en apprendre davantage sur mes voyages en Australie ? Voici quelques pistes à explorer :
Cet article a été publié une première fois en mai 2008 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne aujourd’hui. Les articles re-publiés sur ce site le sont s’ils présentent à mes yeux une valeur émotionnelle ou s’ils offrent un intérêt informatif pour mes lecteurs. Ils sont rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.
Rédiger et illustrer un site web ou un blog représente des heures, des années de travail. Prélever sur Internet sans autorisation préalable des photos ou des textes (tout ou partie) est une violation des droits d’auteur. Des outils permettent de dénicher facilement les « emprunteurs » et de les poursuivre (dans le pire des cas), ce sont d’ailleurs souvent les lecteurs qui nous alertent. Si vous souhaitez utiliser un extrait d’article ou une photo n’hésitez pas à demander depuis la page Contact sur ce site. Merci pour votre compréhension.
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
Faire du shopping à Sydney c’est à la fois retrouver les grandes marques que vous connaissez déjà mais aussi découvrir des galeries d’art aborigène tout autant que des produits décalés et inédits en Europe. Voici le récit de mon expérience…
Le shopping en voyage… Jusqu’à présent je n’en parlais pas sur ce blog, pour une excellente raison : quand on part en voyage pour des raisons professionnelles le shopping est souvent réduit à l’état d’une course folle entre deux boutiques en duty-free dans des aéroports moribonds au lever du jour ou le soir très tard.
Et puis je ne suis pas une grande adepte du shopping. À vrai dire, au risque de voir certaines d’entre vous soulever un sourcil perplexe, le shopping m’ennuie terriblement ! Sauf pour les arts de la table. Je suis prête à passer des heures dans les magasins de vaisselle ! Mais…
À Sydney, dans le cadre de mon voyage en solo et à la faveur d’un séjour totalement dédié à mes vacances, j’ai retrouvé goût à une errance agréable, entre boutiques originales et galeries marchandes asiatiques, en flânerie totale au gré de nos envies, en compagnie de mon fils qui connait dorénavant la ville presque aussi bien que Paris. Et en découvrant certaines boutiques originales, j’ai eu envie de vous raconter…
Sydney est la plus grande ville australienne, tout le monde le sait. Et si errer sans but dans des rues encombrées de passants me lasse très vite, lorsque je suis très très loin de chez moi, ma curiosité est ravivée et je me mets en quête d’originalité, du produit que je ne trouverai pas ailleurs, même si a priori je n’ai aucun besoin particulier.
Mais en Océanie j’espérais pouvoir dénicher ce que je cherche, en vain, en France depuis un bon moment : de la vraie vaisselle japonaise ! Pas de celle, grossière, que l’on trouve chez Ikea ou dans ces boutiques d’import « d’asiatiqueries« , non ! Je cherchais de la vaisselle authentique, celle qu’utilisent les Japonais chez eux.
Accro au thé vert (et aux sashimi, et aux sushi de saint-Jacques grillées, c’est du pur bonheur !), donc forcément motivée par tout ce qui se consomme dans une assiette japonaise, et en accord également sur ce point avec mon garçon, il m’a tout de suite emmenée dans le quartier adéquat, dans les galeries marchandes de Victoria. Nous sommes entrés dans un petit paradis : Japan City (je vous indique le lien Internet qui fonctionnait il y a encore quelques jours même s’il semble que la boutique soit en train de mettre à jour son site).
À Sydney j’ai retrouvé le goût d’une errance agréable à la recherche de produits amusants ou originaux…
Dès l’entrée vous êtes happé(e) par l’ambiance sereine du lieu : ici, pas de musique tonitruante (pourtant un must à Sydney !), mais tout juste un léger murmure de quelques notes apaisantes, ponctué de gargouillis d’eau. Les vendeuses chuchotent entre elles, se déplacent en silence, vous adressent un joli sourire sans vous agresser d’un « je peux vous aider ? » alors que vous n’avez rien demandé, et vous laissent toucher, soupeser, caresser sans vous sauter dessus. Je ne m’en suis pas privée !
