Côte d’Azur, en France : Menton… 4ème jour de tournage du trentième épisode des Carnets de Plongée… L’équipe sous-marine s’apprête à plonger sous le soleil, dans une Méditerranée avenante. René Heuzey se met à l’eau (photo ci-contre, le jour-même), on lui passe le précieux caisson abritant sa caméra, il fait un dernier signe puis descend quinze mètres sous la surface pour parfaire ses réglages et attendre le saut de L’Homme. Comme d’habitude ils ont convenu d’un timing entre eux, le temps pour René d’être prêt à filmer. L’Homme attend deux minutes puis saute à l’eau (photo ci-dessous). Il a enfilé un gilet stabilisateur tout neuf et doit régler son équilibrage.
Il gonfle, purge, veut descendre, mais… il est trop léger, il lui manque 2 plombs pour acquérir une bonne flottabilité. Il me fait signe puisque je suis en attente, je m’agenouille sur le pont, bloque un genou contre le bastingage pour assurer ma sécurité et lui passe le premier plomb ; alors que je lui laisse le temps de l’enfourner dans l’une de ses poches, notre réalisateur se précipite pour lui tendre un second plomb. L’Homme a du mal à localiser les poches de son nouveau gilet puis à les refermer. Mais pour ne pas faire attendre T. qui lui tend l’autre plomb, il l’attrape et le voici encombré avec une poche qui ne ferme pas, un plomb en trop et ses gants qui l’empêchent de bien sentir tous ces éléments…
L’animateur me demande de l’aider à fermer sa poche à sangle et s’allonge à demi en surface pour que je puisse me pencher et l’aider. Mais notre scrupuleux réalisateur, voulant bien faire, se tenant d’une main au bastingage, attrape la sangle sous mes doigts et lui dit « ne bouge pas, je t’aide !« .
Mais ayant fait son premier baptême de plongée en compagnie de René au Brésil quelques mois plus tôt, il n’a jamais été confronté au matériel de plongée ni à la fermeture très particulière de cette maudite poche ! Et malgré sa bonne volonté, la houle soudain fait tanguer le bateau et il bascule de tout son poids vers l’avant !!! En un quart de seconde je le vois plonger tête la première dans l’eau, son postérieur pointé vers le ciel, se tenant toujours d’une main humide au bastingage, et l’autre frappant l’eau furieusement dans des tentatives désespérées pour ressortir de l’eau d’un coup de rein ! Mais celui d’entre vous qui a déjà vécu cette aventure sait pertinemment qu’il est impossible de se redresser lorsqu’on est en position de l’autruche, tête dans l’eau…
J’attrape alors T. instinctivement par la ceinture de son pantalon (il ne m’en a pas voulu !) et tente désespérément de l’empêcher de basculer complètement : je sais qu’il a dans ses poches tout un tas d’accessoires hétéroclites ainsi qu’un téléphone qu’il bichonne affectueusement, sans compter les lunettes qu’il porte en permanence et qu’il essaie de conserver sous l’eau. L’Homme qui se demande soudain pourquoi son réalisateur surgit dans un monde qui n’est pas le sien, et avec ses lunettes sur le nez !, tente de le repousser d’une main vers la surface tout en me disant « mais qu’est-ce qu’il fait ?« . Et finalement, après les premières secondes de stupeur puis l’éclat de rire général sur le bateau, voyant que je ne réussis pas à sortir de l’eau ce pauvre T., un moniteur de plongée plus costaud que moi lui attrape le bras et l’aide à refaire surface…
Notre producteur qui a littéralement explosé de rire s’inquiète ensuite de son ami qui se remet rapidement de ses émotions en riant avec tout le monde. T. a de l’humour…
Je tends son second plomb à l’Homme qui s’enfonce alors lentement dans le velours liquide sans avoir compris ce qui se passait. T. est trempé jusqu’à mi-corps, il n’a rien perdu, mais son téléphone est mort…
Le lendemain, il se promettait de passer son niveau I !…
Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
Côte d’Azur, en France : Menton… 4ème jour de tournage du trentième épisode des Carnets de Plongée… L’équipe sous-marine s’apprête à plonger sous le soleil, dans une Méditerranée avenante. René Heuzey se met à l’eau (photo ci-contre, le jour-même), on lui passe le précieux caisson abritant sa caméra, il fait un dernier signe puis descend quinze mètres sous la surface pour parfaire ses réglages et attendre le saut de L’Homme. Comme d’habitude ils ont convenu d’un timing entre eux, le temps pour René d’être prêt à filmer. L’Homme attend deux minutes puis saute à l’eau (photo ci-dessous). Il a enfilé un gilet stabilisateur tout neuf et doit régler son équilibrage.
