En ce lundi matin j’étais chargée d’un repérage très particulier : je partais à l’assaut de la capitale afin de dénicher les plus jolies décorations pour un sapin de Noël qui doit être unique, celui de quelques nuits, le vôtre, le mien. Lorsque Paris s’illumine de tous ses feux sous un froid glacial, un seul conseil : prenez le métro pour éviter la fureur des automobilistes qui s’excitent plus rapidement que des Marseillais enflammés. Pourquoi les chauffeurs deviennent-ils hystériques à l’approche de Noël ?… Mystère.
Je n’aurais jamais imaginé vanter les mérites du métro parisien, mais tout bien considéré, huit minutes de trajet souterrain valent mieux qu’une heure à louvoyer en évitant les regards furibonds de ces messieurs tandis que vous lisez dans leurs yeux « encore une femme au volant » ou « tiens, une blonde ! » (et je passe sur l’ébauche de sourires qui se voudraient charmeurs après la seconde constatation… allez jouer ailleurs messieurs !). Sans compter les dédales des parkings plus ou moins bien éclairés et les caisses hors d’usage qui exigent que vous remontiez au rez-de-chaussée pour régler votre stationnement alors que votre véhicule est garé au septième sous-sol…
Direction les Galeries Lafayette, en plein centre de Paris, celles qui promettent un « Grand Noël » (pourquoi serait-il plus grand que les années précédentes alors que nous sommes précisément au début d’une crise économique internationale qui n’a pas fini de nous éreinter ?…). La première gageure est de localiser l’endroit où sont exposées les décorations de Noël. Il me faudra patienter huit minutes de plus pour apprendre qu’il faut se rendre au quatrième étage. Cherchez les escalators, revenez sur vos pas, traversez une passerelle de verre au-dessus d’une rue qui s’éveille, errez, retournez, n’achetez pas ce livre de Pierre Hermé sur ses délires au chocolat, interrogez de nouveau une vendeuse (aimable, merci), puis débouchez sur un espace qui semble plus petit que dans mes souvenirs. Suis-je vraiment venue ici quelques années plus tôt (euh… dix, quinze ans ?…) pour y acheter à prix d’or quelques superbes boules et guirlandes d’une originalité supérieure à celles que proposent de « vulgaires » supermarchés ?… Oui. Mais visiblement mes souvenirs d’antan ont embelli la réalité d’aujourd’hui.
Je vais rapidement faire le tour des bacs qui proposent des classiques aux couleurs revisitées tendance. J’ai même du mal à déterminer la mode de cette année dans ce créneau très particulier des ornements de Noël. Du rouge et or traditionnel, un peu de blanc et saumon, du orange mêlé à de la terre de sienne (joli, pour les intérieurs de type africain ou de couleurs chaudes), plus original du blanc nacré et du noir élégant (mais froid). Rien d’excitant. J’ai beau faire le tour des murs pour scruter les petits sujets de bois ou de terre cuite, je souris à peine devant les mini peluches sensées représenter un renne (made in Sweden) ou un chien (pourquoi ?) ou encore un bonhomme de neige, le tout encapuchonné d’un bonnet rouge au pompon blanc, pour l’ambiance.
Je n’ai même rien trouvé de joli ou amusant à envoyer à mon fils qui lui peine en tee-shirt sous le soleil de Sydney ces jours-ci !
Dépitée je rebrousse chemin vers les étages inférieurs pour repartir en vadrouille dans les rues froides et grises quand soudain, entre joaillerie et maroquinerie griffée je découvre une vitrine qui me laisse perplexe !…
Enchâssé sous des vitres d’une épaisseur qu’on ne peut ignorer, un coffret de bois présente une collection de boules de sapin de Noël qui étincelle sous le blindage. Et sous l’indifférence générale des acheteurs qui glissent d’un rayon à l’autre, je remarque l’accroche sur la vitrine : « 24 karat gold » !…
Il me faut une ou deux minutes pour accepter que je suis bel et bien interloquée devant une série de boules de Noël chastement vêtues d’une couche d’or à 24 carats. Un ornement qui ne peut être bijou, aucune élégante n’accepterait d’arborer un pendentif gros comme une orange, même les plus exhibitionnistes d’entre vous !
Suis-je vraiment restée trop longtemps si loin du parisianisme ou est-ce la première fois qu’un créateur ose des boules en or ?… Notez qu’il s’agit d’une extravagance allemande (ou slave), et en édition limitée : dépêchez-vous !
Néanmoins, après avoir zappé dimanche dernier sur de (trop) nombreuses émissions télé expliquant comment célébrer les fêtes à moindres frais je trouve croustillant le prix de la boule de Noël à 679 € l’unité ! De quoi s’offrir un beau réveillon. Reste à savoir où l’on place le « beau »…
Quand je pars en expédition shopping je n’emporte pas mon appareil photo (en tous cas jamais en France !). J’ai donc sorti mon PDA pour fixer ce monument d’indécence parfaitement décalé avec les gros titres des médias, tant pis pour la qualité du cliché, il faut bien conserver un brin de dérision. Et pour ceux qui protesteraient qu’Un Monde Ailleurs est un blog de voyages, vous avez parfaitement raison. C’est donc un clin d’oeil destiné à tous mes lecteurs qui ne sont pas parisiens, pour qu’ils sachent que nous sommes prêts à fêter Noël, malgré tout !