Un présentoir à petits casiers offre déjà la perspective heureuse de jouer avec des dizaines de baguettes différentes : des baguettes à bout fin, ornées de différents motifs, pour tous les goûts. Des baguettes pour enfants, plus courtes, ornées de couleurs pastels avec des dessins d’animaux. Des baguettes design, laquées de noir, de rouge, de terre de sienne, avec des motifs géométriques ou des idéogrammes. Et puis des baguettes « magiques », de celles que j’aime mais dont il faut se servir avec respect, presque avec délicatesse : incrustées de nacre, de bois précieux, ou gravées, sculptées de volutes, au manche enrobé de cuir fin, de cordelettes tressées, etc… L’objet que vous déposerez avec fierté le long des assiettes sur votre table afin de ravir vos invités avant même qu’ils ne goûtent à vos plats.
Plus loin vous découvrirez tous les objets, usuels ou non, qui feront le bonheur des amateurs de boîtes décorées, de fontaines électriques, de diffuseurs d’ambiance, de verreries colorées, de quelques thés exotiques, mais aussi de la vaisselle, celle que je cherchais.
Assiettes sobres ou sophistiqués, motifs floraux ou contemporains, porcelaine fine ou terre cuite vernie, il y en a pour tous les goûts, et tous les budgets. Notez que la plupart des ensembles théière + tasses sont prévus pour 2 personnes seulement. L’occasion de varier les plaisirs.
Nous avons passé une bonne heure dans ce magasin qui n’est pas si grand mais qui offre un bon choix d’objets tous plus tentants les uns que les autres. Et évidemment j’ai craqué, raisonnablement, sur quelques paires de baguettes (même si j’en possède déjà une jolie collection) ainsi que sur une adorable théière de grès gris plomb aux motifs blancs et bleus. Les minuscules tasses permettent de déguster, en plusieurs fois, le thé que j’ai acheté un peu plus tard ailleurs.
Dans un autre centre commercial à proximité je vais découvrir deux boutiques étonnantes, l’une surtout pour la mise en valeur de ses produits, l’autre pour les produits eux-mêmes.
Flaschengeist est une boutique qui vous interpellera forcément (voir la photo en tête de cet article) : toute de lumière et de transparence, vous serez attirés par les innombrables flacons aux couleurs vives dont vous tenterez de découvrir le contenu.
Chez Flaschengeist vous découvrirez des liqueurs aux mélanges étonnants, mais aussi des huiles aromatisées, des vinaigres précieux. Huile à la framboise, liqueur Bailey’s parfumée à la mandarine, vinaigre à la noix de macadamia (la noix locale), alcool de chocolat, vous trouverez tout ce qui fera le cadeau original et introuvable en France. Toutes les herbes, épices, arômes naturels sont utilisés pour faire de votre fiole, carafe, flacon, bouteille, le liquide précieux (et parfois sexy) que vous serez fier d’offrir.
Le jeu en entrant dans la boutique savamment éclairée, c’est de se laisser aller à déchiffrer, le nez sur l’étiquette à la calligraphie trop sophistiquée, le contenu de chaque contenant. Ce n’est pas tant la diversité des verreries utilisées pour mettre l’alcool en valeur que les couleurs exaltées par l’éclairage judicieux et la diversité des ingrédients employés, qui vous inciteront à poursuivre votre quête vers une surenchère de surprises.
Je n’ai rien acheté, parce que je craignais que mon sac de voyage souple accepte mal la délicate mission de rapporter à bon port et en bon état l’une de ces bouteilles précieuses. Mais j’ai été tentée !
J’aimerais écrire que, « par l’odeur alléchée… » je suis entrée dans la boutique suivante, mais ce serait mentir ! Justement, c’est l’odeur presque désagréable qui m’a interpelée. Dans un centre commercial où les senteurs de fruits se disputent la suprématie sur le nouveau parfum sucré lancé par l’enfant du pays, Kylie Minogue, lorsque des odeurs déplaisantes me chatouillent les narines à l’entrée d’un magasin spécialisé dans le savon, forcément, je veux en savoir plus !
