Priacanthus (ou Beauclair), île Maurice

Une plongée sereine ce matin, au large de l’île Maurice, à 27 mètres de profondeur. De la faune, de la faune, de la faune,…

Nous étions une dizaine de plongeurs ce matin sur le bateau du centre de plongée Blue Water Diving Centre, à Trou aux Biches, île Maurice. Dont deux plongeuses (à quand la parité sur les bateaux de plongée les filles ?!).

Deux palanquées de 5 plongeurs + un moniteur pour chacune. Relax, sans stress, et dans la bonne humeur.

Depuis deux jours je suis de nouveau affublée d’un bon mal de dos, je m’offre donc une mise à l’eau de nouveau-né : assise sur la plage arrière du bateau, au ras de l’eau, un petit musclé soulève la bouteille pour moi et je me glisse dans le grand bain tandis qu’il relâche doucement les 12 litres en acier.

Petit choc thermique entre les quelques minutes à mariner au soleil le temps d’arriver pile au-dessus du site et les 25° de l’océan Indien. Le temps de râler 5 secondes, et puis hop… descente dans le bleu.

Un peu de courant ce matin, donc palmage à contre-courant pour rejoindre les 24 mètres sur lesquelles s’éparpillent des roches basaltiques. Rondes, polies par les millénaires, ou au contraire taillées à la serpe, verticales ou en escaliers, elles forment le dédale pour un géant et le havre de nombreuses espèces sous-marines.

Je vous en supplie, n’achetez pas de porcelaines !

C’est parti pour l’inventaire :

– à tout seigneur tout honneur : le platax. Ce petit museau au bout d’un long corps plat m’a toujours paru facétieux, et peu farouche. Le site de plongée Caravelle est parfois surnommé « Platax’ City » ai-je appris un peu plus tard. Pourquoi ? Parce qu’un gros banc de platax se tient souvent là, au-dessus des roches, comme s’ils venaient saluer le plongeur. L’occasion de bien belles photos pour certains…

Dans l’un des mini-cirques constitués par les roches, sur un fond de sable, quatre ou cinq platax s’attardent à jouer avec nous, filant droit sous notre nez, revenant, musardant, puis s’arrêtant à quelques centimètres du masque. Comme s’ils voulaient entamer une conversation de salon. Attendrissant…

– les porcelaines : un couple de porcelaines, ces beaux coquillages à la coquille brillante trop réputés puisqu’ils sont vendus dans toutes les mauvaises boutiques de souvenirs du monde littoral. Je vous en supplie, n’achetez pas de porcelaines !!! Elles deviennent rares et voir comme ce matin un couple de porcelaines ventrues, grosses comme mon poing se carapater aussi vite que possible sur le sable pour se glisser à l’abri d’une roche suffit à me remercier de m’être levée à 07h ce matin pour faire cette plongée. J’ai vu des porcelaines bien vivantes et magnifiques également pendant mes plongées en Indonésie, et les boutiques à Bali qui les vendent à gogo à des touristes en mal d’exotisme (je vous en ai parlé sur cette page dédiée aux porcelaines). Ce commerce devrait être interdit dans le monde entier.

– les poissons-coffres, et leurs yeux globuleux. Souvent en arrêt dans le courant, ils vous observent (de loin) en gardant repliées le long du corps oblongue les épines (non venimeuses) qu’il peut déployer en cas de stress pour impressionner l’adversaire. Visiblement nous ne les effrayons pas aujourd’hui, et c’est tant mieux. L’un d’eux porte sur l’oeil droit comme une capsule blanche recouvrant quasiment son globe oculaire. Une infection sans doute. J’ai mal pour lui. Observez sur la photo ci-dessous les épines du poisson-coffre repliées sur sa peau, celui-ci ne ressentait aucun stress face à l’appareil photo. Lorsqu’ils sont de belle taille ils sont en général moins farouches que les juvéniles.

– un petit nudibranche, d’à peine deux centimètres de long, noir zébré de vert jade (en fait sous la lumière de ma torche le vert se transforme en rose, normal). Il faut savoir chercher les nudibranches le long des coraux pour réussir à les trouver.

– des poissons papillons à la robe citron rayé de brun se disputent ardemment avec des demoiselles cacao et des lutjans… autour des déjections d’un poisson-perroquet connu pour son indélicatesse chronique.

Lentement nous nous laissons glisser de grosse roche en grosse roche, fouillant les anfractuosités, glissant un oeil sous les aplombs : ils sont cachés dans l’ombre, ou peut-être en train de digérer, qui sait ?

Beauclairs à la robe pourpre (photo en tête d’article), poissons-cardinaux si communs dans l’océan Indien qu’on ne les voit presque plus (et pourtant !), et même un capitaine, de belle taille. Mais ne l’ébruitons pas, je préfère le voir bien vivant dans l’eau qu’en filet sur une assiette d’un restaurant du coin (sa chair est si tendre !).

Enfin quelques minutes avant de remonter faire un petit palier de sécurité, ce sont deux bonites qui croisent notre route. Telles deux insolentes elles passent lentement, mais à bonne distance, comme pour se faire admirer.

Palier tranquille, sous 4 mètres, et sans courant. Une jolie plongée de 50 minutes sans accroc, à 27 mètres de profondeur (sur mon ordi), et l’envie de replonger. Demain matin.

Et demain après-midi.

 

Mais pour l’heure ce soir je réside dans un bijou, le seul boutique-hôtel de l’île Maurice, l’hôtel 20 Degrés Sud. Pourquoi ?

Quelques-uns de mes lecteurs m’avaient écrit au fil des deux dernières années en me suggérant de m’y rendre lors d’un prochain séjour. J’ai visité avant-hier, j’ai eu un vrai coup de foudre pour cette maison de 34 chambres seulement, décorées avec un goût exquis et beaucoup de charme, avec des espaces intimes disséminés ici et là, pour se reposer, pour lire, pour boire un verre.

Ici les propriétaires vous accueillent comme à la maison, mais avec élégance et discrétion. Notez que l’heure du goûter offre pâtisserie faite maison et rafraîchissements.

Et la carte des excursions est dans le même style : sur mesure. Il n’est pas obligatoire d’être résident pour venir déjeuner ou dîner (réservez !) ou pour participer à une excursion notamment sur l’île Plate. J’ai publié sur ma page Facebook tout à l’heure la photo de mon plat pour le déjeuner, je vous laisse découvrir.

Et à demain, pour un autre récit de ce voyage sur l’île Maurice…

Envie d’en apprendre davantage sur mes nombreux voyages et ma vie sur l’île Maurice ? Voici quelques pistes à explorer :

Cet article a été publié une première fois en octobre 2011 sur mon blog de voyages Un Monde Ailleurs (2004-2014), blog qui n’est plus en ligne à ce jour. Les articles re-publiés ici sont tous rassemblés sous le mot-clé « Un Monde Ailleurs ». J’ai ajouté davantage de photos à ces articles en les re-publiant mais malheureusement il a été impossible de réintégrer les commentaires liés à ces articles, seul le nombre de commentaires est resté indiqué.

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