Parce que toutes les journées de travail ne peuvent être fructueuses et heureuses notre tournage sur Hiva Oa nous mène de déception en frustration…

Une nouvelle nuit en mer, pour rejoindre la plus connue des Marquises : l’île d’Hiva Oa.

Hiva Oa est la plus touristique, la plus réputée des Marquises puisqu’elle abrite en son cimetière deux artistes de renommée mondiale : Paul Gauguin et Jacques Brel.

Pourtant ce n’est pas le souvenir de ces deux hommes qui nous attire ici ; Francis a entendu parler d’un scientifique qui pourrait nous guider jusqu’à une vallée cachée abritant de rares tikis, ces statuettes gravées dans la pierre, représentantes sacrées de la mythologie marquisienne.

Fatigue, nausées, déshydratation, moustiques, chaleur intense. Aujourd’hui nous manquons tous de tonus, et nous nous l’avouons mutuellement. Les efforts physiques des derniers jours et les nuits en mer ont-ils eu raison de notre énergie ?… Nous avons toujours la volonté, mais le moral est en baisse.

Et nous allons vivre une journée frustrante : l’accueil ici nous semble un peu moins chaleureux qu’ailleurs dans l’archipel des Marquises. Pour ajouter à notre déconfiture une pluie fine se met à tomber, noyant le paysage sous un voile gris au grand désappointement de Patrick, et certains d’entre nous commencent à être véritablement malades. 

Les plongeurs filent de leur côté pour localiser des lestes de pêche qu’on nous a signalés, véritables «plombs» taillés dans la pierre. Souvenirs innocents des pêcheurs de jadis, témoignage de l’occupation de ces îles quelques siècles auparavant.

L’équipe terrestre se dirige elle vers la pointe Ouest de l’île, pour filmer des séquences d’illustration. Nous sommes à la recherche de vie locale et de paysages majestueux, les fameux plans qui permettent une respiration dans un vrai film d’action.  

Toute la journée nous sillonnerons les routes de l’île, secoués à bord des 4×4 par les cahots inévitables des routes de terre, allant de désillusion en déception. Rien de tel que de rentrer presque bredouilles pour faire baisser le moral d’une équipe…

Après quelques heures d’une chasse sans merci, et quelques rares plans d’une accorte Marquisienne ratissant le coprah, cette chair de coco mise à sécher au soleil pour en extraire l’huile plus tard, ou encore quelques paysages striés par les inévitables fils électriques des lignes haute tension, Patrick sonne l’heure du retour.

Il est 15h, nous n’avons rien avalé depuis le petit déjeuner et nous cherchons alors de quoi nous restaurer, même légèrement, partout dans l’île. En vain !…

À 16h, dépités, nous supplions littéralement le cuisinier de notre catamaran de nous confectionner un petit sandwich pour nous sustenter en attendant le dîner. Affamés, déçus, épuisés, nous nous replions vers la pension pour touristes et soldats qui nous héberge pour la nuit.

Un dîner rapide et sans entrain, la promesse que demain tout ira mieux, et tout le monde au lit !

Vous pouvez trouver l’agenda complet de ce tournage et des liens vers le détail de chaque journée sur cette page : Chronique du tournage de l’épisode consacré au Pacifique.