Outre l’odeur pas forcément agréable, ce sont les produits et surtout leur forme qui m’ont surprise : Lush vend des produits de bain (savons, shampoings, crèmes,…) fabriqués de façon artisanale, sans intervention d’aucune machine, et ça se voit !
Dès l’entrée, ce sont de gros paniers débordants de cubes informes, de boules mal polies, de rectangles aux angles émoussés, qui attirent l’attention avec des couleurs criardes et un étiquetage volontairement « hand made » (= fait main). Et c’est la politique de la maison : depuis 1995 Lush s’est développé à travers 350 boutiques dans le monde en vendant des produits cosmétiques entièrement naturels mais obligatoirement fabriqués à la main. Après avoir fourni les fameuses boutiques Body Shop que nous connaissons toutes, ils ont décidé d’aller plus loin et de rester sur un process artisanal.
Le résultat en est une boutique dont la clientèle s’arrache les savons, onguents, baumes et crèmes hydratantes, tout en offrant des produits étiquetés 100 % naturels, sans utilisation de produit animal et en forçant sur les huiles essentielles.
Les produits sont aussi forcément disparates, que vous les achetiez au Royaume-Uni, en Italie ou en Australie puisque, disent-ils, les oranges n’ont pas la même couleur ni la même saveur d’une région à l’autre et que les produits sont, si possible, fabriqués dans le pays distributeur.
Très franchement, malgré le parfum pas forcément engageant (justement on prend alors conscience de l’utilisation des arômes artificiels dans tous nos cosmétiques !), j’ai bien failli me laisser tenter, et surtout pour offrir. Parce que l’ingéniosité, outre l’attrait du 100 % naturel, réside dans la forme et la dénomination des produits : vous trouverez dans leur catalogue des shampoings, après-shampoings et parfums solides, vendus en pains, en blocs, en tubes. Les déodorants sont en poudre, et les gels douches tremblotent sous forme de jelly translucide. Les crèmes nourrissantes, hydratantes, gommantes, sont vendues dans de petits pots de plastique transparent les faisant ressembler à des entremets (on en mangerait !). Et surtout, certains produits prennent la forme d’une part de gâteau (ci-contre), d’une boule de sorbet, ou de confiseries. C’est quasiment irrésistible !
Même si j’ai bien failli me laisser séduire par une crème de massage et par quelques blocs de shampoing solide dont un qui laissait de la poudre d’or sur mes doigts avant de la déposer sur mes cheveux pour les faire briller, certains produits ressemblent tout de même à des gags de fort mauvais goût, ce qui a évidemment provoqué l’hilarité de mon fils : une gamme de savons porte le nom fort imagé de « Mama Caca Marron« , voire même « Mama Caca Rouge » (contenant du henné) ! C’est stipulé avec l’humour qui convient sur l’étiquette, indiquant que la maison-mère est parfaitement consciente de ses appellations… Mais cela n’incite pas forcément à l’achat pour soi ; peut-être pour offrir ?…
D’autres noms tels « Honey I washed the kids » (= « Chéri, j’ai lavé les gosses ») ou « Sex Bomb » (dois-je traduire ?) montrent l’humour décalé mais bien réel qui confirme que si on ne se prend pas au sérieux, la variété des produits et leurs applications restent bien contrôlées.
Dernier point, ici vous trouverez un minimum de packaging, pas de papiers ni cartons d’emballages destinés à protéger ou à mettre en valeur la marchandise : vous prenez un petit panier, vous le remplissez de vos achats bruts après les avoir caressés, soupesés, humés. Et si les parfums artificiels manquent à l’opération de séduction, les ingrédients utilisés donnent envie. Vous trouverez ici la liste complète des produits Lush en vente sur Internet ainsi que leur composition pour chacun d’eux. Je vous invite au moins à y jeter un oeil curieux et amusé.
