Quand tout à coup, à l’autre bout du monde, manger prend du sens !
Quand un New Yorkais tombe amoureux du Vietnam il plaque tout pour ouvrir un restaurant à Hoi An, l’une des villes historiques les plus remarquables du Vietnam. Un restaurant pas tout à fait comme les autres…
Neal Bermas accueille les visiteurs avec le même sourire qu’il réserve à ses employés dans ce petit restaurant d’une trentaine de couverts qu’il a ouvert en 2007 dans le quartier historique de Hoi An, ville classée au Patrimoine de l’UNESCO.
Rompue par une demie journée d’errance dans les ruelles du vieux quartier, je jette un oeil presque indifférent sur une carte qui tient sur une page, une seule. Je n’ai pas vraiment faim, je veux surtout me reposer, au sec : une queue de typhon traîne à quelques kilomètres de là en mer de Chine et une pluie fine harcèle les visiteurs depuis deux jours.
Néanmoins Neal s’approche, engage la conversation, s’étonne, répond. Et invite à la dégustation. Sur le menu, un bun, ce bol de nouilles qui constitue l’essentiel d’un repas pour la majorité des Vietnamiens chaque jour. Pourtant ces nouilles ont une histoire, elles sont préparées par des femmes seules, ou veuves, à quelques rues de là. Pendant que nous bavardons une jeune serveuse me sert un banh xeo, crêpe de riz séchée au soleil confectionnée par une voisine chaque matin si le temps s’y prête : ultra-fine, brune, elle croustille sous la dent si on ne la trempe pas dans un hachis de cacahuètes et de piments.
Neal recrute des enfants des rues tous les 18 mois, de l’adolescence à l’âge adulte, pour les former…
Neal me présente une jeune fleur du Vietnam, elle a 18 ans.
18, le nombre de mois nécessaires à la formation dispensée chez Streets, ici.
Parce que ce restaurant n’est pas un restaurant comme les autres : à la fin des années 2000 Neal se promène dans les faubourgs de Ho Chi Minh Ville. Il croise le regard suppliant d’une toute jeune fille qui vend des cartes postales et autres babioles. Sa décision est prise, il vend son restaurant à New York et investit ici à Hoi An, entre maisons historiques et temples chinois.
Il recrute des enfants des rues tous les 18 mois, de l’adolescence à l’âge adulte, les loge, les nourrit, leur offre un petit salaire en échange d’une formation et de quelques heures au restaurant. Ils apprennent tous les métiers de bouche et de service dans la restauration, et lorsqu’ils terminent leur formation ils trouvent tous du travail dans les restaurants environnants qui apprécient ce personnel formé.
En moins de quatre ans la réputation du Streets a dépassé les frontières et le fondateur a reçu le soutien financier de diverses entreprises et organismes. Il envisage d’ouvrir un autre restaurant à Nha Trang, la station balnéaire à la mode.
Je pose des questions, je note, il raconte, s’enthousiasme. Pendant notre conversation Neal a fait apporter une salade au jus de tamarin : oignons, piments, menthe fraîche, carottes, calmars sur un lit de salade croquante, le tout servi avec (notez !) une sauce légèrement sucrée et très parfumée, saupoudré de cacahuètes pilées, gingembre frais et jus d’ananas. C’est croustillant, savoureux, parfait !
Puis je goûte à une galette de riz fourrée aux crevettes vapeur avec salade, concombre et herbes fraîches, peu pratique à manipuler mais exquise ! On ne me demande pas mon avis pour le dessert et je réclame la recette du baguette bread pudding qui m’est servi tiède, sucré, très parfumé, avec des raisins secs et un coulis fruits de la passion acidulé tandis que Neal évoque ses projets au Laos et aux Philippines.
Aux alentours de tous les grands sites touristiques au Vietnam on vous mènera invariablement vers d’immenses magasins d’artisanat confectionné par des handicapés, stigmates d’une guerre encore récente. Mais nulle part ailleurs je n’ai déjeuné, et de façon aussi agréable, dans un restaurant à but humanitaire. Le tarif est tout à fait raisonnable, et je suis revenue le lendemain. Pour dîner cette fois.
J’aime…
Le sourire et le service, les plats légers mais copieux et savoureux. L’idée de se faire du bien tout en faisant le bien…
Je recommande…
Le jus de mangue fraîche, qui vaut tous les desserts. Et tous les plats !
J’ai rédigé cet article pour une publication sur le premier numéro du magazine de voyages gratuit (et online) Repérages Voyages. Je publie cet article sur ce blog pour lui offrir une seconde vie, et permettre à de nouveaux lecteurs de découvrir mes publications sous toutes leurs formes.
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Envie d’en apprendre davantage sur mon voyage au Vietnam ? Voici quelques pistes à explorer :
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Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
Quand tout à coup, à l’autre bout du monde, manger prend du sens !
