Depuis l’île de Ua Huka aux Marquises nous découvrons des paysages divers et une faune qui se défend avec ardeur…
Nous avons passé la nuit en mer, sur un catamaran qui nous a menés depuis Nuku Hiva vers l’île de Ua Huka. Une navigation dans des cabines étouffantes, qui ne permet pas de dormir dans les meilleures conditions. Cependant au lever du jour, un peu hébétés, nous prenons le petit déjeuner ancrés dans une minuscule baie splendide, avec les palmiers au premier-plan.
Très vite une barque à moteur vient nous chercher pour nous emmener sur la falaise qui nous fait face : quelques îlots dépendent de Ua Huka, dont un motu escarpé qui est «tapu» (interdit), et ce plateau sur lequel nous nous apprêtons à aborder.
Aborder est un mot un peu léger, dans le sens où nous devons en fait sauter depuis le bateau non amarré sur un petit promontoire escarpé pour ensuite grimper sur environ six mètres, à l’aide d’une énorme corde lisse dont mes mains ne font pas le tour… Nos amis marquisiens nous aident à hisser tout notre matériel de prises de vue, puis chacun de nous se lance à l’assaut de la falaise, avec plus ou moins de facilité…
Néanmoins une fois sur le plateau de la falaise, surprise ! Des milliers (millions ?) d’oiseaux piaillent férocement et sans discontinuer. Ces sternes grises sont ici protégées, seuls leurs œufs ont le droit d’être ramassés, dans des quantités raisonnables (pour un usage strictement domestique). Or quelques rares Marquisiens viennent ici sporadiquement pour ramasser de quoi faire une omelette ou enrichir les pâtisseries familiales. Ces œufs sont en fait très prisés, avec une saveur plus soutenue, pourtant l’accès à la falaise n’étant pas aisé…
Patrick décide de tourner plusieurs séquences sur le plateau couvert d’une végétation rase dans laquelle se dissimulent tous les poussins qui détalent sous nos pas de géants !
C’est une sensation terriblement inconfortable de parcourir un terrain miné par de petits êtres vivants que l’on s’efforce de repérer pour les éviter, en espérant que le craquement des brindilles que nous écrasons forcément ne sont pas en fait les petits os délicats de ces oisillons duveteux.
J’assiste en direct à l’éclosion de trois œufs en moins d’une heure…
Certains volatiles, furieux d’être dérangés ou seulement inquiets pour leur nichée, attaquent Francis et son guide en les piquant du bec sur le crâne.
La grue est installée pour filmer une splendide séquence panoramique qui prend en compte le paysage alentour avec les îlots voisins constitués de terre ocre, y compris ces nuées d’oiseaux qui nous rendent sourds à force de piaillements incessants.
Quand Patrick et Francis se montrent satisfaits des séquences enregistrées, nous redescendons par la même voie pour rentrer enfin à la pension qui nous accueille sur Ua Huka.
En Polynésie française, et aux Marquises en particulier, en dehors des hôtels de luxe, ce sont les pensions de famille qui accueillent les visiteurs et Alexis, notre cuisinier hôte du jour se fait un devoir de nous faire goûter à ses frites de fruit à pain et à ses grillades de chèvre. Et c’est délicieux !
Mais, épuisés par le décalage horaire, par le manque de sommeil déjà accumulé et par les efforts physiques déployés depuis quatre jours déjà, nous rejoignons tous nos lits avant 20h30 !
Vous pouvez trouver l’agenda complet de ce tournage et des liens vers le détail de chaque journée sur cette page : Chronique du tournage de l’épisode consacré au Pacifique.
Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage aux Marquises ? Voici quelques pistes à explorer :
- Mes articles sur les Marquises
- Mes photos sur les Marquises: 500px.com, Getty Images, et Flickr
- Lire le récit de mes plongées sous-marines dans le monde
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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