Si certain(e)s d’entre vous ont déjà testé, n’hésitez pas à me le signaler parce que j’essaierais bien à mon tour finalement…
En sortant de cette boutique très ludique, Romain m’a proposé de faire une petite halte désaltérante et m’a entraînée chez Easy Way Tea. Pour 2,80 AU$ minimum vous pourrez choisir un thé glacé à emporter, sélectionné sur un menu très riche en parfums et textures. Easy Way Tea propose des « milk tea » (= thé au lait) ou des boissons sur une base de thé vert, thé noir ou thé au jasmin, aromatisé d’arômes de fruits, et agrémentées, si vous le souhaitez, de perles ou cubes de jelly bien anglosaxonnes.
À moins que vous ne préfériez un chocolat glacé ou un café glacé, vous pourrez ainsi tester au gré de vos passages dans les nombreux points de vente à travers l’Australie (et un peu partout en Asie semble-t-il), des associations parfumées originales : en complément des grands classiques que nous connaissons déjà (pêche, raisin,…), je vous recommande d’essayer le thé vert au letchi, au kiwi ou à la mangue, avec des perles de jelly noix de coco, letchi, aloe vera ou ananas. Ma préférence va au thé vert letchi sans perles pour ma part…
Côté milk tea, goûtez donc celui à l’amande ou au sésame (à moins de vous laisser séduire par la saveur du taro). Et dans un pays où la boisson nationale est la bière tandis que le culte du corps est de rigueur, vous trouverez chez Easy Way Tea un tableau des calories liées à chaque boisson distribuée par l’enseigne…
Mais en parlant de thé, et pour conclure sur cette escapade shopping à Sydney, il fallait que je rapporte du thé à déguster avec ma nouvelle théière made in Japan : mon fils m’a donc entraînée dans un autre centre commercial tout proche pour humer les mélanges de Rosa Tea House, tenue par un charmant monsieur âgé et fréquenté par une clientèle typiquement asiatique (signe d’une bonne maison ).
Des étagères courant sur tous les murs et grimpant à l’assaut des plafonds, de grosses jarres métalliques rouges et noires recelant les précieuses feuilles séchées, quelques services à thé fort élégants et une atmosphère à la fois recueillie mais chaleureuse m’ont évoqué Mariage Frères à Paris. En moins prétentieux chez Rosa Tea House.
Ici l’accueil est souriant, sans être obséquieux, et vous aurez très vite envie de goûter à l’un des mélanges qui sont proposés au bar présent dans la boutique. J’ai bavardé avec un jeune Coréen arborant fièrement un Canon 40D alors que je rangeais mon 400D dans mon sac. Entre « Canonistes » le dialogue fut vite engagé tandis que mon fils choisissait sur la carte une infusion aux fruits rouges acidulés. Quant à moi j’ai hésité entre le Oolong et le thé blanc mais je me suis fait plaisir avec un classique Earl Grey (qui vaut mon Earl Grey Impérial de Mariage Frères, je l’admets).
Moment de détente et de raffinement, en observant dans un silence respectueux la cérémonie de la préparation du thé par notre hôte discret pour un autre client : l’eau qui frémit, la théière ébouillantée, le thé vert en poudre dûment fouetté avec un ustensile de bambou,… Nos mélanges mis à infuser juste les trois minutes (ou deux ?) règlementaires,… Chaque geste est ritualisé, mesuré. Et apprécié.
Après une conversation légère mais souriante, faite presque à mi-voix pour ne pas déranger la quiétude et la dégustation d’un autre Européen le nez plongé dans un quotidien local et l’oreillette du portable vissée où il se doit, j’ai acquis quelques mélanges pour déguster à Marseille, au retour :
Vous l’aurez deviné, j’ai pris tous comptes faits un grand plaisir à explorer ces boutiques originales à l’autre bout du monde (en Australie on dit « downunder » !). Et je ne vous ai pas tout raconté ! Mais je ne voudrais pas vous lasser…
Je vous souhaite à tous un agréable week-end prolongé… et si vous ne savez pas comment l’occuper, je vous raconterai autre chose, ici, dans quelques heures.
Envie d’en apprendre davantage sur mes voyages en Australie ? Voici quelques pistes à explorer :
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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