Quand un New Yorkais tombe amoureux du Vietnam il plaque tout pour ouvrir un restaurant à Hoi An, l’une des villes historiques les plus remarquables du Vietnam. Un restaurant pas tout à fait comme les autres…
Neal Bermas accueille les visiteurs avec le même sourire qu’il réserve à ses employés dans ce petit restaurant d’une trentaine de couverts qu’il a ouvert en 2007 dans le quartier historique de Hoi An, ville classée au Patrimoine de l’UNESCO.
Rompue par une demie journée d’errance dans les ruelles du vieux quartier, je jette un oeil presque indifférent sur une carte qui tient sur une page, une seule. Je n’ai pas vraiment faim, je veux surtout me reposer, au sec : une queue de typhon traîne à quelques kilomètres de là en mer de Chine et une pluie fine harcèle les visiteurs depuis deux jours.
Néanmoins Neal s’approche, engage la conversation, s’étonne, répond. Et invite à la dégustation. Sur le menu, un bun, ce bol de nouilles qui constitue l’essentiel d’un repas pour la majorité des Vietnamiens chaque jour. Pourtant ces nouilles ont une histoire, elles sont préparées par des femmes seules, ou veuves, à quelques rues de là. Pendant que nous bavardons une jeune serveuse me sert un banh xeo, crêpe de riz séchée au soleil confectionnée par une voisine chaque matin si le temps s’y prête : ultra-fine, brune, elle croustille sous la dent si on ne la trempe pas dans un hachis de cacahuètes et de piments.
Neal recrute des enfants des rues tous les 18 mois, de l’adolescence à l’âge adulte, pour les former…
Neal me présente une jeune fleur du Vietnam, elle a 18 ans.
18, le nombre de mois nécessaires à la formation dispensée chez Streets, ici.
Parce que ce restaurant n’est pas un restaurant comme les autres : à la fin des années 2000 Neal se promène dans les faubourgs de Ho Chi Minh Ville. Il croise le regard suppliant d’une toute jeune fille qui vend des cartes postales et autres babioles. Sa décision est prise, il vend son restaurant à New York et investit ici à Hoi An, entre maisons historiques et temples chinois.
Il recrute des enfants des rues tous les 18 mois, de l’adolescence à l’âge adulte, les loge, les nourrit, leur offre un petit salaire en échange d’une formation et de quelques heures au restaurant. Ils apprennent tous les métiers de bouche et de service dans la restauration, et lorsqu’ils terminent leur formation ils trouvent tous du travail dans les restaurants environnants qui apprécient ce personnel formé.
En moins de quatre ans la réputation du Streets a dépassé les frontières et le fondateur a reçu le soutien financier de diverses entreprises et organismes. Il envisage d’ouvrir un autre restaurant à Nha Trang, la station balnéaire à la mode.
Je pose des questions, je note, il raconte, s’enthousiasme. Pendant notre conversation Neal a fait apporter une salade au jus de tamarin : oignons, piments, menthe fraîche, carottes, calmars sur un lit de salade croquante, le tout servi avec (notez !) une sauce légèrement sucrée et très parfumée, saupoudré de cacahuètes pilées, gingembre frais et jus d’ananas. C’est croustillant, savoureux, parfait !
Puis je goûte à une galette de riz fourrée aux crevettes vapeur avec salade, concombre et herbes fraîches, peu pratique à manipuler mais exquise ! On ne me demande pas mon avis pour le dessert et je réclame la recette du baguette bread pudding qui m’est servi tiède, sucré, très parfumé, avec des raisins secs et un coulis fruits de la passion acidulé tandis que Neal évoque ses projets au Laos et aux Philippines.
Aux alentours de tous les grands sites touristiques au Vietnam on vous mènera invariablement vers d’immenses magasins d’artisanat confectionné par des handicapés, stigmates d’une guerre encore récente. Mais nulle part ailleurs je n’ai déjeuné, et de façon aussi agréable, dans un restaurant à but humanitaire. Le tarif est tout à fait raisonnable, et je suis revenue le lendemain. Pour dîner cette fois.
J’aime…
Le sourire et le service, les plats légers mais copieux et savoureux. L’idée de se faire du bien tout en faisant le bien…
Je recommande…
Le jus de mangue fraîche, qui vaut tous les desserts. Et tous les plats !
Une bonne action…
Restaurant The Streets
17 Le Loi, Hoi An, Vietnam
web : https://www.streetsinternational.org/
J’ai rédigé cet article pour une publication sur le premier numéro du magazine de voyages gratuit (et online) Repérages Voyages. Je publie cet article sur ce blog pour lui offrir une seconde vie, et permettre à de nouveaux lecteurs de découvrir mes publications sous toutes leurs formes.
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Blogueuse voyage depuis 2004, auteure, photographe, éditrice du magazine Repérages Voyages (en ligne, gratuit). Française, j’ai exploré 82 pays au fil des ans et vécu en différents endroits de notre belle planète (La Réunion, île Maurice, Suisse, Indonésie, Espagne). Très attachée au ton « journal de bord » plutôt qu’à une liste d’infos pratiques. Mon objectif ? Partager mes expériences de voyages avec ceux qui n’ont pas la possibilité de partir aussi souvent.
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