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
En ce lundi matin j’étais chargée d’un repérage très particulier : je partais à l’assaut de la capitale afin de dénicher les plus jolies décorations pour un sapin de Noël qui doit être unique, celui de quelques nuits, le vôtre, le mien. Lorsque Paris s’illumine de tous ses feux sous un froid glacial, un seul conseil : prenez le métro pour éviter la fureur des automobilistes qui s’excitent plus rapidement que des Marseillais enflammés. Pourquoi les chauffeurs deviennent-ils hystériques à l’approche de Noël ?… Mystère.
Je n’aurais jamais imaginé vanter les mérites du métro parisien, mais tout bien considéré, huit minutes de trajet souterrain valent mieux qu’une heure à louvoyer en évitant les regards furibonds de ces messieurs tandis que vous lisez dans leurs yeux « encore une femme au volant » ou « tiens, une blonde ! » (et je passe sur l’ébauche de sourires qui se voudraient charmeurs après la seconde constatation… allez jouer ailleurs messieurs !). Sans compter les dédales des parkings plus ou moins bien éclairés et les caisses hors d’usage qui exigent que vous remontiez au rez-de-chaussée pour régler votre stationnement alors que votre véhicule est garé au septième sous-sol…
Direction les Galeries Lafayette, en plein centre de Paris, celles qui promettent un « Grand Noël » (pourquoi serait-il plus grand que les années précédentes alors que nous sommes précisément au début d’une crise économique internationale qui n’a pas fini de nous éreinter ?…). La première gageure est de localiser l’endroit où sont exposées les décorations de Noël. Il me faudra patienter huit minutes de plus pour apprendre qu’il faut se rendre au quatrième étage. Cherchez les escalators, revenez sur vos pas, traversez une passerelle de verre au-dessus d’une rue qui s’éveille, errez, retournez, n’achetez pas ce livre de Pierre Hermé sur ses délires au chocolat, interrogez de nouveau une vendeuse (aimable, merci), puis débouchez sur un espace qui semble plus petit que dans mes souvenirs. Suis-je vraiment venue ici quelques années plus tôt (euh… dix, quinze ans ?…) pour y acheter à prix d’or quelques superbes boules et guirlandes d’une originalité supérieure à celles que proposent de « vulgaires » supermarchés ?… Oui. Mais visiblement mes souvenirs d’antan ont embelli la réalité d’aujourd’hui.
Je vais rapidement faire le tour des bacs qui proposent des classiques aux couleurs revisitées tendance. J’ai même du mal à déterminer la mode de cette année dans ce créneau très particulier des ornements de Noël. Du rouge et or traditionnel, un peu de blanc et saumon, du orange mêlé à de la terre de sienne (joli, pour les intérieurs de type africain ou de couleurs chaudes), plus original du blanc nacré et du noir élégant (mais froid). Rien d’excitant. J’ai beau faire le tour des murs pour scruter les petits sujets de bois ou de terre cuite, je souris à peine devant les mini peluches sensées représenter un renne (made in Sweden) ou un chien (pourquoi ?) ou encore un bonhomme de neige, le tout encapuchonné d’un bonnet rouge au pompon blanc, pour l’ambiance.
Je n’ai même rien trouvé de joli ou amusant à envoyer à mon fils qui lui peine en tee-shirt sous le soleil de Sydney ces jours-ci !
Dépitée je rebrousse chemin vers les étages inférieurs pour repartir en vadrouille dans les rues froides et grises quand soudain, entre joaillerie et maroquinerie griffée je découvre une vitrine qui me laisse perplexe !…
Enchâssé sous des vitres d’une épaisseur qu’on ne peut ignorer, un coffret de bois présente une collection de boules de sapin de Noël qui étincelle sous le blindage. Et sous l’indifférence générale des acheteurs qui glissent d’un rayon à l’autre, je remarque l’accroche sur la vitrine : « 24 karat gold » !…
Il me faut une ou deux minutes pour accepter que je suis bel et bien interloquée devant une série de boules de Noël chastement vêtues d’une couche d’or à 24 carats. Un ornement qui ne peut être bijou, aucune élégante n’accepterait d’arborer un pendentif gros comme une orange, même les plus exhibitionnistes d’entre vous !
Suis-je vraiment restée trop longtemps si loin du parisianisme ou est-ce la première fois qu’un créateur ose des boules en or ?… Notez qu’il s’agit d’une extravagance allemande (ou slave), et en édition limitée : dépêchez-vous !
Néanmoins, après avoir zappé dimanche dernier sur de (trop) nombreuses émissions télé expliquant comment célébrer les fêtes à moindres frais je trouve croustillant le prix de la boule de Noël à 679 € l’unité ! De quoi s’offrir un beau réveillon. Reste à savoir où l’on place le « beau »…
Quand je pars en expédition shopping je n’emporte pas mon appareil photo (en tous cas jamais en France !). J’ai donc sorti mon PDA pour fixer ce monument d’indécence parfaitement décalé avec les gros titres des médias, tant pis pour la qualité du cliché, il faut bien conserver un brin de dérision. Et pour ceux qui protesteraient qu’Un Monde Ailleurs est un blog de voyages, vous avez parfaitement raison. C’est donc un clin d’oeil destiné à tous mes lecteurs qui ne sont pas parisiens, pour qu’ils sachent que nous sommes prêts à fêter Noël, malgré tout !
😉
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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