Pour une fois, vous ne me tiendrez pas rigueur de m’adresser à une personne en particulier, une plongeuse passionnée de photo et de petites bestioles, colorées en particulier, rares de préférence : Hélène Caillaud. Si vous ne la connaissez pas, et si vous souhaitez voir les photos de qualité qu’elle réalise sous l’eau, je vous invite à relire l’article que j’ai écrit il ya quelques mois sur son site web.

Hélène, j’ai pensé à vous sous l’eau aujourd’hui, et par deux fois ! Parce que cette fois, je l’ai vu cet hippocampe pygmée tant désiré !… Des années que je me disais « j’aimerais bien voir un jour cette toute petite créature dont la taille fait délirer parfois ceux qui ne l’ont pas encore croisé« .

Entre mythe et réalité, on entend tout sur l’hippocampe pygmée. Si Hélène l’a déjà croisé, en Indonésie bien sûr (l’un des très rares endroits où on peut le trouver sur notre vaste planète), pour ma part ce fut fait aujourd’hui. Arnaud Théry (Safari Bali) nous a emmené sur une plongée splendide pour laquelle je viens de rédiger un article que je vous invite vivement à lire. Nous étions donc devant l’île de Menjangan, au Nord de Bali, sur un site tellement riche que nous avons fait cette plongée par deux fois, une première fois pendant 75 mn le matin, la seconde pendant 100 mn l’après-midi…

Eau claire, limpide, à 28 ou 29°… Après avoir zoné un peu sur un petit récif richement pourvu en flore et poissons, il me fait signe de le suivre avec un autre plongeur habitué des eaux polynésiennes puisqu’il y réside à l’année, Patrick. Nous descendons en pente douce sur un fond de sable blanc vers une belle gorgone qui nous tend les bras quelques mètres plus bas, filtrant le léger courant que nous sentons à peine. Arnaud passe derrière la gorgone rose et y plaque quasiment son masque et là, je comprends : il cherche mes petits animaux fantasmatiques.

Je passe alors de l’autre côté de la gorgone et je cherche à mon tour la trace de petits hippocampes. Certains disent qu’ils sont gros comme un grain de riz, mais je sais depuis longtemps (pour l’avoir lu dans des livres spécialisés) qu’ils sont un peu plus grands, alors mon regard fouille les minuscules branches de la gorgone, en vain, quand Arnaud me fait signe et me montre un tout petit être aux petits yeux noirs et à la peau verruqueuse. Ca y est, mon premier hippocampe pygmée !!!…

Très vite, il m’en montre un deuxième, à proximité, puis un troisième !… Ils ne bougent pas, se contentant de se balancer tout doucement, arrimés par leur queue enroulée autour d’une minuscule branche de la gorgone. Mais je distingue parfaitement leurs petits yeux noirs qui m’observent et me scrutent, comme s’ils se demandaient quel est cet étrange animal au masque de verre…

C’est mon jour de chance : s’il y en a trois, peut-être pourrais-je en voir davantage ?… Eh bien oui ! En suivant attentivement les ramures de la fragile gorgone, je découvre à mon tour deux autres hippocampes pygmées un peu plus haut et je les montre à Arnaud, content d’en compter cinq au total. Parce que les hippocampes sont effectivement rares, et délicats, souvent dévorés par quelques poissons gourmands. On les trouve assez régulièrement sur quelques sites de plongées autour de Bali, secrets bien gardés du couple qui dirige Safari Bali, Anne-Sophie et Arnaud. Ils décident quels plongeurs méritent de les admirer, en fonction de l’attitude et de l’expérience des plongeurs.

(Sur la photo ci-dessus, on voit deux hippocampes, en cherchant un peu vous les trouverez…)

Oubliez le grain de riz, l’hippocampe pygmée mesure entre un et deux centimètres maximum. Ceux que j’ai vu aujourd’hui dépassaient le centimètre, disons d’une taille inférieure à l’ongle de mon index. Ils se déplacent en faisant de courts trajets de cinq ou dix centimètres environ, pour se rendent d’une ramure à une autre, mais toujours sédentaires, colonisant la même gorgone qui est leur habitat (une certaine sorte de gorgone bien particulière) mais aussi leur cachette. On prétend qu’il serait doué de mimétisme mais en fait il semblerait que ce soit la gorgone qui occasionnerait sur leur peau ces sortes de verrues comme autant de microscopiques fleurs de gorgone. La plupart du temps, ils sont rose vif (sous la lumière d’un éclairage qui sous l’eau restitue toutes les couleurs, sinon sans lumière ils sont grisâtres) mais Hélène en a photographié des oranges, presque jaunes. Je la laisse commenter ci-dessous sa propre expérience récente, non loin de Bali. On dit qu’on les rencontre souvent sur des gorgones situées à – 40 mètres de fond et au-delà. A cette profondeur, et avec la meilleure volonté du monde, on affirmerait mordicus qu’on a bien vu un minuscule être qui se confond avec son habitat ! Je pense qu’il vaut mieux l’avoir, comme moi, vu dans moins de 20 mètres d’eau pour être bien certain de n’avoir pas rêvé sous l’effet d’une narcose légitime !

Disons-le tout net, l’hippocampe pygmée n’est pas beau, mais il est tellement adorable avec ses tout petits yeux noirs et ronds qui vous surveillent que j’en suis tombée amoureuse, comme tous ceux qui ont un jour la chance de croiser leur chemin sous l’eau !

Alors je fais ici appel à mes lecteurs plongeurs pour obtenir leur témoignage qui viendrait enrichir le mien : Searil, d’autres infos sur la biologie de ces petits animaux ? Laurent-Xavier, en as-tu déjà vu ? Hélène, j’ai vu sur une seule plongée tellement de bestioles bizarres qu’il faut qu’on vienne toutes les deux rendre visite à Anne-Sophie et Arnaud…

😉

D’autres plongées m’attendent dans les jours à venir, et on me promet des oursins inédits, encore !… Promis, je vous raconterai.

A très bientôt !

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