Il gonfle, purge, veut descendre, mais… il est trop léger, il lui manque 2 plombs pour acquérir une bonne flottabilité. Il me fait signe puisque je suis en attente, je m’agenouille sur le pont, bloque un genou contre le bastingage pour assurer ma sécurité et lui passe le premier plomb ; alors que je lui laisse le temps de l’enfourner dans l’une de ses poches, notre réalisateur se précipite pour lui tendre un second plomb. L’Homme a du mal à localiser les poches de son nouveau gilet puis à les refermer. Mais pour ne pas faire attendre T. qui lui tend l’autre plomb, il l’attrape et le voici encombré avec une poche qui ne ferme pas, un plomb en trop et ses gants qui l’empêchent de bien sentir tous ces éléments…
L’animateur me demande de l’aider à fermer sa poche à sangle et s’allonge à demi en surface pour que je puisse me pencher et l’aider. Mais notre scrupuleux réalisateur, voulant bien faire, se tenant d’une main au bastingage, attrape la sangle sous mes doigts et lui dit « ne bouge pas, je t’aide !« .
Mais ayant fait son premier baptême de plongée en compagnie de René au Brésil quelques mois plus tôt, il n’a jamais été confronté au matériel de plongée ni à la fermeture très particulière de cette maudite poche ! Et malgré sa bonne volonté, la houle soudain fait tanguer le bateau et il bascule de tout son poids vers l’avant !!! En un quart de seconde je le vois plonger tête la première dans l’eau, son postérieur pointé vers le ciel, se tenant toujours d’une main humide au bastingage, et l’autre frappant l’eau furieusement dans des tentatives désespérées pour ressortir de l’eau d’un coup de rein ! Mais celui d’entre vous qui a déjà vécu cette aventure sait pertinemment qu’il est impossible de se redresser lorsqu’on est en position de l’autruche, tête dans l’eau…
J’attrape alors T. instinctivement par la ceinture de son pantalon (il ne m’en a pas voulu !) et tente désespérément de l’empêcher de basculer complètement : je sais qu’il a dans ses poches tout un tas d’accessoires hétéroclites ainsi qu’un téléphone qu’il bichonne affectueusement, sans compter les lunettes qu’il porte en permanence et qu’il essaie de conserver sous l’eau. L’Homme qui se demande soudain pourquoi son réalisateur surgit dans un monde qui n’est pas le sien, et avec ses lunettes sur le nez !, tente de le repousser d’une main vers la surface tout en me disant « mais qu’est-ce qu’il fait ?« . Et finalement, après les premières secondes de stupeur puis l’éclat de rire général sur le bateau, voyant que je ne réussis pas à sortir de l’eau ce pauvre T., un moniteur de plongée plus costaud que moi lui attrape le bras et l’aide à refaire surface…
Notre producteur qui a littéralement explosé de rire s’inquiète ensuite de son ami qui se remet rapidement de ses émotions en riant avec tout le monde. T. a de l’humour…
Je tends son second plomb à l’Homme qui s’enfonce alors lentement dans le velours liquide sans avoir compris ce qui se passait. T. est trempé jusqu’à mi-corps, il n’a rien perdu, mais son téléphone est mort…
Le lendemain, il se promettait de passer son niveau I !…
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